« Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre»

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« Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre» (Gn 1, 28)

Nous avons fêté hier, 2 Février, la Fête de la Présentation de Jésus au Temple. Nous vous proposons durant ce mois, de vous poser la question de la fécondité, de votre fécondité, en regardant notamment l’exemple de Syméon et Anne qui vivaient au Temple de Jérusalem. Car c’est au soir de leurs vies qu’ils ont rencontré le Dieu Vivant.

 

Vous pouvez effectuer cette mini-retraite en 3 jours, plus ou moins, bref à votre rythme car le temps de Dieu n’est pas le nôtre !

A noter, pour simplifier nos écrits, nous parlerons souvent des grands-parents mais les personnes célibataires, religieux, consacrés ou prêtres peuvent aussi considérer nos propositions ou questions car ils peuvent côtoyer des jeunes au travers de leurs visites, les soignants ou en relation avec leurs neveux et nièces.

 

Jour 1              Qu’est-ce que la fécondité ?

Comment réfléchir sur un sujet si nous ne savons pas précisément de quoi nous parlons ? Aujourd’hui, (re)découvrons ce qu’est la fécondité dans la Bible.

 

« Soyez féconds et multipliez-vous, remplissez la terre" (Gn 1, 28)

 

LA FECONDITE DE L’AMOUR – P. Jacques de Longeaux du Diocèse de Paris – Extrait du journal du diocèse Paris Notre-Dame du 3 Février 2011

La bénédiction de la fécondité

En créant l’être humain, Dieu a voulu que sa vie sur terre soit féconde. Avons-nous assez remarqué que la première parole que Dieu adresse à l’homme et à la femme ensemble est une parole de bénédiction (Gn 1, 28) ? La bénédiction de la fécondité demeure au-delà de la brisure du péché. L’histoire humaine commence par l’exultation d’Ève à la naissance de son premier fils (Gn 4, 1). Elle s’écrit comme la succession des générations (Gn 5, 1 s). Elle porte son plus beau fruit dans la personne du Messie qui sauve l’humanité du péché et de la mort (cf. Ps 45, 3).

 Pour le psalmiste, l’époux et l’épouse entourés d’une couronne d’enfants sont l’image de la bénédiction divine (Ps 128). A l’inverse, chez les prophètes, le malheur de la femme sans enfant est une figure de la désolation de Jérusalem privée de ses habitants partis en exil (Is 54, 1 ; 62, 4). Mais la fécondité de la vie humaine ne se mesure pas seulement au nombre d’enfants. La bénédiction d’Abraham indique une fécondité qui dépasse la mesure d’une descendance seulement charnelle : elle est innombrable comme les étoiles du ciel (Gn 15,2-6 ; 22,17). Sur le mont Morriya, Abraham accepte d’être dépossédé de son enfant pour le recevoir en vérité comme fils (Gn 22, 1-14). La foi est la vraie source de la fécondité d’une existence humaine. Les fils d’Abraham sont tous ceux qui croient en Dieu : « par ta postérité se béniront toutes les nations de la terre » (Gn 22, 18).

 « Si le grain de blé… »

Les images de fécondité, tirées de l’observation de la nature, sont nombreuses dans les paraboles évangéliques. La générosité de la nature – un grain de blé semé en terre en produit trente, soixante ou cent (cf. Mc 4, 8) – est un don de Dieu. Elle est le signe de la fécondité de la Parole chez celui qui l’accueille, qui l’écoute et qui la met en pratique (Mc 4, 13- 20). La Parole portée par le souffle de l’Esprit est une puissance de vie destinée à porter un fruit abondant. Le Christ est lui-même le grain qui meurt et qui porte beaucoup de fruit (Jn 12, 24) parce qu’il a aimé jusqu’au bout (Jn 13, 1). Il nous révèle la fécondité du don. La part de nous-mêmes qui reste repliée sur soi, exclusivement soucieuse de soi, est stérile, elle n’échappe pas à la mort. La part de nous-mêmes qui s’ouvre et se donne à l’autre est source de vie.

Il est toujours possible d’aimer

Dieu nous a créés pour que notre vie porte du fruit – un fruit abondant. Chacun a le devoir de faire croître les talents qui lui ont été confiés (Mt 25,14-30). Pour les époux, la première fécondité de leur mariage est leurs enfants. Nous savons que rien ne les remplace. Mais la vie conjugale comporte d’autres fécondités, à commencer par le couple lui-même. C’est pourquoi un mariage sans enfant n’est pas « stérile». L’amour véritable est toujours fécond.

