Pâques : portés par l'amour - Christ est ressuscité, alléluia !

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Le tombeau ouvert

            Ce matin-là n’est pas un matin ordinaire, c’est un grand matin. C’est le lever du soleil, le moment où la lumière dissipe les ténèbres et quelles ténèbres, celles de la mort. Trois femmes qui étaient au pied de la croix lors de la mort de Jésus s’avancent dans cette lumière naissante avec une question : qui nous roulera la pierre ? Mais sur place, elles observent qu’elle a été roulée de côté. Le texte parle ici d’une grande pierre que ni les femmes, ni une garde romaine de seize hommes n'auraient pu rouler. Plus que les détails sur le nombre de personnes nécessaires pour la rouler, cette très grande pierre renvoie à ce qu’elle signifie. Elle renvoie à la mort qui sépare les hommes de façon implacable. Une pierre grande comme la mort ferme le tombeau. Par quelle force mystérieuse a-t-elle été déplacée ?

            Outre les trois femmes, le seul personnage présent est le jeune homme vêtu d’une robe blanche assis à l’intérieur. Les femmes étaient donc précédées. Elles sont venues pour oindre un mort et c’est un jeune homme en blanc qu’elles trouvent ! Une vie plus forte que la mort les a précédées. Elles sont frappées d’effroi, sans pouvoir aller plus loin. Leur élan vers le mort, vers la mort, est brisé. Il leur faut la parole du jeune homme pour que la situation puisse progresser, car devant la situation, la compréhension est défaillante. Il manque quelque chose pour trouver le sens des évènements. Ce qui se passe là, dépasse la raison : il faut une parole. La mémoire des femmes est défaillante, paralysée. Ce que leur mémoire conserve, c’est Jésus de Nazareth, le Crucifié, celui qui est encore percé de clous. Et bien celui-là est ressuscité !

            Crucifixion et résurrection sont associées en cette annonce. Il nous faut passer de l’une à l’autre, de la nuit du tombeau à la lumière naissante. Le Jésus de la croix, son cadavre, n’est pas ici, dans ce lieu de la mémoire blessée. Car il y a un lien entre le tombeau et la mémoire. Regardez le lieu où il n’est plus, regardez en vous, laissez votre mémoire se guérir de tout son savoir sur la vie et la mort, de tous les deuils qui ont laissé leurs traces et n’ont pas encore cicatrisé. Regardez et contemplez le jeune homme en blanc, assis. La pierre du tombeau est roulée, c’est un vivant qui fait face.

            Cette lourde pierre, c’est peut-être notre mémoire, enfermée par le passé, qui ne lâche pas prise. Or voilà, il n’y a plus de cadavre ! Les femmes sont venues chercher un corps, elles repartent les mains vides avec une promesse. Voulons-nous bien choisir la vie, repartir avec elles ? Heureux qui croient sans avoir vu et qui laissent l’espérance entrer dans leur cœur ! Les femmes sont entrées dans un sanctuaire où désormais le Seigneur de la vie règne en toute liberté. Elles ont touché un lieu saint et en tremblent de peur, de cette peur sacrée. Puis elles sont renvoyées à leur quotidien. C’est là qu’il faut maintenant chercher la présence du Ressuscité. Seul Jésus peut ouvrir nos tombeaux, cette grande pierre de la tristesse qui accable. Seul Jésus ouvre en nous le sens de la vie, d’une autre relation à la vie et aux autres.

Découvrir notre vie au large

            Thérèse a eu une vie singulière, riche de relations avec Dieu et tant de contemporains. La puissance de la vie divine a fait irruption dans son humanité fragile et Thérèse s’est laissée toucher, captiver. Le désir de Dieu l’a saisie et elle est entrée dans ce désir avec toute sa volonté jusqu’à être comblée. Thérèse a reçu des grâces singulières qui l’ont préparé à sa vocation, à sa mission de fondatrice et de Docteur de l’Eglise. C’est son appel, sa vocation. Autres sont sans doute nos appels, nos désirs, nos vocations. Justement Thérèse n’est pas à imiter ; elle est là pour nous inspirer. Elle a reçu les grâces dont elle avait besoin. A nous de découvrir notre propre appel et d’accueillir le don de Dieu, de laisser notre désir s’exprimer. L’important est de trouver notre centre, l’appel qui donnera sens à notre vie.

            Comme les femmes de l’évangile, nous pouvons tourner autour de notre vie, vivre notre quotidien dans une vie empreinte de trop de mort. Nos pas s’arrêtent alors au tombeau. Ici la question des femmes « qui nous roulera la pierre ? » peut devenir en nous prière. Nous pouvons expérimenter parfois combien est lourde cette pierre qui obstrue la porte de notre cœur ou de notre intelligence. C’est la vie habituelle de celui qui n’a pas découvert la vie de Dieu en son cœur et qui court après sa vie. Or « à quoi me sert-il que le Christ soit né une fois de Marie à Bethléem, s'il ne naît pas aussi par la foi dans mon âme? »[1] Nos vies sont comme une préparation à l’évènement d’une nouvelle vie donnée à la résurrection. Nous sommes invités à nous laisser saisir par l’inouï de Dieu en laissant là les aromates de nos petits projets. C’est un appel à s’ouvrir à de nouveaux repères, ceux d’une vie au large. Que l’espérance ouverte par la Résurrection bouscule notre quotidien !

Bonne route !

             fr. Yannick Bonhomme (Couvent de Lille)

Méditation  entière : www.carmes-paris.org/careme2015-paques

 

[1] Origène, Commentaire de l'évangile de Luc, 22,3 (Sources Chrétiennes n° 87, p. 302)

Prière de la communauté

Prière du 5° centenaire de sainte Thérèse

Sainte mère Thérèse de Jésus ! Toi qui t'es livrée tout entière au service de l'amour, enseigne-nous à marcher avec détermination et fidélité sur le chemin de l'oraison intérieure, en fixant notre attention sur le Seigneur Dieu Trinité, toujours présent au plus intime de notre être. Consolide en nous le fondement d'une véritable humilité, d'un détachement renouvelé, et d'un amour fraternel inconditionnel, à l'école de Marie, notre Mère. Transmets-nous ton ardent amour apostolique pour l'Église. Que Jésus soit notre joie, notre espérance et notre dynamisme, Source inépuisable de la plus profonde intimité. Bénis la grande famille carmélitaine, et apprends-nous à prier de tout cœur avec toi : « Je suis à Vous, Seigneur, pour Vous je suis née. Que voulez-Vous faire de moi ? » Amen.

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2 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Prions pour Carême : Retraite avec Sainte Thérèse d'Avila

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