Neuvaine à Sainte Catherine de Sienne _Jour 8

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Image web: Catherine de Sienne, née le 25 mars 1347 à Sienne et morte le29 avril 1380  (33 ans) à Rome, Ordre des Prêcheurs, canonisé le 1461 à Rome par Pie II  et déclarée Docteur de l'Eglise le 03 octobre 1970 par Paul VI

Jour 8: Le Grand Schisme d'Occident (1378 - 1417)

Catherine de Sienne avait, dans ses écrits, mis en garde le Pape à de nombreuses reprises contre la possibilité de schisme, qu'elle appelle dans ses écrits l'hérésie. Alors que le pape Urbain VI est élu sans contestation, les cardinaux, principalement français, se réunissent à Fondi le 18 septembre 1378 avec l'appui du comte Gæteni, et décident d'élire le cardinal Robert de Genève comme Pape, devenant ainsi l'antipape Clément VII. Il prend tête de l'armée de Bretons et les envoie en Romagne où ils dévastent la région.

Catherine quitte Sienne en novembre 1378 pour Rome où elle arrive le 28 novembre accompagnée de plusieurs membres de son ordre. Elle est reçue par le pape Urbain VI qui voit dans sa présence un soutien de taille. Catherine vit alors à Rome où elle commence une "croisade de prière" : elle demande à ses amis de prier, décrivant comme une douleur immense cette division de l'Église. Elle recommande d'agir avec charité, seule solution pour elle pour parvenir à résoudre les problèmes de la chrétienté. Elle reste souvent au Vatican pour prier, et montre un zèle particulier pendant le carême pour la pénitence et les mortifications. Catherine écrit à Louis Ier de Hongrie, roi de Hongrie et de Pologne, et appelle à l'obéissance au pape. Elle compare l'antipape au serviteur du démon et écrit aux nombreux responsables des grandes villes d'Italie afin de les soumettre à l'obéissance du pape.

Cette séparation du pape est pour Catherine de Sienne un acte très grave dans la mesure où il conduit à faire des membres schismatiques. Selon elle, cela conduit à les couper de la relation avec Dieu en faisant des "membres pourris exclus de la participation du sang" et donc de Dieu.

Catherine écrit aux cardinaux qui ont élu le Pape, avant de s'opposer à lui, leur disant qu'ils ont perdu toute révérence et qu'ils font désormais l'office du démon en s'opposant au pape. Raymond de Capoue, le directeur spirituel de Catherine de Sienne, est envoyé par le pape en mission auprès du roi de France, Charles, afin de retrouver sa confiance. Catherine, sachant sa mort proche, lui fait ses adieux, lui affirmant par écrit qu'ils ne se reverront plus.

Catherine, qui a une influence grandissante auprès de religieux se considérant comme ses disciples, décide de leur écrire. Elle demande aux religieux et aux ermites de soutenir le Pape mais aussi de venir s'installer à Rome dans ces périodes troubles. Malade et affaiblie, sans doute en grande partie du fait de ses nombreuses pénitences, elle est épuisée et fait ses adieux à ses amis. Le dimanche 19 avril 1380, âgée de 33 ans, elle meurt à Rome, épuisée par ses pénitences. Catherine est enterrée quelques jours plus tard en présence du Pape, qui célèbre des obsèques solennelles et son inhumation dans la basilique Santa Maria Sopra Minerva à Rome.

 

Extrait du dialogue de Sainte Catherine de Sienne avec Dieu

"Mes élus, mes enfants bien-aimés, prennent la route supérieure, celle du pont ; ils suivent la voie de la vérité, et la vérité est la porte de la vie ; car mon Fils a dit : "Personne ne peut aller à mon Père, si ce n'est par moi " ; il est la porte et la voie qu'il faut prendre pour entrer en moi, l'Océan de la paix." Le Dialogue Ch. 170. Le jugement général augmentera la peine des damnés, point 9

 

La doctrine du pont

Le Dialogue, Catherine développe un traité de Christologie (doctrine sur Jésus-Christ), à travers ce qui est appelé la "doctrine du pont". Ce traité se veut une démonstration de la place centrale du Christ dans le rôle de médiateur entre l'homme et Dieu.