 La vraie fécondité d’une vie est le secret de Dieu. Elle ne se mesure ni au nombre d’enfants, ni à la richesse, ni au pouvoir, mais à son poids d’amour. La vie consacrée en est le témoignage. Pensons aussi aux personnes handicapées, ou bien aux personnes du très grand âge. Nulle vie n’est inutile ou stérile. Les plus pauvres aux yeux du monde sont souvent ceux qui savent le mieux aimer comme le Christ nous a aimés. Nous croyons que leur vie est d’une grande fécondité.

 

Poser un geste, méditer, prier, offrir

Après avoir lu le texte du Père Longeaux, nous vous proposons maintenant plusieurs possibilités selon ce que vous pouvez et voulez entreprendre :

  • Reprendre les textes de la Bible cités dans le texte et méditer sur la fécondité de Dieu dans l'Histoire
  • Méditer intérieurement en silence les fécondités d'une vie humaine, les passages de la Bible dont je me souviens.
  • Remercier Dieu pour tous ses dons.

Prière de Valentine

Sans toi, je ne suis rien

Et avec toi, je peux tout.

Uniquement par ton Amour j’existe.

Librement créée pour ton bon vouloir,

Engendrée pour rendre gloire à ton Nom

 

Oui je veux être seule avec vous car alors je suis toute avec les autres.

 

Si le grain de blé – Chant Malgache

Si le grain de blé tombé en terre refuse de mourir

La moisson de l'espoir des hommes ne pourra jamais fleurir.

 

Vous êtes le sel de la terre,

Il faut garder votre saveur

Vous êtes la lumière du monde,

Il faut garder votre splendeur

Semer par moi au cœur du monde,

A la plus profonde des nuits,

Vous deviendrez la moisson blonde

Qui mûrit au vent de l'Esprit.

Vous êtes le blé de la terre,

Froment broyer pour faire le pain

Vous êtes le bon grain du Père,

Qui nourrit vos frères humains.

 

Vous mes amis ne craignez pas

Car je suis avec vous !

 

Si le grain de blé tombé en terre refuse de mourir

La moisson de l'espoir des hommes ne pourra jamais fleurir.

 

 Jour 2              Figures de vieillesse

Connaissant ce qu’est la fécondité dans la Bible, observons aujourd’hui deux témoins précieux : Syméon et Anne. Âgés, priants, silencieux, ils ont attendus la venue du Messie, et, parce que leur cœur était prêt, ils ont su le reconnaître.

 

« Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, selon ce qui est écrit dans la Loi : Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur. Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : un couple de tourterelles ou deux petites colombes. Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples : lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction - et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. » Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage, demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. » (Luc 2, 22-39)

 

SYMEON ET ANNE – Anselm Grün - L'art de bien vieillir – Albin Michel

La Bible accorde une grande valeur à la vieillesse. Je voudrais en rendre compte en m'appuyant sur quelques pensées extraites de l'Evangile de Luc, consacrées au sens et à l'importance de la vieillesse. Au début de son Évangile, Luc nous présente quatre vieillards, à la lumière desquels nous comprenons mieux cette étape de la vie. Ces personnages entretiennent une relation particulière avec le Sacré, dont ils sont très proches. Ils voient Dieu agir en l'homme et savent ce qui peut réellement nous aider et nous guérir. Reconnaissant le mystère de Jésus-Christ, ils en deviennent les premiers témoins. […]

Du vieillard Syméon il est dit qu'il est juste et pieux, qu'il attend le salut d'Israël et que l'Esprit Saint repose sur lui - quatre qualités qui le distinguent. En premier lieu, il est juste : il rend justice à sa nature profonde et agit avec justice envers son prochain. En deuxième lieu, il est pieux : il prend Dieu au sérieux et tout son être est tourné vers le Très-Haut. En troisième lieu, il attend le salut - ou, pour utiliser le terme grec, le réconfort, la consolation d'Israël. Celui qui attend cette dernière peut vieillir en toute tranquillité. C'est en Jésus que Syméon reconnaît la consolation d'Israël. Lorsque cet homme vieux et sage reçoit l'enfant Jésus dans ses bras, il voit en lui la lumière qui éclaire les humains et le salut imparti aux nations. En dernier lieu, Syméon est habité par l'Esprit Saint. C'est pourquoi il discerne dans l'enfant la lumière envoyée par Dieu, et le Sauveur appelé à délivrer son peuple.

