≪ Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse ≫

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Velázquez (Diego Rodríguez de Silva y Velázquez) (1599–1660), Le Repas à Emmaus, 1622–23, Metropolitan museum, NY (c) Domaine public

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaus, à deux heures de marche de Jérusalem, et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Jésus leur dit : ≪ De quoi discutez-vous en marchant ? ≫ Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes. L’un des deux, nomme Cléophas, lui répondit : ≪ Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les évènements de ces jours-ci. ≫ Il leur dit : ≪ Quels évènements ? ≫ Ils lui répondirent : ≪ Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple : comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. A vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau, elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant. Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. ≫ Il leur dit alors : ≪ Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrit cela pour entrer dans sa gloire ? ≫ Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Ecriture, ce qui le concernait. Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : ≪ Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. ≫ Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un a l’autre : ≪ Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Ecritures ? ≫ A l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : ≪ Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. ≫ A leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. (Lc 24, 13-35)

 

 

 

Alors, leurs yeux s’ouvrirent

 Vous souvenez-vous de ces deux disciples qui allaient à Emmaüs ? Jésus Christ les accoste, il n’est pas connu d’eux. Il leur dit : De quoi parlez-vous, qui vous rende tristes ? Et le voilà qui prend Moïse, David, Isaïe, et qui leur fait le déploiement de toutes les prophéties. Cependant ils ne le reconnaissent pas encore. On arrive à Emmaüs, on se met à table. Alors Jésus Christ quitte la puissance rationnelle, il fait le signe de la croix, il bénit le pain et le leur présente à manger ; aussitôt leurs yeux s’ouvrent, et ils le reconnaissent : ils avaient résisté à la force rationnelle, ils succombent à la force mystique. Ne séparez donc pas ce qui ne doit pas être séparé, la force rationnelle et la force mystique : ce sont les deux arcs-boutants d’une même voûte. Cette basilique, où je vous parle, a des murs extérieurs et une enceinte intérieure ; qui voudrait les séparer détruirait le tout ; il n’y a plus de dedans là où il n’y a plus de dehors. N’ôtez pas les murs, afin que l’intérieur subsiste ; n’ôtez pas l’intérieur, afin que les murs aient une raison de rester debout. Il y a un corps et une âme dans l’Église : le corps, c’est la force rationnelle ; l’âme, c’est la force mystique. Le corps est un cadavre sans la puissance mystique, et la puissance mystique est quelque chose de fantastique et d’insaisissable, quand elle n’a pas de corps ou de puissance rationnelle qui la manifeste et qui la prouve.

Henri-Dominique Lacordaire, o.p.

 Le père Lacordaire († 1861) restaura en France l’ordre des Dominicains, banni en 1790. Prêtre, religieux, journaliste, prédicateur à Notre-Dame de Paris, éducateur, il fut aussi académicien.

Prière de la communauté

Magnificat

Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s'est penché sur son humble servante ; désormais, tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent; Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël, son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d'Abraham et de sa race, à jamais.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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