Evangile selon St Marc chapitre 1, 12-15

Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit le pousse au désert et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan. Il vivait parmi les bêtes sauvages, et les anges le servaient. Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

Homélie de l'Abbé H. Savournin

Depuis mercredi dernier, l’Eglise est entrée en carême. A la lumière des lectures que nous venons d’entendre, entrons davantage dans la signification de ce temps liturgique. Saint Marc, en quelques lignes, plante l’ambiance du séjour de Jésus au désert. Il y est d’abord « poussé par l’Esprit Saint ». Comme c’est surprenant ! Jésus vient d’être baptisé et d’être désigné comme le Fils bien-aimé, celui qui va opérer la grande alliance entre Dieu et les hommes, et voilà que l’Esprit de Dieu l’envoie vers l’esprit du mal ! Certes le désert est le royaume du grand silence, tantôt brûlant et tantôt glacial qui met les nerfs à vif. Et cependant, que de voix s’y font entendre ! Comme nulle part ailleurs, nous y entendons la voix de notre coeur, avec ses affolements, et ses peurs.

♦ La voix de notre esprit nous y harcèle de ses doutes lancinants.

♦ Il y a la voix des bêtes qui vont la nuit vers un point d’eau.

♦ La voix de Satan qui joue à travers toutes ces voix comme le vent dans les tourbillons de sable.

Mais il y en est une qui finit par faire taire toutes les autres : la voix du Père.

L’évangéliste précise que Jésus, dans la solitude, « était avec les bêtes sauvages et les anges le servaient ». Jésus est le nouvel Adam qui nous introduit dans un univers pacifié, celui que la prophétie d’Isaïe annonçait : « Le lion comme le boeuf mangera de la paille le nourrisson jouera sur le repaire du serpent, sur le trou de la vipère le jeune enfant mettra la main » (Isaïe 11, 7-8).

Quant aux anges, eux qui expulsèrent du jardin d’Eden l’homme révolté contre Dieu (Genèse 3,24), voici qu’ils se mettent au service du nouvel Adam.

En Jésus, l’homme pécheur est réconcilié avec les bêtes et les anges, c’est-à-dire avec le ciel et la terre. C’est lui qui, par sa victoire sur Satan, a rouvert les portes du paradis :

« Les temps sont accomplis, le Royaume de Dieu est là!»

Aucune image n’est plus évocatrice que celle du déluge que nous rappelle la première lecture. Dieu y a fait avec Noé et tous ses descendants une alliance définitive. Cette nouvelle création, symbolisée par l’arc dans la nuée, l’arc-en-ciel du sourire de Dieu, qu’est-ce sinon la nouvelle création inaugurée par Jésus au désert.

Le carême a une dimension cosmique : il est l’avènement d’un monde nouveau où s’harmonisent la présence de Dieu et les énergies humaines. Il dépend en partie de nous, de notre volonté et de notre foi, d’en faire un nouveau commencement.

Nous avons le cadeau de quarante jours pour faire le point et choisir pour qui ou pour quoi je veux vivre : pour mon argent, ma carrière, ma tranquillité, pour moi... ou pour ceux qui attendent que j’existe un peu pour eux aussi. Que ce carême nous rende plus libres !

Prière universelle

Le Célébrant:

Seigneur, Tu nous invites à Te suivre au désert pour prier car Tu veux nous montrer le chemin de la Vérité qui mène vers Toi.

1) Seigneur,

Nous Te prions pour l’Eglise dont la mission est de s’adresser aux pauvres et au malheureux et que Tu aimes particulièrement.

Prends pitié de ton Eglise, pécheresse, elle aussi; maintiens-la dans le chemin de la Vérité

Fils du Dieu vivant, nous Te prions

2) Seigneur,

Nous Te prions pour le monde qui s’engloutit jour après jour sous le déluge des guerres et de la misère.

Prends pitié de ce monde, et fais briller de nouveau, l’arc en ciel de la Paix, premier signe de ton alliance éternelle avec les hommes.

Fils du Dieu vivant, nous Te prions

3) Seigneur,

Nous Te prions pour tous ceux qui sont seuls, malades, sans parents, sans amis, et sans joie.

Prends pitié de tes enfants et Viens les visiter dans leur solitude.

Que tout geste de compassion de notre part, soit pour eux le témoignage de ta tendresse et de ta miséricorde.

Fils du Dieu vivant, nous Te prions

4) Seigneur,

Nous Te prions pour chacune et chacun d’entre nous qui sommes présents en ce Dimanche.

En ce Carême qui commence et qui nous mènera au pied de ta Croix nous allons peut-être trébucher.

Prends pitié de nous, et relève-nous car nous manquons de courage et de fidélité.

Fils du Dieu vivant, nous Te prions

Le Célébrant:

Seigneur, Dieu trois fois Saint, accueille nos prières avec compassion. Nous Te le demandons avec Espérance car Tu es Père, Fils et Esprit Saint pour les siècles des siècles.

AMEN