Telle est assurément la mission première des anciens : indiquer la lumière qui brille parmi nous. Les gens âgés voient au-delà des apparences ; ils perçoivent le fond des choses. Ils entrevoient la lumière, fût-ce à travers le voile dont elle semble enveloppée. Syméon la distingue dans le petit enfant de peu d'apparence. Et il discerne en ce dernier l'action de Dieu. Les vieux sages comprennent la vie ; ils saisissent la cohérence des choses. Et ils embrassent notre existence dans son intacte globalité, par-delà les fragments épars qui la constituent.

Aux côtés de Syméon se tient Anne, une veuve de quatre-vingt-quatre ans - un nombre qui revêt pour Luc une signification symbolique. Anne réunit en elle les quatre éléments ; elle est ancrée dans le sol et prend au sérieux les choses terrestres. Mais au sein même des choses de ce monde, elle s'ouvre à Dieu. Huit est le chiffre de la transcendance ; Anne rassemble en elle le Ciel et la Terre. Depuis la terre, elle voit déjà le ciel. Elle fut mariée durant sept ans ; sept est le chiffre de la métamorphose. L'amour de son époux l’a elle-même métamorphosée en amour. Afin d'exprimer ce sentiment, elle ne quitte pas le Temple, servant Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière. Elle accomplit l'idéal de la veuve, tel que le décrit pour la communauté chrétienne la première Épître à Timothée : « Mais la vraie veuve, celle qui reste absolument seule, s'en remet à Dieu et consacre ses jours et ses nuits à la prière et à l'oraison » (1Tm 5,5).

La veuve ne prie pas seulement pour elle-même, mais pour la communauté qu'elle représente, notamment pour tous ceux à qui le temps de prier fait défaut. Dans son cœur, Anne s'est entièrement ouverte à Dieu, une attitude où elle puise les mots justes pour annoncer le mystère de l'enfant. Anne est une prophétesse. Au travers de sa vie, elle exprime de Dieu quelque chose d'indicible. Et elle s'adresse aux hommes qui attendent la délivrance. Elle leur enseigne à se libérer des contraintes et des servitudes intérieures et les aide à réussir leur vie.

Cet homme et cette femme, tous deux âgés et sages, perçoivent le mystère de Jésus et, en lui, l'action de Dieu. Ils portent sur leur vie passée un regard empreint de gratitude. Le vieux Syméon nous offre un chant magnifique par lequel l'Église achève les complies (Prière ci-dessous - Luc 2, 29-32). Désormais satisfait de sa vie, Syméon est disposé à mourir. Car il a vu le salut qui rassemble en un tous les fragments de son existence. Et il a vu la lumière qui éclaire ce qu'il y a de païen, d'étranger et d'inconnu en lui, faisant resplendir au-dessus de lui l'éclat de Dieu. À présent, il peut se retirer ; à travers sa vie, il a montré aux hommes la lumière qui les éclaire. Il a accompli sa mission - une mission faite de luminosité et d'amour, dont le souvenir est à jamais gravé dans ce monde.

Toutefois, il serait simpliste d'affirmer que Syméon, en paix avec soi-même, ne peut qu'être heureux de quitter la scène. Tournant ses regards vers l'avenir, il parle de Jésus. Il voit que ce dernier sera en butte à la contradiction. Et il perçoit également ce qui adviendra à Marie : « Et toi-même, une épée te transpercera l'âme ! » (Luc 2,35). Syméon ne dépeint pas un « monde intact ». Il voit l'avenir : les heures propices, mais aussi l'adversité. Il nous apprend que la vie ne réussit pas sans effort et qu'elle requiert un engagement personnel. Notre parcours ne cesse d'être contrarié, que ce soit par autrui, par des événements imprévus ou des revers de fortune. Et même si nous en sommes affectés, c'est ainsi que s'accomplit le salut. Et c'est ainsi que nous accédons à l'intacte globalité de notre existence.

