Saint Pierre Fourier - Chapitre 2

Mattaincourt, où Pierre Fourier va passer quelque quarante années de sa vie, a mauvaise réputation. Tous les problèmes de ce temps, relâchement des mœurs, injustice sociale et ignorance religieuse se concentrent dans ce bourg. Facilement gagnés à la Réforme, les habitants se sont convertis, pour une grande part, au protestantisme. Au point qu’on a surnommé la paroisse La Petite Genève.

Pierre Fourier se met rapidement au travail. On ne connaît malheureusement pas la teneur de son premier sermon mais il fut si pathétique que, quarante ans plus tard, ses paroissiens se le rappelaient encore. Dès son arrivée, il visite chacun des foyers du village et du bourg voisin Hymont, dépendant de Mattaincourt. Par ses qualités de prêtre, il les réconcilie bientôt tous avec la foi catholique. Il restaure la pratique dominicale, notamment grâce à ses prêches qui sont de véritables enseignements catéchétiques. Pour rendre le catéchisme présent et vivant aux enfants, il le leur fait jouer, sous forme de représentations théâtrales. Dans le même esprit, il s’attache aux belles célébrations sacrées qui rendent le Christ mieux présent à chacun des croyants.

De plus, il invite ses paroissiens à vénérer la Vierge Marie comme il le fait lui-même et fonde, à cet effet, les Confréries du Rosaire.

La Basilique Saint-Pierre Fourier à Mattaincourt

Dans le respect de son vœu de pauvreté, il refuse toute aide et n’accepte que les maigres bénéfices de sa cure. Au presbytère, il n’occupe qu’une petite cellule où il vit dans le dénuement le plus total, avec un mobilier réduit au minimum, un lit sans drap et sans coussin et un banc qui lui sert parfois de lit. Il ne prend qu’un repas par jour, après le coucher du soleil.

Sa vie est une parfaite illustration de la doctrine proclamée par le Concile de Trente. En effet, en s’opposant à Luther pour lequel la justification (ou modalités du salut) passait par la foi seule, le Concile avait précisé qu’elle devait passer par la foi et par les œuvres.

De fait, Pierre Fourier, non content de faire revivre la foi dans la communauté qui lui est confiée, ne va cesser d’améliorer la condition sociale de ses paroissiens, mettant à profit toutes les ressources de son inventivité pour subvenir à leurs besoins.

Il s’occupe de tous, riches ou pauvres,  jeunes ou vieux, dans leur vie quotidienne et dans la défense de leurs intérêts. Par exemple, il constate que certains d’entre eux, notamment les artisans, ne peuvent se procurer les crédits indispensables à l’exercice de leur profession. Les taux usuraires de l’époque avaient atteint 40 % jusqu’à ce que Charles III, par une ordonnance de 1573, les ait abaissés à 7%. Mais ce dernier taux était encore trop élevé. Pierre Fourier invente donc le micro-crédit en fondant la Bourse Saint-Epvre, première Caisse de Prévoyance et de Crédit Mutuel. Elle lui permet de distribuer des vivres aux miséreux et de prêter sans gage et sans intérêt aux paroissiens en difficulté. Il alimente cette Caisse par des dons, des legs, voire – comme nous le verrons plus tard -  des amendes. Il organise aussi une soupe populaire et crée un système d’entraide, La Petite Dévotionnette. Ce système, précurseur du Secours Catholique, consiste, pour un groupe de quelques laïcs, à collecter des vivres et à les redistribuer aux plus nécessiteux. En effet, les campagnes connaissaient alors des misères effroyables que les Guerres de Religion ne faisaient qu’accroître. De terribles famines et des épidémies de peste s’abattaient sur la population. La réponse de Pierre Fourier, certes locale, a permis de combattre ces fléaux.

Pour lutter contre les maladies, il promeut des règles d’hygiène simples (nourriture saine, salubrité des locaux, pureté de l’eau). Il lutte contre la peste en prodiguant des conseils aux malades pour leur éviter d’être contaminés. Il n’hésite pas à passer des nuits entières à leur chevet. A des sœurs qui lui conseillent de quitter sa cure pour ne pas être gagné par la contagion,  il répond : 

- Mes bonnes sœurs, si vous saviez ce que c’est d’être curé, c’est-à-dire pasteur des peuples, père, mère, capitaine, garde, guide, sentinelle, médecin, avocat, procureur, intermédiaire, nourricier, exemple, miroir, tout à tous, vous vous garderiez bien de désirer que je m’absente de ma paroisse durant cette saison. 

 Jamais, pour Pierre Fourier, l’annonce de la Parole de Dieu ne sera dissociée du service des hommes et du souci des pauvres. A un soldat de passage, il offre un bon repas le jour de Pâques. Celui-ci lui lance :

- Je suis content. Je prie Dieu de bon cœur, pour l’honneur de Son Eglise, que tous les curés vous ressemblent ! 

 

Tout à tous, Pierre Fourier a brûlé d’amour pour le Seigneur et ceux dont il avait la charge. Pour les aider, son intelligence et sa créativité n’ont pas connu de limites. Il a su transmettre la foi et œuvrer en faveur de  ses contemporains, inventant pour eux de nouvelles pratiques propres à faciliter leur vie quotidienne et leur procurer du bien-être. Il s’est donné à tous jusqu’à l’oubli total de sa propre personne.

Saint Pierre Fourier, apprends-nous à aimer comme toi, tu as aimé, avec le soutien, à tous les instants, de ta mère et de la nôtre, la Vierge Marie.

Prions avec Marie en cliquant sur le bouton "je prie".

Prière de la communauté

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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