Au Burundi, une présidentielle à hauts risques
Par Jean-Philippe Rémy (Johannesburg, correspondant régional)
LE MONDE Le 21.07.2015
Le genre de victoire vers laquelle s’achemine le chef de l’Etat burundais, Pierre Nkurunziza, inquiète bien au-delà de ses frontières. Mardi 21 juillet, l’élection présidentielle se tient au Burundi, malgré les tirs autour de Bujumbura au cours de la nuit précédente, et contre l’avis de la plupart des observateurs, qui jugent que les conditions de base pour que le scrutin se tienne dans de bonnes conditions ne sont pas réunies. En particulier, il n’y a presque plus de presse indépendante à l’échelle nationale – rôle que remplissaient les radios privées, toujours empêchées de reprendre leurs activités – ni de grandes missions d’observateurs. Depuis l’annonce de la candidature du chef de l’Etat pour un troisième mandat contesté, en avril, le pays a basculé dans une vague de contestation, marquée par une tentative de coup d’Etat, en mai, puis par une répression de plus en plus violente. Depuis, il y a eu entre 80 et 100 morts. Environ 150 000 Burundais ont fui la menace de violences plus graves en se réfugiant dans les pays voisins. Un groupe d’experts des droits de l’homme des Nations unies, cinq jours avant le vote, a estimé que la situation risquait de « dégénérer en un conflit majeur avec la répression et l’intimidation de la population, l’instrumentalisation de la police, la fermeture de médias indépendants, et la détention de dirigeants de l’opposition et de la société civile ».
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6