Luc décrit, à travers les personnages de Syméon et Anne, deux vieillards qui, parce qu'ils ont atteint à la sagesse, sont un bienfait pour autrui. Investis d'une mission importante auprès des hommes, ils ne se contentent pas de leur indiquer le chemin menant au salut et à la lumière ; ils leur servent aussi de modèles en leur offrant un exemple de vie réussie.

Le geste de Syméon bénissant les parents et l'enfant donne tout son sens à la vieillesse : devenus sages, les anciens propagent le bonheur. Par leur présence, ils renvoient à Dieu, qui bénit notre existence et, de maintes façons, la rend féconde.

Comment parvenir à cette sagesse qui nous permet, à un âge avancé, de contribuer au bonheur de notre entourage ? Car l'expérience nous enseigne que les gens âgés ne sont pas tous des sages et que d'aucuns sont des êtres insatisfaits et aigris dont la seule raison d'être est de tyranniser autrui.

En latin, « sage » se dit sapiens, qui vient du verbe sapio, « avoir du goût ». Est sage celui qui, parce qu'il trouve goût à soi-même, est apprécié de ceux qui croisent son chemin. Le sage est heureux de vivre et en harmonie avec lui-même, d'où le « goût » de paix et de liberté, de calme et de sérénité qui émane de lui.

 

Poser un geste, méditer, prier, offrir

Ayant admiré les figures de Syméon et Anne, je peux me demander :

  • Suis-je comme Syméon juste, pieux, en espérance du salut et rempli de l'Esprit Saint ?
  • Suis-je comme Anne entre Ciel et Terre, amoureuse, me tenant sans cesse devant mon Seigneur ?
  • Est-ce que je bénis Dieu pour ses bienfaits et les Hommes pour que la grâce touche leur vie ?
  • Est-ce que je suis ce sage qui est un bienfait pour autrui ?
  • Suis-je cet ancien aigri qui n’a pas goût de moi-même ?
  • Ai-je vraiment envie de paix, de liberté, de calme, de sérénité pour rayonner ces vertus ensuite ?

 

Cantique de Syméon

« Maintenant, ô Maître souverain,

Tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole.

Car mes yeux ont vu le salut que tu préparais à la face des peuples :

Lumière qui se révèle aux nations

Et donne gloire à ton peuple Israël. »

 

Jour 3              Et ma fécondité ?

Je sais maintenant ce qu’est la fécondité et j’ai pu admirer deux belles figures fécondes de la Bible. Mais où en suis-je de ma propre fécondité ? Je me suis posé des questions hier mais aujourd’hui, si j’approfondissais ?

 

« Qu'il est bon de rendre grâce au Seigneur, de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut, d’annoncer dès le matin ton amour, ta fidélité, au long des nuits, Sur la lyre à dix cordes et sur la harpe, sur un murmure de cithare. Tes œuvres me comblent de joie ; devant l'ouvrage de tes mains, je m'écrie : « Que tes œuvres sont grandes, Seigneur ! Combien sont profondes tes pensées ! » Toi, qui habites là-haut, tu es pour toujours le Seigneur. […] Vois tes ennemis, Seigneur, vois tes ennemis qui périssent, Et la déroute de ceux qui font le mal. Tu me donnes la fougue du taureau, tu me baignes d'huile nouvelle ; J’ai vu, j'ai repéré mes espions, j'entends ceux qui viennent m'attaquer. Le juste grandira comme un palmier, il poussera comme un cèdre du Liban ; Planté dans les parvis du Seigneur, il grandira dans la maison de notre Dieu. Vieillissant, il fructifie encore, il garde sa sève et sa verdeur pour annoncer : « Le Seigneur est droit ! Pas de ruse en Dieu, mon rocher ! » (Ps 91, 2-6.9-16)

 

HEUREUX LES VIEUX QUAND ILS SONT HEUREUX DANS LEURS ENFANTS - Alain Quilici- Du bon usage de la vieillesse p. 17 et ss

Bien qu’ils aient quitté la maison, parfois depuis longtemps, les enfants sont toujours présents au cœur des parents. Les enfants et leurs enfants tiennent une grande place dans la vie des vieux parents. On peut même dire la première place. Ce qu’ils vivent, les décisions qu’ils prennent, les difficultés auxquelles ils se heurtent, … tout intéresse les grands-parents, tout les touche et les affecte. C’est de cela qu’ils parlent quand on leur demande de leurs nouvelles.

