La France et ses paysages
Par P. Bernard Peyrous
Celui qui n'a pas voyagé pendant des heures au-dessus de la terre russe ou du Middle West américain, celui qui n'a pas survolé le Japon ou ma Malaisie, a beaucoup de mal à comprendre ces pays. Mais celui qui n'a pas regardé et aimé la terre de France a plus de mal encore à entrer dans la mentalité profonde de cette nation. La terre de France est une des plus anciennement cultivées au monde. Une évaluation estime que 80 milliards de personnes auraient vécu sur la terre, 3 milliards au moins (d'autres disent 10) auraient vécu en France. Au temps de l'empire romain, la Gaule représentait une partie notable de sa population. Au Moyen-Âge, la France était de loin le pays le plus peuplé de toute l'Europe. Jusqu'en 1795 elle était même la troisième puissance démographique du monde après la Chine et les Indes. Ce sont des choses que les chrétiens ignorent. La France a été le noyau « du monde plein » selon l'expression de l'historien Pierre Chaunu.
La plupart de ces hommes étaient des paysans. Aussi n'y a-t-il pas un mètre carré de terre qui n'ait été retourné des centaines de fois, pas un ruisseau qui n'ait été curé ou redressé, pas un champ qui n'ait été tracé et retracé, pas une rue de village qui n'ait été réfléchie et repensée. La France est comme un grand jardin, comme l'avaient bien vu Péguy et Keyserling. Il y a certes des débris dans ce jardin et des fautes de goût dont nos banlieues détiennent le record, mais les paysages français sont la grande œuvre d'art collective dont nous devrions être fiers.
La France est d'abord faite par ses paysages. Quelqu'un qui a beaucoup voyagé dans ce pays disait : « J'ai mangé la France par mes yeux ». Le pays est souvent si beau qu'il y a en effet comme une gourmandise à le regarder. Cela est vrai quand on le parcourt à pied en goûtant à chaque pas sur la route.
Relisons la présentation de la Beauce à Notre-Dame de Chartres de Charles Péguy:
« Etoile de la mer, voici la lourde nappe
Et la profonde houle et l'océan des blés
Et la mouvante écume et nos greniers comblés,
Voici votre regard sur cette immense chape.
Et voici votre voix sur cette lourde plaine
Et nos amis absents et nos cœurs dépeuplés
Voici le long de nous nos poings désassemblés
Et notre lassitude et notre force pleine
Etoile du matin, inaccessible reine
Voici que nous marchons vers notre illustre cour,
Et voici le plateau de notre pauvre amour
Et voici l'océan de notre immense plaine
Un sanglot rôde et court par-delà l'horizon.
A peine quelques toits font comme un archipel.
Du vieux clocher retombe une sorte d'appel.
L'épaisse église semble une basse maison
Ainsi nous naviguons vers votre cathédrale
De loin en loin surnage un chapelet de meules
Rondes comme des tours, opulentes et seules
Comme un rang de châteaux sur la barque amirale.
Deux mille ans de labeur ont fait de cette terre
Un réservoir sans fin pour les âges nouveaux.
Mille ans de votre grâce ont fait de ces travaux
Un reposoir sans fin pour l'âme solitaire.
Prions saint Michel, protecteur de la France de veiller sur notre beau pays
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit
Saint Michel Archange défendez-nous dans le combat contre les forces des ténèbres et contre l'esprit du mal.
Soyez notre secours contre la perfidie et les embûches du démon.
Que Dieu exerce sur lui son Empire.
Nous le demandons en suppliant,
Et Vous, Prince de la milice céleste, refoulez en enfer par la Vertu divine, Satan et les autres esprits malins qui errent dans notre monde pour la perte des âmes.
Amen
(Cette prière fut composée par le pape Léon XIII et était récitée à chaque fin de messe. Le Concile Vatican II a supprimé cette obligation mais Jean-Paul II a demandé de la réciter chaque jour pour obtenir la grâce d'être aidé dans le combat contre les forces du mal et contre l'esprit de ce monde.)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6