« Tout sera pardonné aux enfants des hommes »
De l’Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ce temps-là, les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : « Ce Jésus est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. » Les appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole : « Comment Satan peut-il expulser Satan ? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir. Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir. Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui. Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. Alors seulement il pillera sa maison. Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. » Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur. » (Mc 3, 22-30)
Le blasphème contre l’Esprit
Jésus parle d’une autre maison, celle ou demeure le fort, qui, elle, ne saurait être pillée, à moins qu’on n’en ait chassé le fort. Langage un peu énigmatique, reconnaissons-le, mais dont le sens s’éclaire par la mention qui suit du blasphème contre l’Esprit. Car, aussi étrange nous semble-t-elle à première vue, cette mention introduit, dirions-nous, le « religieux vivant » là où les interlocuteurs de Jésus voulaient l’enfermer dans du « religieux mort ». En faisant intervenir l’Esprit, Jésus sort du piège d’un dire connu d’avance, d’une structure mentale soi-disant religieuse plaquée sur ses actes et ses paroles. Il propose à ceux qui veulent bien l’entendre, de voir une relation entre son témoignage et celui que l’Esprit lui rend. Jean avait annoncé la venue, après lui, d’un plus fort que lui, fort de cet Esprit Saint en qui il baptiserait (Mc 1, 7-8). C’est bien lui-même que Jésus désigne sous le nom de fort. Là où il demeure, demeure l’Esprit. Refuser de reconnaître sa présence et son action, c’est blasphémer contre l’Esprit, et ce péché a une dimension d’éternité. C’est ce que le Christ johannique exprime, face aux mêmes adversaires, dans son langage : Maintenant vous dites : Nous voyons. Votre péché demeure (Jn 9, 41). C’est le péché contre la lumière, l’auto-aveuglement contre lequel il n’est point de remède.
Mgr Olivier de Berranger Prêtre du Prado, Mgr Olivier de Berranger († 2017) a été évêque du diocèse de Saint-Denis-en-France de 1996 à 2009.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6