Le don de soi uni à Jésus-Eucharistie du Père Eymard
L’Eucharistie dans sa totalité comprend la messe, la communion, l’adoration… mais ne serait rien si elle n’était à l’origine le don total que fit le Christ de lui-même.
Cette 4ème catéchèse sur 6 sera menée par le biographe du saint, André Guitton, sss (Père du Saint-Sacrement).
Il nous montrera comment saint Pierre-Julien Eymard s’offrit lui-même en union avec le Christ.
Son vœu de la personnalité en est la trace écrite, dans La Grande Retraite de Rome.
Action de grâces *
À la fin, j'ai fait le vœu perpétuel de ma personnalité à Notre Seigneur Jésus-Christ, entre les mains de la très sainte Vierge et de saint Joseph, sous le patronage de saint Benoît (sa fête) : rien pour moi, personne, et demandant la grâce essentielle, rien par moi. Modèle : Incarnation du Verbe.
Or, comme par le mystère de l'Incarnation, l'humanité sainte de Notre Seigneur a été anéantie en sa propre personne, de sorte qu'elle ne se cherchait plus, elle n'avait plus d'intérêt particulier, elle n'agissait plus pour soi, ayant en soi une autre personne substituée, à savoir celle du Fils de Dieu, qui recherchait seulement l'intérêt de son Père, qu'il regardait toujours et en toutes choses ; de même, je dois être anéanti à tout propre désir, à tout propre intérêt et n'avoir plus que ceux de Jésus-Christ qui est en moi afin d'y vivre pour son Père. Et c'est pour être ainsi en moi qu'il se donne dans la sainte communion. De même que le Père, qui est vivant, m'a envoyé et que je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra pour moi [Jn 6,57].
C'est comme si le Sauveur disait : en m'envoyant par l'Incarnation, le Père m'a coupé toute racine de recherche de moi-même, en ne me donnant pas la personne humaine, mais en m'unissant à une personne divine, afin de me faire vivre pour lui ; ainsi, par la communion, tu vivras pour moi, car je serai vivant en toi. Je remplirai ton âme de mes désirs et de ma vie qui consumera et anéantira en toi tout ce qui est propre. Tellement que ce sera moi qui vivrai et désirerai tout en toi, au lieu de toi. Et ainsi, tu seras tout revêtu de moi. Tu seras le corps de mon cœur ; ton âme, les facultés actives de mon âme ; ton cœur, le réceptacle, le mouvement de mon cœur. Je serai la personne de ta personnalité, et ta personnalité sera la vie de la mienne en toi. – Ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi [Ga 2,20].
Imitation, lib. 3, c. 48
Je suis là où est ma pensée, ma pensée est d'ordinaire où est ce que j'aime. […]
Heureux l'homme, ô mon Dieu, qui, à cause de vous, bannit de son cœur toutes les créatures ; qui fait violence à la nature, et crucifie par la ferveur de l'esprit les convoitises de la chair, afin de vous offrir du fond d'une conscience où règne la paix, une prière pure, et que, dégagé au-dedans et au-dehors de tout ce qui est terrestre, il puisse se mêler aux chœurs des anges. [ Im 3, 48: 30 , 38]. – Amen !
Saint Pierre-Julien Eymard (La Grande Retraite de Rome, 21 mars 1865 — NR 44,119)
* Le texte de cette consécration est tiré de M. Olier, Catéchisme chrétien pour la vie intérieure, leçon 20 dans Œuvres complètes, Migne, 1856, col. 478. Le vœu perpétuel de la personnalité constitue un sommet dans la vie spirituelle du P. Eymard et il ouvre une nouvelle période. Selon le P. Núñez, le langage utilisé indique l'union intime et la transformation spirituelle de son âme. Les méditations qui suivent cette Action de grâce dans La Grande Retraite de Rome en explicitent la signification et la portée.
Présentation : Neuvaine à Notre-Dame du Saint-Sacrement : 26 mai - 3 juin 2018
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6