Douceur du silence de Jésus
« [Lundi] 13 mars [1865] +
Imitation, l. 3, c. 30
Mon fils, je suis le Seigneur ; c'est moi qui fortifie au jour de la tribulation. – Venez à moi quand vous souffrirez. – Ce qui surtout éloigne de vous les consolations célestes, c'est que vous recourez trop tard à la prière. – Car, avant de me prier avec instance, vous cherchez au-dehors du soulagement et une multitude de consolations. [ Im 3, 30: 1-4 ]
Merci, ô mon Dieu, c'est bien vrai !
+ 1re méditation – Douceur du silence de Jésus
Le plus grand triomphe de la douceur de Jésus est dans sa vertu de silence.
- 1° Silence d'état de Jésus pendant trente ans. […]
- [2°] Notre Seigneur a un silence de patience, ravissant. […]
- 3° Silence de souffrance de Jésus.
Ah ! ici mon cœur commence à se sentir plus coupable et plus touché.
Jésus se tait devant l'esprit incrédule de plusieurs disciples, devant le cœur inique et ingrat de Judas, dont il voit toutes les pensées, les machinations. Jésus se possède, est calme et bon avec tous, comme si rien ne lui était connu. Il suit la loi des rapports. Il respecte le secret non révélé.
Oh ! quelle leçon contre les jugements téméraires, les soupçons, les antipathies secrètes ! La loi de la charité, du devoir commun, de la vie extérieure l'emporte même sur la connaissance des contraires, parce que c'est la loi de la providence, de l'ordre, de l'état, de la vérité extérieure.
Jésus confesse simplement la vérité de sa mission, de sa divinité, devant l'autorité judiciaire. Il confesse qu'il est le Fils de Dieu, devant les Pontifes, qu'il est Roi devant le gouverneur romain. Il se tait devant le curieux, l'impudique Hérode. Il garde le silence d'un condamné aux jeux sacrilèges et illusoires de la cohorte pontificale, de la garde prétorienne. Il reçoit sans se plaindre les coups de la flagellation, l'insulte de l'Ecce homo [Jn 19,5].
La lecture de son inique condamnation, il n'en rappelle pas. Il prend avec amour sa croix et monte au Calvaire, au milieu des malédictions, des mauvais traitements, des insultes de tous et de tout genre.
Puis en retour, il dit, quand la malice des hommes est épuisée, quand les bourreaux ont fini l'exécution, quand il est élevé de terre : Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu'ils font [Lc 23,34].
Comme devant les tondeurs un agneau muet, […] comme une brebis qui se laisse conduire à l'abattoir [cf. Is 53,7] – et le sachant.
Oh Dieu ! Cieux, soyez-en étonnés [Jr 2,12]. Un Dieu Sauveur, un tout-puissant, insulté, méprisé, crucifié, ne répond à l'homme méchant, indigne, ingrat que par la douceur, le pardon.
Pourquoi tant d'orgueil, pour qui est terre et cendre ? [Si 10,9]
À la sainte communion, j'ai renouvelé mon don, mes trois vœux, bien décidé à honorer :
la pauvreté par les vêtements et ma vie personnelle,
la chasteté par la modestie des yeux,
l'obéissance en faisant de mon devoir religieux de maison, de Supérieur, le premier objet de cette obéissance, et non, comme j'ai trop fait, de laisser l'intérieur pour l'extérieur. Limitons cet extérieur.
Saint Pierre-Julien Eymard (La Grande Retraite de Rome — NR 44,99)
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6