La vie se prolonge dans ces générations qui se suivent et cette vie c’est encore quelque chose d’eux.

Ceux qui ont le bonheur d’être aimés de leurs enfants et de leurs petits-enfants ne doivent jamais cesser de rendre grâce à Dieu. C’est un grand cadeau qu’ils reçoivent, un don du ciel inégalement réparti.

Les vieux parents ont transmis le meilleur d’eux-mêmes. Non seulement ils ont transmis la vie, ce qui demeure le plus beau cadeau, mais aussi toute une éducation. Ils ont transmis des valeurs et des règles de vie pour structurer la liberté et orienter l’existence. Ils ont été comme Moïse qui transmet au peuple élu les dix commandements qui viennent de Dieu lui-même. Il les a confiés aux hommes pour qu’ils en vivent et pour qu’ils les transmettent aux générations suivantes, qui les transmettront à leur tour à leurs descendants.

Ces commandements ne jaillissent pas spontanément du cœur de l’homme. Il a fallu les lui enseigner, les lui inculquer et lui commander d’en vivre. Ils sont impératifs. On ne saurait ni les taire, ni les accommoder. Ainsi les parents ont-ils appris à leurs enfants qu’il faut aimer Dieu, respecter son nom et avoir pour ses parents de la vénération. Ils leur ont dit qu’on ne doit ni tuer son semblable, ni le voler, ni le calomnier, ni convoiter son bien.

Ils sont heureux les parents devenus vieux qui voient leurs enfants vivre avec bonheur ce qu’ils leur ont transmis. Ils sont heureux s’ils les voient accueillir ce bonheur qui vient de Dieu, s’ils les voient s’épanouir, prendre leurs responsabilités et tenir debout dans le monde.

Leur bonheur est parfait lorsqu’ils voient leurs enfants et leurs petits-enfants garder la foi au Christ Sauveur. Ils doivent d’autant plus rendre grâce à Dieu que pour une bonne part cela vient du Seigneur plus que d’eux. Ils ont semé. Ils ont arrosé. Ils ont taillé et émondé. Mais c’est Dieu qui donne la grâce d’une rencontre personnelle décisive et d’une réponse libre.

Les grands-parents s’émerveillent lorsqu’ils voient les fruits de l’action de Dieu dans la vie de la nouvelle génération. Ils appuient cette action par leur présence priante et persévérante. C’est une base sur laquelle s’affermir. Les vieux assurent cette permanence qui est un repère solide qui permet de tenir quand tout s’agite, ou lorsqu’à un carrefour les plus jeunes se demandent quelle route il faut prendre.

Ils sont heureux ces grands-parents à qui le Seigneur a donné de se réjouir dans leurs enfants. C’est un cadeau de prix qu’il faut savoir apprécier. Ils ne l’ont qu’en partie mérité. Ils savent qu’ils ne doivent pas en tirer gloire. C’est un bonheur fragile sur lequel il faut veiller dans la prière pour que la vie ne le brise pas. Dans un immense chant d’action de grâce, ils se reconnaissent dans ces justes que chante le psaume : « Dans leur vieillesse encore ils portent fruit ; ils restent frais et florissants pour publier que le Seigneur est vrai. » (Ps 91,15)

 

Poser un geste, méditer, prier, offrir

Nous vous proposons tout d’abord de relire les dix commandements, puis face à Dieu de vous demander les points à revoir pour tous les réaliser et en être les témoins. Eventuellement, en ce mois où débute le Carême, vous pourriez aller vous confesser.

 Nous vous proposons ensuite de vous tourner vers vos proches pour leur faire un cadeau : prier pour eux ! Leur offrir ce petit moment avec Dieu et le leur dire.

Afin de ne pas les blesser s'ils ne partagent pas votre foi, vous pourrez leur dire quelque chose comme : "Je t'ai aimé très fort aujourd’hui ! Je veux que tu saches que j'ai prié pour toi, je t'ai confié à Dieu pour qu'Il veille sur toi. Je n'ai rien demandé de spécial mais si tu veux que je le fasse, dis-moi." Cela pourra éventuellement vous permettre de discuter de votre foi avec eux, de leur expliquer que la prière est un acte d'amour avant tout et que dans cet amour entre Dieu et vous, ils y ont une place spéciale.

