Maurice Denis, Le matin de Pâques aux grands arbres, 1928 (c) Tous droits réservés

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, quand les femmes eurent entendu les paroles de l’ange, vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle a ses disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : ≪ Je vous salue. ≫ Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : ≪ Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. ≫ Tandis qu’elles étaient en chemin, quelques-uns des gardes allèrent en ville annoncer aux grands prêtres tout ce qui s’était passe. Ceux-ci, après s’être réunis avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme en disant : ≪ Voici ce que vous direz : “Ses disciples sont venus voler le corps, la nuit pendant que nous dormions.” Et si tout cela vient aux oreilles du gouverneur, nous lui expliquerons la chose, et nous vous éviterons tout ennui. ≫ Les soldats prirent l’argent et suivirent les instructions. Et cette explication s’est propagée chez les Juifs jusqu’à aujourd’hui. (Mt 28, 8-15) 

 

Pardonnons tout au nom de la résurrection

Célébrons ce radieux et lumineux jour de la résurrection, embrassons-nous les uns les autres, par une étreinte mettons fin aux haines et aux ressentiments mutuels ; pardonnons tout au nom de la résurrection, disons à ceux qui nous haïssent : « Vous êtes nos frères » et embrassons-les. Car le Christ est notre paix, lui qui a fait la paix sur terre comme au ciel. Il nous a donné la paix, il nous a laissé la paix : Je vous laisse la paix, dit-il (Jn 14, 27), et à ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples : si vous avez de l’amour les uns pour les autres (Jn 13, 35). Car ce n’est pas seulement à ses disciples et à ses Apôtres que le Seigneur a légué l’amour et la paix, mais aussi, à travers eux, à nous dont il a fait des enfants de paix et d’amour. Oui, à nous qui sommes appelés du nom du Christ, nos vies ne sont pas différentes : autorités spirituelles, ministres d’Église, moines, personnes consacrées, diacres, serviteurs ou qui que ce soit d’autre, tous nous vivons dans la préparation et la soigneuse réalisation de la fête. Car les prières et les supplications nous unissent en nous ajustant à Dieu. Telle est en vérité la vie belle, louable et salutaire, telle est l’existence bienheureuse et désirable, telle est la Pâque à laquelle il faut aspirer ! Jean Agapet (Traduction inédite de Guillaume Bady pour Magnificat)

Jean Agapet, ou Jean de Chalcédoine, fut patriarche de Constantinople de 1111 à 1134. Ses homélies sont directement inspirées de celles des Pères de l’Église.