Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là, après la traversée, abordant à Génésareth Jésus et ses disciples accostèrent. Ils sortirent de la barque, et aussitôt les gens reconnurent Jésus : ils parcoururent toute la région, et se mirent à apporter les malades sur des brancards là où l’on apprenait que Jésus se trouvait. Et dans tous les endroits où il se rendait, dans les villages, les villes ou les campagnes, on déposait les infirmes sur les places. Ils le suppliaient de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son manteau. Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés. (Mc 6, 53-56).

 

Vers la guérison définitive

Les miracles sont le signe avant-coureur de la transfiguration que le Christ opérera à la fin des temps, lorsqu’il reviendra dans sa gloire. Ces plaies purulentes qui instantanément se referment, ces os brisés qui se soudent net, nous donnent une idée de la « tornade de vie » qui déferlera sur l’univers lorsque le Christ viendra le renouveler (cf. Ap 21, 5). Alors tout refleurira, non plus en faveur de quelques miraculés, mais pour tous. Les guérisons miraculeuses sont une anticipation de cette libération définitive à laquelle est appelée la nature matérielle elle-même : La création sera libérée de l’esclavage de la corruption, pour avoir part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu (Rm 8, 21). Les miracles signifient donc tout à la fois que les temps messianiques sont « déjà là », que l’Esprit est déjà à l’œuvre parmi nous, mais qu’il n’a « pas encore » déferlé sur le monde, comme il le fera au dernier jour, lorsque le Christ viendra essuyer toute larme de nos yeux (Ap 21, 4). C’est précisément pour manifester la descente du Verbe au milieu de nous que Dieu agit de temps en temps de façon visible dans ce monde charnel : il guérit en quelques secondes un corps souffrant. Il tient surtout à changer chaque jour un peu de pain et de vin, fruit de la terre et du travail des hommes, au Corps et au Sang de son Fils, tout imprégné de son Esprit vivifiant, jusqu’au jour où, par ce même Esprit, il renouvellera la face de la terre.

Pierre Descouvemont Après avoir été professeur de philosophie au lycée Saint-Jean de Douai, aumônier de jeunes, conseiller national des équipes Notre-Dame, le père Pierre Descouvemont anime aujourd’hui retraites et émissions de radio.

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