Les Béatitudes sont d’abord une révélation du Cœur de Dieu. Ce qu’elles nous révèlent, c’est que le Cœur de Dieu est tel, qu’Il a une tendresse particulière pour les pauvres, pour les personnes qui ont faim, pour celles qui pleurent; c’est cette Bonne Nouvelle que Jésus vient nous apporter : le Cœur de Dieu est tel que, parce que nous sommes dans cette situation-là, avec tout ce qu’elle comporte de difficultés, de souffrances, de dureté, Il se fait  proche de nous et  nous accueille dans son Royaume.

 

Ce qui ne signifie pas qu’Il veut nous voir blessés…; mais que c’est son Amour qui viendra au-devant de nous pour nous donner cette attitude d’être debout, redressés, joyeux, libérés de nous-mêmes.

 

Le Royaume de Dieu appartient aussi à des êtres méprisés, à des personnes faibles, incapables de se défendre.  La consolation merveilleuse du monde à venir est promise à des gens qui souffrent, qui pleurent, qui gémissent.  Les convives du Festin des Noces de l’Agneau sont des faméliques pareils au pauvre Lazare qui aurait bien voulu se rassasier des miettes tombant de la table du riche.

 

Le Royaume de Dieu n’est cependant pas un territoire dans lequel la pauvreté, à la manière d’un passeport, donnerait un droit d’entrée.  Il est un Royaume spirituel.  Et il n’est tel que parce que le Roi de ce Royaume est tel :  Il a un faible pour les pauvres, les opprimés, les affamés…. Les Béatitudes réalisent, en Jésus, la prophétie d’Ézéchiel :

« Voici que j’aurai soin moi-même de mon troupeau ; la brebis malade, chétive, blessée, je vais en prendre soin » (Ez.34)

 

Mais alors, n’y aurait-il dans le Royaume, que des pauvres, des affligés, des affamés ?  La réponse se trouve dans le Jugement dernier de Matthieu 25,34.

Et le jugement signifie : « Moi j’ai un Cœur tel que j’Aime tout ce monde de prédilection; si toi, tu as agi de cette manière-là (fût-ce sans me connaître), tu es du Royaume de Dieu ; si tu as partagé avec ceux qui avaient faim, si tu as habillé ceux qui étaient nus, si tu as visité le prisonnier, le malade, le solitaire, c’est à Moi que tu l’as fait.  Car, avec Moi, tu as partagé cette tendresse que je leur porte.  Si tu ne l’as pas fait, tu n’as pas agi à la manière de Dieu, tu n’es pas du Royaume.

 

Il est facile de voir combien cette parabole interroge notre charité.  En face d’une révélation essentielle, centrale, que Dieu aime de prédilection les pauvres, nous n’avons pas le droit d’être simplement des gens passifs; dès lors que nous sommes en communion avec notre Dieu dont le Cœur s'exprime par une telle tendresse, nous ne serons semblables à Lui que dans la mesure où nous serons habités par la même tendresse et que nous la manifesterons en actes pour nos sœurs et nos frères !

 

Dans le Cœur de Jésus