Jour 14 - Le Fiat de Marie

Le philosophe et écrivain Jean Guitton (1901-1999) propose une méditation savoureuse autour de la scène de la rencontre entre Gabriel et la Vierge Marie, mère du Sauveur.

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Le Fiat de Marie

L'Ange aurait pu parler de miséricorde. Il préférait parler de puissance, cet Ange de la force de Dieu Gabriel, parce que c'est cette puissance créatrice, cette facilité à se jouer des lois mêmes que Yahvé avait posées, qui allait se manifester dans cette conception par une Vierge. Et ici, bien que nul ne nous le dise, nous supposons un silence. Il n'était pas nécessaire que ce silence fût long. Mais, long ou court, un moment était nécessaire. Moment de tremblement. Moment de mise en question. Moment où les forces se recueillent. Et jamais peut-être n'y eut-il moment semblable ni sur la terre ni dans les cieux ? Non pas moment de doute, d'hésitation. Mais moment de choix et de liberté. Moment qui précède le oui. Dans l'éternité immuable, et vivante toutefois, les Trois sont attentifs à ce tournant de leur œuvre éternellement conçue. Voilà la clé de voûte de cette architecture mobile du temps. Tout dépend de ce moment-là ; les promesses divines se suspendent à ce moment. Et la délivrance des nations et le rachat des hommes. Des milliards d'existences sont intéressées par ce qui va se passer dans un instant imperceptible. Le Père va faire paraître sa puissance par une création. Le Fils va naître d'une naissance temporelle, image de sa génération éternelle. L'Esprit va féconder, envelopper d'amour, consommant l'action du Père et la présence du Fils. Père, Fils, Esprit vont agir différemment et d'une même action. Un instant encore, et cette action sera et sera pour toujours. S'il faut un mot, ce mot n'est pas dit. S'il faut un commandement, ce commandement n'est pas porté. Et s'il faut un mouvement d'amour, cet amour est au repos, prêt à bondir. Voilà ce qui paraît dans la sphère divine. Dans la sphère humaine, Marie est seule. Nul ne sait ce qui se passe en elle. Elle est toute lucide, toute consciente, de plus en plus réfléchie, et consciente, puisque, au cours de cet entretien avec l'Ange, tout en somme a été tiré au clair. Que va-t-elle dire ? Va-t-elle acquiescer ? Oui, sans doute, mais les Trois respectent son consentir. Tout est possible à la Toute-Puissance, certes, sauf de contraindre une liberté. Marie n'est pas sans pressentir ce qui est capital dans ce qu'elle va prononcer. Comme une épouse, elle sait que cet infini a deux branches : l'une de joie, de jouissance, de gloire, mais aussi une autre branche, une immensité invisible de peine, de rachat, de compensation pour tout. Elle sent qu'elle est choisie par celui qui va devenir son fils. Différente en cela de toutes les mères. Le temps se remonte. Dire : oui serait manquer de délicatesse, comme si elle était une part égale, comme si tout n'était pas déjà fait. Elle dira seulement : Que cela soit, que cela me soit fait ! comme si elle voulait comprendre qu'elle coulait sa liberté dans le dessein de Dieu, aujourd'hui de joie et demain de souffrance. Fiat, c'est le mot de l'acceptation. Il est au-delà de la joie et de la peine. Qu'il me soit fait ! que cela soit ! Et, au même moment, cela fut.

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Prière de la communauté

Prière de la sérénité

Mon Dieu donnez-moi la SERENITE d’accepter les choses que je ne peux changer ; le COURAGE de changer les choses que je peux changer ; et la SAGESSE d’en connaître la différence.

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4 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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