Le but de l'incarnation : la déification de l'homme

Dans l’Eglise d’orient, l’avènement de Dieu parmi les hommes est la première étape vers ce qu’on appelle la « déification », θέωσις du genre humain ; il ne s’agit là, en réalité, que d’une autre formulation – certes plus audacieuse – de ce que l’on nomme en occident la sanctification : (1 Pierre 1, 16) « soyez saints, car moi Je suis Saint » ; de même que les saints sont dans un rapport analogique avec Le Saint, de même leur sanctification fait d’eux des « dieux » par participation à la divinité du seul vrai Dieu.

 

L’idée se trouve dès la deuxième épitre de Pierre (2 Pierre 1,4) : « le Verbe s’est fait chair afin que nous participions à la nature divine ». Le mécanisme visé se veut presque physique : en Christ, la nature divine se mêle concrètement à la nature humaine et communique à celle-ci ses qualités. Saint Irénée de Lyon l’explique comme suit dans sa somme Contre les hérésies (IIème siècle) : (adv haeres 3,19, 1) « voici pourquoi le Verbe est devenu homme, et le Fils de Dieu est devenu le Fils de l’Homme : pour que l’homme en entrant en communion avec le Verbe et, de ce fait, recevant la filiation divine, puisse devenir un fils de Dieu ». Le tout étant résumé par la formule choc de Saint Athanase d’Alexandrie (IVème siècle) : « le fils de Dieu est devenu homme pour que nous puissions devenir Dieu ».

 

Se dessine, de la sorte, le clivage théologique qui va opposer la patristique grecque à la patristique latine, surtout à partir de Saint Augustin : d’un côté, une vision tragique de l’humanité prisonnière du péché originel, au point de constituer une « masse de perdition », massa perditionis, ne pouvant tout au plus qu’échapper, par pure grâce, aux peines méritées de l’enfer ; de l’autre, une conception beaucoup plus optimiste qui resitue l’homme – tout pécheur qu’il soit – dans le plan initial de Dieu : l’union intime du Créateur et de sa créature, de l’Incréé avec le créé.

 

Ce qui ne veut pas dire que ce processus soit simple et sans embûches ; il faut d’abord se purifier, se « retourner », sens littéral de « métanoia » qui signifie, en grec, conversion… raison pour laquelle les convertis au Christianisme, quand l’empire devint chrétien, demandaient le baptême le plus tard possible, de manière à retarder au maximum ce changement radical de vie !

 

Le « petit » carême de l’avent a pour fonction – comme d’ailleurs le « grand » - de favoriser ce re-tournement, cette re-conversion. Ce qui – heureusement ! – n’exclut en rien l’attente joyeuse de la « μίξις », ce mélange de l’humanité et de la divinité « sans séparation et sans confusion », comme nous le dit le concile de Chalcédoine (451).

 

C’est maintenant l’heure d’allumer la seconde bougie de l’avent !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prière de la communauté

Roi céleste (prière à l'Esprit Saint, équivalent byzantin du Veni Creator latin)

Roi céleste, Esprit de Vérité, Toi qui es partout présent et qui remplis tout, Viens et fais ta demeure en nous, Purifie nous de toute souillure, Et sauve nos âmes, Toi qui es bonté.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Dans l'attente joyeuse du premier avènement

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