[Jésus] veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé
Statue du Cœur Immaculé de Marie ornant le fronton de la basilique du Rosaire à Fatima
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Pour la première fois au monde, il y a 101 ans, Jésus demandait à sa Mère de présenter à 3 enfants sa dernière volonté. Il en choisissait une en particulier, Lucie, pour être sa porte-parole : ‘’Jésus veut se servir de toi afin de me faire connaître et aimer. Il veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé ‘’. Relayant cette demande, Notre Dame se portait caution de l’efficacité de cette dévotion en précisant : ‘’ A qui embrassera cette dévotion, je promets le salut, ces âmes seront chéries de Dieu, comme des fleurs placées par Moi pour orner son trône.’’ Et pour montrer que cette promesse venait du ciel, le mois suivant, Elle dira qu’Elle ferait un miracle ‘’pour que tous croient.’’. Le miracle inouï, a eu lieu, mais un siècle après, cette dévotion, précisée quelques années plus tard, ne s’est établie que de façon peu importante dans le monde et surtout, n’a pas encore reçu de Rome l’approbation et la recommandation demandée, alors que tous les jours, dans le Notre Père, nous demandons à Dieu que sa volonté soit faite ( Fiat voluntas tua.........) sur la terre comme au Ciel.
Samedi dernier, le lendemain de la fête du sacré Cœur, dans le rite ordinaire, l’Eglise fêtait ce Cœur Immaculé de Marie.
La dévotion au Cœur de Marie est déjà ancienne. Au XIIIème siècle, sainte Mechtilde et sainte Gertrude commencèrent à l'exprimer de façon explicite, au XVIIème siècle, deux saints la développèrent : Saint Jean Eudes la propagea en l'unissant à celle du Sacré-Cœur de Jésus et saint Louis Marie Grignion de Montfort fit de même.
Le pape Pie VII accorda une « fête du Cœur Très Pur de Marie » à quelques églises, le dimanche de l'octave de l’assomption. Pie IX renouvela cette autorisation puis fixa cette fête au samedi qui suivait la fête du Sacré Cœur, cette dernière fixée au vendredi suivant le second dimanche après la Pentecôte faisait suite aux apparitions de Notre Seigneur à Paray le Monial.
Sœur Lucie écrivit au pape Pie XII une lettre le 2 décembre 1940, dans laquelle elle lui demandait ‘’ Que la fête en l’honneur du Cœur Immaculé de Marie soit étendue au monde entier comme l’une des principales fêtes de la Sainte Eglise ‘’ (lettre publiée dans l’ouvrage d’Antonio Maria Martins S.J. Mémorias e cartas da Irma Lucia, Porto, p 439).
Le 31 octobre 1942, Pie XII, dans une allocution radiodiffusée, consacra « l’Église et le monde au Cœur Immaculé de Marie », Il renouvela la consécration de façon solennelle, le 8 décembre suivant.
Les résultats de cette consécration ne se firent pas attendre. Le 22 octobre 1940, Notre-Seigneur avait promis à sœur Lucie, moyennant cette consécration, « d’abréger les jours de tribulation par lesquels il avait décidé de punir le monde de ses crimes ». Et en effet, quelques jours après la consécration, les armées allemandes subissaient leurs premières défaites déterminantes à El-Alamein et Stalingrad et dans la guerre des sous-marins dans l’atlantique.
Ainsi, juste après la consécration faite le 31 octobre, sur les trois principaux fronts, l’Afrique du Nord, la Russie et l’Atlantique, les allemands essuyaient de sérieux revers. Et les trois mois qui suivirent marquèrent le véritable tournant de la guerre.
Très vite, sœur Lucie fit savoir que ces victoires étaient le fruit de l’acte du Saint-Père. Le 28 février 1943, elle écrivit à l’évêque de Gurza : « Le Bon Dieu m’a déjà montré son contentement de l’acte bien qu’incomplet selon son désir, réalisé par le Saint-Père et par plusieurs évêques. Il promet, en retour, de mettre fin bientôt à la guerre. La conversion de la Russie n’est pas pour maintenant » De même, le 4 mai 1943, elle écrivit au père Gonçalvès : « Il [Notre-Seigneur] promet la fin de la guerre pour bientôt, eu égard à l’acte qu’a daigné faire Sa Sainteté. Mais comme il fut incomplet, la conversion de la Russie sera pour plus tard ».
