Amende honorable au Sacré Cœur de l'Enfant Jésus
Amende honorable au Sacré Cœur de l'Enfant Jésus (XIX°)
Cette formule d'amende honorable figurait, ainsi que la suivante, dans le Manuel de Piété à l'usage des élèves du Sacré-Cœur, en usage dès 1835, et composé par le Père Le Baillif, chanoine de la cathédrale du Mans et aumônier du Sacré-Cœur (Paris, Lecoffre Fils et Cie, nouvelle éd., 1871).
Je viens me prosterner devant vous, ô aimable Jésus ! pour vous faire amende honorable de mon ingratitude envers vous : je suis obligée de l'avouer, les traits qui déchirent le plus douloureusement votre Cœur partent du mien, pour lequel vous avez épuisé votre amour et vos miséricordes. C'est pour moi que je vous vois, dès votre enfance, environné de misères, reposant sur la paille et versant des larmes d'amour ; c'est pour moi que vous passez votre vie dans la pauvreté, le travail et les contradictions, que vous expirez dans le mépris et la douleur sur le lit de la croix. Votre amour, ô bon Jésus ! a été plus loin que la mort : il vous a suggéré le moyen de rester avec moi dans cette vallée de larmes, pour me soulager dans mes misères, me fortifier dans mes faiblesses, me consoler dans mon exil : et que ne vous en a-t-il pas coûté, ô mon Dieu ! pour me donner cette preuve de votre amour ? Il a fallu anéantir votre grandeur, obéir à votre créature, vous exposer aux outrages, aux blasphèmes, à l'indifférence, à l'oubli de vos propres enfants. Qu'ai-je fait pour reconnaître tant d'amour ? Hélas ! je ne vous ai point aimé ; je ne me suis pas occupée de vos intérêts ; je n'ai point été assidue à vous visiter, fervente à vous recevoir, fidèle à écouter votre voix : à peine ai-je pensé à vous. Combien de fois la dissipation, les créatures, la vanité, les bagatelles, ont-elles occupé mon esprit, jusqu'au pied de votre Tabernacle ? Combien de fois, vous possédant dans mon cœur, vous ai-je laissé seul sans vous entretenir ?… Que vous dirai-je pour m'excuser ? Ah ! Seigneur, il ne me reste qu'à m'anéantir. Pardonnez à une coupable qui reconnaît son ingratitude ; ne rejetez pas un cœur contrit et humilié : vous m'avez dit de venir à vous quand je serais accablée du poids de ma misère ; daignez me soulager, me guérir et me permettre encore de vous aimer. Et qu'aimerais-je, ô Dieu d'amour ! si je ne vous aimais pas, vous qui possédez toutes les perfections et toutes les amabilités ? Ah ! que désormais mon cœur ne soupire plus que pour vous ; qu'il se fonde et se consume au seul mot de crèche, de croix, d'Eucharistie. Vous aimer, ô mon Jésus ! et ne plus vivre que pour votre amour, c'est tout ce que je désire pour le temps et pour l'éternité. Ainsi soit-il.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6