 

Prière pour nos enfants - Patricia Stuart (à prier tout ou en partie, à adapter)

Seigneur que veux-tu pour mes enfants (pour mes soignants, pour mes neveux, pour mon voisin, pour X…)?

Guide-moi par ton Esprit pendant que je Te prie. Je Te les confie pour que tu puisses accomplir Ta volonté dans leur vie. Je ne veux pas vivre ma vie au travers d'eux mais je désire ardemment que ce soit toi qui vives en eux. Garde-moi de les lier par mes propres besoins, mes désirs ou mes ambitions pour eux. Enlève-moi de Ton chemin pur pour que Tu puisses accomplir la vie de Christ et leur donner le meilleur de Ta part. Donne-moi la grâce d'attendre Ton temps … car Ton temps est parfait.

 

Je te prie pour que mes enfants reçoivent et aiment Jésus comme leur Sauveur.

Je prie afin que mes enfants comprennent que Tu les as tant aimés et que Tu as donné Ton fils unique pour eux. Qu'ils aient une vraie conviction de péché, qu'ils se repentent sincèrement. Qu'ils sachent que s'ils croient en Christ, ils vivront éternellement avec Toi (Jn 3,16.36).

 

Je te prie pour que mes enfants donnent leur vie à Jésus-Christ, qu'ils le fassent Seigneur de leur vie.

Je prie afin que mes enfants reconnaissent Jésus comme Seigneur. Je prie qu'ils mettent leur confiance en toi de tout leur cœur, qu'ils ne se reposent pas sur leur propre intelligence et qu'ils cherchent à connaître Ta volonté pour tout ce qu'ils entreprendront. Que Tu les conduises sur le droit chemin. Qu'ils soient remplis par Ton Esprit (Phil 2 :10-11 ; Pr 3 :5-6 ; Eph 5:18, 1:23, 4:13).

 

Je te prie pour que mes enfants connaissent qui ils sont en Christ.

Je prie afin que mes enfants connaissent combien ils sont précieux à tes yeux. Apprends-leur à mettre leur identité et leur sécurité en Christ. Donne-leur une confiance et une valeur centrées sur Christ. Aide-les à comprendre qui ils sont en Christ et ce qu'ils peuvent faire au travers de Christ (Eph 1:4,7,11-14;Col 1:27).

 

Je te prie pour que mes enfants apprennent à prier et à louer.

Je prie afin que mes enfants apprennent à communiquer avec Toi, leur Père plein d'amour. Mets Ta louange dans leur cœur et sur leurs lèvres continuellement. Amène-les à être entièrement dépendants de Toi pour toute chose. Je prie pour qu'ils te parlent de leur vie et qu'ils Te donnent l'honneur et la gloire qu'ils Te doivent.

 

Je te prie pour que mes enfants reçoivent l'Amour de Dieu le Père.

Je prie afin que mes enfants puissent connaître Ton cœur de Père et qu'ils aient l'assurance de Ton grand Amour. Laisse-les expérimenter combien Ton Amour est sans condition afin qu'ils comprennent que Tu es toujours en train de travailler dans leur vie par Ton Amour (1 Jn 3:1).

 

Je te prie pour que mes enfants soient protégés du malin par le sang de Jésus-Christ.

Je prie afin que mes enfants connaissent la puissance du sang du Christ pour démolir toutes les œuvres du diable. Par le sang de Jésus, lie l'ennemi pour qu'il ne puisse pas interférer avec Tes objectifs parfaits dans la vie de mes enfants (Jn 17:15;1 Jn 4:4).

 

Je te prie pour que mes enfants reçoivent l'Amour de la Parole de Dieu.

Je prie afin que mes enfants chérissent Ta Parole plus que l'argent. Enseigne-leur à aimer Ta parole et à baser leur vie dessus. Ouvre leur intelligence afin qu'ils comprennnte ce que ta Parole leur enseigne. Enseigne-leur à vaincre tous les mensonges de l'ennemi avec la vérité révélée dans Ta Parole (Ps 119:127-130,159-162).

 

Je te prie pour que mes enfants apprennent à détester le péché et à aimer la sainteté, la justice et qu'ils aient la crainte de l'Eternel.