Voyant les résultats obtenus, le 4 mai 1944, Pie XII décréta que chaque année le 22 août, jour octave de l’Assomption, l’Église entière célébrerait une fête en l’honneur du Cœur Immaculé de Marie, afin de conserver le souvenir de la consécration du 8 décembre 1942. Il lui assigna pour but d’obtenir, par l’intercession de la très Sainte Vierge, « la paix des nations, la liberté de l’Église, la conversion des pécheurs, l’amour de la pureté et la pratique des vertus».
Le 11 novembre 1954, dans le document ‘’ Luce Superna’’ le pape Pie XII accorde le titre de ‘’basilique mineure’’ à l’église Notre-Dame du Rosaire à Fatima.
Le 13 mai 1963, A Fatima, le cardinal Larraona, Préfet de la Sacré Congrégation des Rites, célèbre pour la première fois la messe propre de la solennité de Notre-Dame de Fatima, patronne principale du diocèse de Leira.
Les réformes liturgiques de Paul VI en 1969 ont rétabli la date fixée par Pie XI pour la fête du Cœur Immaculé de Marie, mais sans conserver la classification donnée par Pie XII. Le 22 août devenant la fête de Marie-Reine autrefois célébrée le 31 mai.
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Vous trouverez en fin de publication la prière complète de consécration du pape Pie XII
Relevons cette dernière demande toujours d’actualité ‘’ Que toutes les nations, en paix entre elles et avec Dieu, vous proclament bienheureuse et entonnent avec vous, d’une extrémité du monde à l’autre, l’éternel Magnificat de gloire, d’amour, de reconnaissance au Cœur de Jésus en qui seul elles peuvent trouver la Vérité, la vie et la paix.
Construction de la basilique du Rosaire à Fatima vers 1940
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A la mort de Pie XII, la dévotion au Cœur Immaculé de Marie subit un déclin certain, montrant l’influence du père Dhanis. Le pape Jean XXIII ne s’est pas déplacé pour prier devant la vierge pèlerine passant à Rome ; il n’a pas non plus participé à la consécration de l’Italie au Cœur Immaculé de Marie faite par l’épiscopat italien quelques mois à peine après son élection au pontificat et il ne l’a pas non plus appuyée de son autorité.
Si près d’un tiers des évêques du concile demandèrent la consécration de la Russie au Cœur Immaculé de Marie, pas une seule fois au cours des quatre sessions, un évêque ne prit la parole pour demander la reconnaissance de la communion réparatrice demandée avec tant d’insistance par la Sainte vierge. Dans les textes de cette assemblée l’expression ‘’Dévotion au Cœur Immaculé de Marie’’ n’apparaît jamais. On n’y trouve l’adjectif ‘’Immaculé ‘’que 2 fois dans la constitution ‘’ Lumen Gentium’’ aux N° 6 et 59.
Par le Motu proprio ‘’ Mysterii Paschalis’’ du 14 févier 1969, le pape Paul VI supprime l’universalité de la fête du Cœur Immaculé de Marie et rétabli la date fixée par Pie XI. (Le 22 août devenant la fête de Marie-Reine autrefois célébrée le 31 mai.) mais cette fête était alors réduite à une ‘’mémoire facultative’’, au lieu de ‘’fête double de seconde classe’’. Ce n’est que 30 ans plus tard, en janvier 1996, que la congrégation pour le culte divin l’éleva au rang de mémoire obligatoire, sans rétablir le rang initial fixé par Pie XII.
Depuis mars 2002, la fête de Notre Dame de Fatima a été rajoutée aux fêtes de la Sainte Vierge et placée au 13 mai. On est sur revenu sur le bon chemin, mais on est loin d’avoir satisfait à la volonté divine qui voulait (et veut toujours….) ‘’répandre dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie.’’
Faut-il voir dans ce rapprochement des fêtes du Sacré-Cœur et du Cœur Immaculé de Marie une réponse à la recommandation de la petite Jacinthe à sa cousine Lucie avant de partir pour mourir Lisbonne ? « Il ne s'en faut plus beaucoup pour que j'aille au Ciel, confiait-elle à Lucie. Toi, tu resteras ici pour dire que Dieu veut établir dans le monde la dévotion au Cœur Immaculé de Marie... Quand tu auras à le dire, ne te cache pas !... Dis à tout le monde que Dieu nous accorde ses grâces au moyen DU CŒUR IMMACULE DE MARIE ; qu'il faut les lui demander à Elle ; que le Cœur de Jésus veut qu'on vénère, à côté de lui, le Cœur Immaculé de Marie. Que l'on demande la paix au Cœur Immaculé de Marie, parce que DIEU LA LUI A CONFIEE A ELLE !
