Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu, 11, 28-30

En ce temps-là, Jésus prit la parole :
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
et moi, je vous procurerai le repos.
Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples,
car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme.
Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »

 Méditation

Cette parole de Jésus nous rejoint alors que nous portons le poids du trimestre, la fatigue de l'entrée en hiver et la préparation des fêtes de fin d'année... Nous sommes peut-être un peu désorientés devant cette proposition du Seigneur. EN effet, spontanément nous n'associons pas la religion chrétienne à du repos ou à du bonheur. Notre religion a plutôt cette réputation de sentir la sueur, c'est ) dire de mettre l'accent sur les efforts, les œuvres, les mérites, les actions plus ou moins douloureuses, censées nous acquérir la bienveillance de Dieu. A l'inverse, le repos serait la cessation de toute activité pour faire ce qui nous plait, ou plutôt satisfaire nos plaisirs. 

Aussi, il convient de progresser dans la compréhension de ce texte pour mieux comprendre la nature du repos donné par Jésus.

Nous allons méditer sur le sens du mot joug. "Prenez sur vous mon joug" nous dit Jésus. Nous avons besoin d'explications  pour comprendre cette expression. Nous ne sommes plus dans une civilisation à majorité agricole, et nous ne savons plus ce qu'est un joug sinon un curieux appareil rencontré sur les brocantes. Il faut avoir vu les paysans des anciennes générations pour comprendre.

 Les paysans travaillaient la terre et la labouraient avec des bœufs reliés l'un à l'autre au moyen d'un joug. A deux, ils étaient bien plus forts pour tirer de lourds fardeaux, chars de foin. Personne n'aurait eu l'idée de dire que le joug est un fardeau de plus. C'est le moyen pour être plus forts.

Nos existences ont toutes des lourds fardeaux qui nous accablent. Chacun, selon son histoire, est accablé par des jougs physiques, psychiques, psychologiques, de maladies, de précarités, de difficultés et aussi de péché. Jésus veut  porter nos jougs avec nous. Rappelons-nous son baptême : Il est descendu dans l'eau du Jourdain innocent de tout péché. Il en est sorti porteur de tous les péchés du monde. Il les prend sur lui pour nous en libérer. Il veut nous décharger de tout ce mal. Il nous demande de lui donner tout ce qu'il y a de pénible dans notre vie, nos mensonges, nos calomnies, nos lâchetés, nos cruautés. Il veut nous en décharger car il désire que nous vivions heureux. 

Rencontrer le  Christ est vraiment LA chance de notre vie. Nous ne sommes plus seuls. Le Seigneur est là pour porter avec nous le fardeau de nos vies. Il marche côte à côte, sous le même joug. A Noël, Jésus devient un homme. Il devient le frère en humanité de tout homme. Il créé une connexion et un partenariat avec nous, indépendamment de nos mérites, de notre valeur, de nos efforts. Il nous aime gratuitement et inconditionnellement. Il n'est jamais déçu de nous. Notre Dieu est un Dieu libérateur. Sa parole nous apporte cette force extraordinaire qui vient de la certitude d'être aimés par le Seigneur. Le message de Noël est là :  Ne jamais désespérer, toujours croire que notre libération arrive. Voilà le vrai repos : nous savons que notre vie est belle parce que Jésus est là !

Action concrète 

Tout au long de cette journée, nous pouvons dans notre esprit faire cette courte prière : "Jésus je t'aime. Jésus, je sais que tu m'aimes comme je suis."