Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là, Jean le Baptiste proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »   (Mc 1, 7-11)

 

Abaissement et exaltation

Le baptême de Jésus par Jean apparaît comme une charnière de l’histoire du salut. Il marque la fin de la vie cachée, le terme de cette partie de la vie de Jésus qu’inaugurait l’Annonciation et sur laquelle veillent les deux grands précurseurs qui environnent toujours la présence de la « Gloire » dans l’iconostase byzantine, Jean et Marie. Jusqu’au baptême, Jésus appartient à Marie d’abord, puis à Jean. Après le baptême, il n’a plus de mère, ni de frère que celui qui fait la volonté du Père. Le baptême de Jésus par Jean rentre ainsi dans l’ordre des abaissements de Jésus. Il est une des formes du Fils s’anéantissant lui-même en se dépouillant de la gloire due à son humanité. Mais à cet abaissement du Fils, fait obéissant à toute justice, correspondra aussitôt son exaltation par le Père. Terme de la vie cachée, le baptême va être aussitôt suivi de l’inauguration de la vie publique. De celui qui vient de s’abaisser jusqu’à se faire baptiser par celui qui n’est pas digne de délier sa chaussure, la voix du Père va proclamer qu’il est le Fils bien-aimé en qui le Père met toutes ses complaisances. Et l’Esprit va inaugurer en lui, dans le Jourdain même, le nouveau baptême, le baptême en esprit, dont Jésus est le principe et qui succède au baptême de Jean. Card. Jean Daniélou

Historien des origines chrétiennes, spécialiste des Pères de l’Église et théologien, le père Daniélou, s.j. († 1974), créé cardinal en 1969, fut expert au concile de Vatican II.  

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