Prière complète de consécration de Pie XII :
Reine du Très Saint Rosaire, secours des chrétiens, refuge du genre humain, victorieuses de toutes les batailles de Dieu, nous voici prosternés suppliants aux pieds de votre trône, dans la certitude de recevoir les grâces, l’aide et la protection opportunes dans les calamités présentes, non en vertu de nos mérites, dont nous ne saurions nous prévaloir, mais uniquement par l’effet de l’immense bonté de votre cœur maternel.
C’est à vous, c’est à votre Cœur immaculé, qu’en cette heure tragique de l’histoire humaine, nous nous confions et nous nous consacrons, non seulement en union avec la Sainte Église – corps mystique de Votre Fils Jésus – qui souffre et verse son sang, en proie aux tribulations en tant de lieux et de tant de manières, mais en union aussi avec le monde entier, déchiré par de farouches discordes, embrasé d’un incendie de haine et victime de ses propres iniquités.
Laissez-vous toucher par tant de ruines matérielles et morales, par tant de douleurs, tant d’angoisses de pères et de mères, de frères, d’enfants innocents, par tant de vies fauchées dans la fleur de l’âge, tant de corps déchiquetés dans l’horrible carnage, tant d’âmes torturées et agonisantes, tant d’autres en péril de se perdre éternellement.
Ô Mère de Miséricorde, obtenez-nous de Dieu la paix, et surtout les grâces qui peuvent en un instant convertir le cœur des hommes, ces grâces qui préparent, concilient, assurent la paix ! Reine de la paix, priez pour nous et donnez au monde en guerre la paix après laquelle les peuples soupirent, la paix dans la vérité, dans la justice, dans la charité du Christ. Donnez-lui la paix des armes et la paix des âmes, afin que, dans la tranquillité de l’ordre s’étende le règne de Dieu. Accordez votre protection aux infidèles et à tous ceux qui gisent encore dans les ombres de la mort ; donnez-leur la paix ; faites que se lève pour eux le soleil de la Vérité et qu’ils puissent avec nous, devant l’unique Sauveur du monde, répéter : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur terre aux hommes de bonne volonté ! » (Luc II, 14).
Aux peuples séparés par l’erreur ou par la discorde, particulièrement à ceux qui professent pour vous une singulière dévotion et chez lesquels il n’y avait pas de maison qui n’honorât votre vénérable icône (peut-être aujourd’hui cachée et réservée pour des jours meilleurs), donnez la paix et reconduisez-les à l’unique bercail du Christ, sous l’unique vrai Pasteur.
Obtenez à la Sainte Église de Dieu une paix et une liberté complètes ; arrêtez les débordements du déluge néo-païen ; développez dans le cœur des fidèles l’amour de la pureté, la pratique de la vie chrétienne et le zèle apostolique, afin que le peuple des serviteurs de Dieu augmente en mérite et en nombre.
Enfin, de même qu’au Cœur de votre Fils Jésus furent consacrés l’Église et le genre humain tout entier, afin que, toutes les espérances étant placées en lui, Il devînt pour eux signe et gage de victoire et de salut, ainsi et pour toujours nous nous consacrons à vous, à votre Cœur Immaculé, ô notre Mère et Reine du monde, pour que votre amour et votre protection hâtent le triomphe du règne de Dieu et que toutes les nations, en paix entre elles et avec Dieu, vous proclament bienheureuse et entonnent avec vous, d’une extrémité du monde à l’autre, l’éternel Magnificat de gloire, d’amour, de reconnaissance au Cœur de Jésus en qui seul elles peuvent trouver la Vérité, la vie et la paix.
Notons le passage ou le pape cite implicitement la Russie et sa conversion au catholicisme avec ''reconduisez-les à l’unique bercail du Christ, sous l’unique vrai Pasteur.'' ( C'est le 13 juillet 1917 que Notre-Dame précisera : ''A la fin mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie qui se convertira, et il sera donné au monde un certain temps de paix.'')
''A qui embrassera cette dévotion, je promets le salut, ces âmes seront chéries de Dieu, comme des fleurs placées par Moi pour orner son trône.'' (Notre-Dame le 13 juin 1917)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6