Au cours d'une image qu'elle développe, Catherine décrit l'importance du Christ comme un pont qui permet de traverser un fleuve où tout le monde se noie. Ce fleuve empêche d'accéder à l'autre rive, celle qui est décrite alors comme le paradis, le lieu de l'union à Dieu. Le pont qui permet de traverser ce fleuve est le Christ, avec trois marches. Ces trois marches représentent les trois étapes de la vie chrétienne, mais aussi les principales plaies du Christ en croix : les pieds sont les premières marches du pont, mais ils représentent le désir de Dieu qui conduit l'âme à vouloir connaître et mieux aimer Dieu. La deuxième marche du pont est le cœur du Christ, lieu de l'union à Dieu et de la connaissance de soi et de Dieu. La dernière marche est la bouche du Christ, symbole de l'union à Dieu et de la paix intérieure. Le pont n'est accessible qu'à travers la connaissance de soi, la pratique des vertus, mais aussi la miséricorde de Dieu.

La pratique de la connaissance de soi et des vertus est le seul moyen de passer le pont. Ceux qui ne suivent pas cette voie sont alors emportés par les flots des divers désirs désordonnés comme l'avarice, la concupiscence charnelle, l'orgueil, l'injustice et le mensonge qui conduisent à l'enfer. Le libre arbitre a une place primordiale dans cette doctrine du pont. En effet, pour Catherine, l'homme étant libre et à l'image de Dieu, c'est par sa volonté et le désir de Dieu que l'homme peut le choisir ou non en succombant aux tentations : "Personne ne peut avoir peur d'aucune bataille, d'aucun assaut du démon, parce que j'ai fait de tous des forts. Je leur ai donné une volonté intrépide, en trempant dans le sang de mon Fils. Cette volonté, ni démon, ni aucune puissance créée ne peut l'ébranler. Elle est à vous, uniquement à vous, c'est Moi qui vous l'ai donnée avec le libre arbitre. C'est donc à vous qu'il appartient d'en disposer, par votre libre arbitre, et de la retenir ou de lui lâcher la bride suivant ce qu'il vous plait. La volonté voilà l'arme que vous livrez vous même aux mains du démon : elle est vraiment le couteau avec lequel il vous frappe, avec lequel il vous tue. Mais si l'homme ne livre pas au démon ce glaive de la volonté, je veux dire s'il ne consent pas aux tentations, à ses provocations, jamais aucune tentation ne pourra le blesser et le rendre coupable de péché : elle le fortifiera au contraire lui faisant comprendre que c'est par amour que je vous laisse tenter, pour vous faire aimer et pratiquer la vertu." Cette pratique de la vertu, à travers les tentations, a pour objectif de mieux se connaître soi-même et de développer la connaissance de Dieu en soi. Elle conduit à développer la vertu mais aussi la vie d'oraison.

 

La Prière de Sainte Catherine de Sienne:

"Dieu éternel, nous voyons la lumière dans ta Lumière. Répands-la donc, cette lumière, je t'en supplie, sur toute créature raisonnable. Rends la lumière aux aveugles, afin que dans ta lumière ils connaissent la vérité et t'aiment. Je te prie aussi pour tous ceux que tu m'as donnés à aimer avec prédilection, avec une particulière sollicitude. Eclaire-les de ta lumière, purifie-les de toute imperfection, en sorte qu'ils travaillent vraiment dans ton jardin dont tu les as faits ouvriers. Je suis celle qui n'est pas. Tu es celui qui est. Rends donc grâce à toi-même en me donnant de pouvoir te louer. Que ta volonté te force à faire miséricorde au monde. Seigneur, j'ai péché. Aie pitié de moi ! Incompréhensible, éternelle Trinité, donne-moi ta douce bénédiction. Ainsi soit-il."

Prière de la communauté

Prière à tous les Saints de Saint Augustin

Reine de tous les saints, glorieux Apôtres et Évangélistes, Martyrs invincibles, généreux Confesseurs, savants Docteurs, illustres Anachorètes, dévoués Moines et Prêtres, Vierges pures et pieuses femmes, je me réjouis de la gloire ineffable à laquelle vous êtes élevés dans le Royaume de Jésus-Christ, notre divin Maître. [...] Puissante armée des saints, troupe bienheureuse des apôtres et évangélistes, des martyrs, des confesseurs, des docteurs, des anachorètes et des moines, des prêtres, des saintes femmes et des vierges pures, priez sans cesse pour nous misérables pécheurs. Tendez-nous une main secourable, détournez de nos têtes coupables la justice irritée de Dieu ; faites entrer par vos prières notre frêle navire dans le port de la bienheureuse éternité.

Merci ! 157 personnes ont prié

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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