Saint Colomban - Chapitre 1

Ils viennent de faire leurs adieux au monastère où l’Abbé les a bénis. Douze moines, décidés à l’exil. A leur tête, le chef de l’expédition se dirige d’un pas ferme vers son embarcation. A 42 ans, Colomban est déjà un homme mûr.  Mais c’est lui que Dieu a choisi. Cette mission divine dont il a ressenti l’exigence avec force a reçu l’accord de l’Abbé de Bangor, Saint Comgall. Bangor, situé non loin de Belfast dans le nord-est de l’Irlande, n’était pas un monastère coupé du monde. Les nouvelles parvenaient aux moines. Et celle-ci les avait fort inquiétés : l’église catholique était désormais gravement menacée sur le continent. Or Colomban devait intervenir, c’était son intime conviction. Il l’avait confiée à l’Abbé et ce dernier l’avait encouragé dans sa décision. Partir pour aller prêcher, évangéliser, convertir, telle était l’aventure de Dieu que tous deux proposèrent aux moines.

Voici pourquoi, derrière Colomban, le petit groupe de moines volontaires chemine aujourd’hui avec détermination. Sans regret, ils ont quitté la sécurité du monastère et vont embarquer bientôt.

 

Nous sommes en l’an 585. En France, depuis le décès de Clovis, en 511, ses quatre fils ont hérité du royaume et se le sont partagés. Mais leur déloyauté, leur cruauté, leur goût du pouvoir les entraînent sans cesse à des guerres fratricides et à des meurtres. Clotaire a survécu à ses frères, mais ses fils, encouragés par Frédégonde, épouse de Chilpéric et Brunehilde, épouse de Sigebert, perpétuent complots, trahisons, guerres et assassinats. Dans ce contexte, la foi catholique recule d’autant que les évêques et le clergé séculier, qui résident dans les villes, ne se préoccupent guère des campagnes. Dans les paroisses rurales, les prêtres sont de qualité discutable et laissent les populations mêler le paganisme à leurs pratiques chrétiennes. Pour leur part, les disciples de Saint Benoît sont à Rome. Il y a bien encore quelques monastères, sur le territoire mais ils n’obéissent à aucune règle et, de fait, la vie monastique n’existe pratiquement plus.

En Irlande où Colomban est né et a grandi, le catholicisme revêt un tout autre aspect. La foi catholique est répandue sur tout le territoire. L’autorité religieuse est détenue par les abbés dans les nombreux monastères. Il n’y a pas d’évêques car aucune cité n’existe pour les accueillir, la population étant essentiellement rurale.

C’est de cette culture et de cette spiritualité gaélique que Colomban est imprégné. Issu d’une riche famille du Comté de Leinster, il a renoncé au monde, dès ses vingt ans, pour entrer en religion. Il a reçu une formation classique, parle latin et possède un vrai talent oratoire. Sa spiritualité s’est nourrie des vingt-cinq années passées à l’abbaye où la « peregrinatio pro Christo » proposée aux moines, vient de les pousser à l’exil. Tout au long de son périple, Colomban va montrer la nécessité du travail manuel tandis qu’il pratiquera l’ascèse, le jeûne, la pénitence. La vie fraternelle en communauté a déjà révélé ses qualités humaines de compassion, de charité. Il est toujours prêt à soigner, à nourrir, à protéger, ce faisant à faire venir à Dieu de nombreuses âmes.

A présent, le petit groupe prend place dans le curragh, un simple bateau irlandais fait de lattes de bois, recouvertes de peaux de bœuf graissées. Des rames, une simple voile, le soleil et les étoiles pour se guider, si le temps le permet… A la grâce de Dieu.

Colomban et ses compagnons n’ont pas peur. Gall, Autierne, Cominin, Eunoch, Eogain, Potentin, Colomban le Jeune, Desle, Luan, Aide, Léobard, Caldwall, tous lui font confiance, tous s’en remettent à Dieu. En attendant, ils rament, ils rament vers l’île de Bretagne. Ils vont longer la rive sud du Pays de Galles, débarquer, traverser à pied les Cornouailles puis reprendre la mer vers les côtes de France. Ils ne reverront pas leur pays natal. Qu’importe ! Dieu a besoin d’eux, ils ne se déroberont pas.

 

« N’aie pas peur, petit troupeau ! ». Ils n’ont pas peur, ni de la mer, ni du vent, ni des périls qui les attendent sur cette terre inconnue et décimée par les guerres. Petite troupe du Christ, Colomban et ses compagnons vont de l’avant. Ils savent bien qu’ils ne sont pas seuls, qu’ils ne seront jamais seuls et cette certitude leur donne la force d’accomplir la volonté de Dieu sur eux. A ce Dieu qu’ils aiment, à qui ils ont consacré leur vie, ils promettent de gagner des âmes, de faire bénir Son Nom partout où il leur sera donné de se rendre.

« N’aie pas peur, petit troupeau ! ». Nous-mêmes avons peur parfois d’aller de l’avant, d’écouter ce que nous suggère le Seigneur dans l’intimité de notre prière car Il repousse nos limites, brisant notre confort et notre tranquillité. Nous savons aussi qu’une fois le pas franchi et Sa volonté accomplie, nous recevons de multiples grâces. La joie nous est donnée par surcroît.

Saint Colomban, l’intrépide, donne-nous ta foi, ta certitude, ton assurance, ta confiance totale en Dieu, notre Sauveur. Nous t’en prions.

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Prière de la communauté

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.

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4 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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