Je prie afin que Ta Parole soit gravée dans le cœur de mes enfants, pour qu'ils choisissent l'obéissance, qu'ils haïssent le péché et qu'ils aiment la sainteté, pour qu'ils aient la crainte de Ta personne. Aide-les à ne pas simplement garder une liste de règles de conduite, mais que le désir de Te plaire, dans tout ce qu'ils font, prime. Crée en eux un cœur pur. Fais qu'ils soient sages et qu'ils soient capables de reconnaître le mal là où il est (Ps 119:9-11; 2 Tim 2:22; Ro 16:19b; Pr 8:13).

 

Je te prie pour que mes enfants grandissent dans la maturité du Seigneur.

Je prie afin que mes enfants soient fermement établis sur la fondation de Jésus et qu'ils grandissent dans Ta grâce ; qu'ils aient conscience de Ta présence et du fait que Tu es en train de les conformer à Ton image. Qu'ils soient enracinés en Christ, s'attachant de plus en plus fermement à la foi et adressant à Dieu de nombreuses prières de reconnaissance.

 

Je te prie pour que mes enfants glorifient Dieu dans leur corps comme étant son temple.

Je te prie afin que mes enfants T'honorent en gardant leur corps pur parce qu'ils sont le temple du Saint Esprit ; Apprends-leur le prix très cher que Tu as payé pour leur sainteté (1Cor 6:19-20; Ro12:1-2).

 

Je te prie pour que mes enfants aient du respect pour ceux qui ont autorité sur eux.

Je prie afin que mes enfants se soumettent aux autorités que tu as placé au-dessus d'eux. Aide-les à comprendre que tu établis une protection pleine d'amour et de sagesse à travers les parents et les autres autorités (Ro 13:1; Eph 6:1; 3:22-25).

 

Je te prie pour que mes enfants aient des amitiés saines, édifiantes, satisfaisantes et sages.

Je te prie afin que mes enfants se laissent attirer par le Saint-Esprit vers des amitiés saines. Donne-leur des amis qui soient vrais, qui te connaissent et qu'ainsi ils s'encouragent mutuellement. Donne-leur de la sagesse pour qu'ils choisissent des relations que Tu honores (Ps 119:63; Jn 15:13-14).

 

Je te prie pour que mes enfants connaissent la vérité et le renouvellement de leurs pensées selon la Parole de Dieu.

Je prie afin que mes enfants connaissent la vérité dans leur cœur et pas uniquement de manière intellectuelle. Qu'ils prennent l'habitude de penser à ce qui est vrai, noble, pur, digne d'amour ou d'approbation, qui mérite respect et louange (Jn 8:32; Ro 12:2. Ph 4:8).

 

Je te prie pour que mes enfants marchent dans le chemin et la sagesse de Dieu.

Je prie afin que mes enfants aient beaucoup de joie à te suivre. Montre-leur les bénédictions qui découlent de l'obéissance. Que leurs actions soient le reflet de la justice, la bonté, la vérité et la sagesse en eux (Ps 37:4-6; Pr 3:8-10,15-17).

 

Je te prie pour que mes enfants aient la joie du Seigneur.

Je prie afin que Toi seul sois la joie de mes enfants. Remplis-les avec Ta joie pour qu'ils ne courent pas les plaisirs du monde (Ph 4:4; Ne 8:10).

 

Je te prie pour que mes enfants cherchent à faire plaisir à Dieu plutôt qu'à eux-mêmes et à servir les autres.

Je prie afin que mes enfants aient le désir de Te faire plaisir dans leurs pensées et leurs actions, qu'ils ne veuillent pas uniquement plaire aux autres. Donne-leur un cœur de serviteurs comme Jésus qui n'a pas cherché à être servi mais qui a cherché à servir les autres (Mt 4:10b; Ps 19:14. Mc 10:43,45).

 

Vous pouvez rajouter aussi (de Valentine) :

Seigneur que veux-tu pour mes enfants (pour mes soignants, pour mes neveux, pour mon voisin, pour X…) ?

Je prie pour eux Seigneur. Je Te les offre. Je te les confie. Bénis, comble, rend droit, fortifie, agis, inonde, rempli, purifie, change, conforte… Fais ce qu’il faut pour eux aujourd’hui et mène-les sur le chemin que Tu as choisi pour eux. Amen, gloire et louanges à Toi Seigneur Tout Puissant !

Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

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1 commentaire

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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La vieillesse, temps de vie, temps de Dieu

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