« Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmena, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus. Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! » Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ». (Mc 9, 2-10)
Ciel et terre se rencontrent
Dans l’Écriture, la nuée est à la fois ombre et lumière. Et ceux d’entre nous, qui, en avion, traversent des nuages dont ils savent qu’ils vont laisser place à l’azur, observent que la traversée du nuage est une expérience de nuée. Ils se rappellent la maxime de Coventry Patmore aimée de Charles du Bos : « Pour ceux qui ont patience, toutes choses finissent par se révéler, pourvu qu’ils ne nient pas dans la nuit ce qu’ils ont vu dans la lumière. » On pourrait dire encore que la nuée symbolise le mélange confus du temps du ciel avec le temps de la terre. Jusqu’ici, le groupe des trois (Pierre, Jacques et Jean, les trois de la terre) et le groupe des trois du ciel (Jésus, Moïse et Élie) sont séparés par ce firmament diaphane qui sépare le monde sublunaire du monde supralunaire, qui divise le ciel d’avec la terre. Mais, après la vision de Jésus, le ciel et la terre sont unis, la nuée consacrant cette unité. Du sein de cette nuée surgit une voix : Celui-ci est mon Fils bien-aimé. La nuée couvre le Fils à qui le Père a remis sa toute-puissance. On pourrait dire que la Transfiguration, bien qu’elle soit un mystère réservé à trois privilégiés, concerne ceux qui entrent dans la communion de la Parole. Jean Guitton.
Jean Guitton († 1999), philosophe, académicien et ami personnel de Paul VI, fut le premier auditeur laïc au IIe concile du Vatican.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6