De l'Evangile selon saint Matthieu

Voyant les foules, Jésus fut saisi de compassion envers elles parce qu'elles étaient désemparées et abattues comme des brebis sans berger. Il dit alors à ses disciples : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers pour sa moisson. » Alors Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d'expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : «Allez vers les brebis perdues de la maison d'Israël. Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement.» (Mt 9, 35-10)

Méditation de Thomas Merton 

Il est important de se souvenir de la gravité profonde de l'Avent, au moment où les fêtes de notre culture commercialisée s'accordent si facilement avec notre tendance à considérer Noël comme le retour à notre enfance. L'Avent doit nous rappeler que le Roi qui vient est plus qu'un charmant enfant qui sourit. L'Église, en nous préparant à la venue d'un « grand prophète », d'un Sauveur, d'un Roi de la paix, a autre chose en vue que nos joies saisonnières. Le mystère de l'Avent concentre la lumière de la foi sur le sens même de la vie, de l'histoire, de l'homme et de notre être. L'Avent célèbre la venue, et surtout la présence du Christ sur notre terre. Nous sommes témoins de sa présence au milieu même de tous les problèmes et tragédies insondables du monde. La foi en l'Avent n'est pas une fuite du monde vers un domaine brumeux de slogans et de consolations qui prétendent que nos problèmes sont irréels et nos tragédies inexistantes.

Le Gréco, Le Christ guérissant un aveugle, MET, NYC