5- Le fruit de tes entrailles

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Le fruit de tes entrailles est béni, s'exclame avec foi Élisabeth.

L'exclamation de bonheur et de bénédiction d'Elisabeth à Marie, s'étend bien-sûr à Jésus. Bénir, c'est reconnaître, professer, annoncer le don de Dieu, qui dépasse infiniment l'homme, mais le fonde. C'est reconnaître que l'homme vit du projet de Dieu et de sa bienveillance infinie.

Lorsque Élisabeth proclame Marie bénie entre toutes les femmes, elle reconnaît l'immensité du don de Dieu, qui se déploie à travers elle, à hauteur d'homme si l'on ose le mot, ou dans le regard et l'accueil d'une femme : Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi ?

Toute la foi, en quelques mots

Mais en ces quelques mots, c'est aussi toute la foi de l'Eglise qui se trouve résumée ou contenue. Les premiers grands conciles "christologiques", ceux qui ont affronté la tâche d'exprimer qui est Jésus et ce que signifie notre foi en lui, ont forgé ces mots que nous ne finissons pas de comprendre, mais qui portent notre foi, et dont nous vivons : Jésus est à la fois vrai Dieu et vrai homme.

Jésus est béni !

Le fruit de tes entrailles est béni, dit ainsi Élisabeth. Comme si Marie était seule à donner la vie à Jésus, comme s'il était son fils et il l'est. Mais, tout le récit le rappelle, et Matthieu le dit peut-être plus clairement encore : Jésus est Fils de Dieu. Il est conçu de l'Esprit Saint (Matthieu 1, 18-25 ; Luc 1, 35). Ce que proclame précisément, d'un seul mot, le cri d'Élisabeth : le fruit de tes entrailles est béni.

Ainsi Jésus est-il pleinement de naissance humaine - le fruit de tes entrailles, comme le dit Élisabeth à Marie -, mais aussi pleinement de Dieu. Et c'est bien la raison pour laquelle Élisabeth reprend cette exclamation de foi, ce Credo tout en un mot déjà dit à l'adresse de Marie: oui, Jésus son enfant est béni. Il provient de Dieu, il est de Dieu. Il est Dieu.

Et Verbum caro factum est

La piété de l'Église en même temps que la théologie, déploieront à l'infini ces affirmations évangéliques, à la fois discrètes et lumineuses. Comment en effet mieux dire ce don absolu de Dieu à travers une vie de femme, de jeune fille, de naissance si simple, originaire d'une bourgade presque sans nom, d'une contrée qui n'en a guère plus. Or c'est là que naît le fils de Dieu, au sein d'un peuple.

On aimerait ici s'arrêter, pour méditer seulement, comme on le fait durant le Credo, privilégiant ces quelques mots dans lesquels le cœur du mystère nous est dit : le Verbe s'est fait chair, et il a demeuré parmi nous.

Luc poursuivra son récit en disant les œuvres de grâce de Jésus : la proximité absolue de Dieu donnée dans ses paroles et ses gestes. C'est déjà, en ces quelques mots, ce qu'affirme Élisabeth.

La Vierge au sourire

Puisque l'on est ainsi mené au coeur de la foi, il est possible, pour méditer ces mots du Je vous salue Marie, de se souvenir des représentations de la Vierge à l'enfant que tous nous avons vues, contemplées, aimées. Chacune cherche dans la peinture ou le bois, à dire quelque chose de ce mystère au plus profond indicible. Et il n'est pas étonnant face à la profondeur du mystère qui nous est dit, que peintres et sculpteurs aient interprété aussi diversement, chacun selon son art et son intuition propre, souvent bouleversante, à tracer dans la fibre du bois ou sur la toile l'approche de ce mystère.

Le mystère n'est pas ce que l'on ne peut comprendre, mais bien plutôt ce que l'on n'aura jamais fini de comprendre. La foi est mouvement vers, ou depuis peut-être, cet épicentre du mystère : Marie, comblée de grâces, et Jésus son enfant, le béni.

Vierge des douleurs

Ce sont aussi toutes les Vierges des douleurs et Pieta qu'il faudrait garder au coeur ou dans le regard, lorsqu'on lit ces mots de Luc, ou qu'en prière on les redit, dans le Je vous salue Marie. Car celui qu'il est donné à Marie d'accueillir en elle pour un don total à l'humanité, est aussi celui qui ira jusqu'à la croix, sur le Golgotha. C'est l'ensemble de ce mystère qui est contenu en filigrane dans les mots qu'Élisabeth adresse à Marie, sous l'action de l'Esprit Saint, et que nous redisons dans la prière du Je vous salue Marie. Cet enfant qu'elle donne au monde est tout entier donné au projet de Dieu. Et ce projet est Passion, pour l'humanité qu'il aime.

Ici prennent source les Mystères que l'on médite dans la récitation du Chapelet : contemplation infinie du mystère de Marie, et à travers elle, de la vie de son Fils. Car elle nous mène à lui, elle nous découvre son visage et nous introduit à son mystère. Elle nous mène à Dieu.

Jésus, le fruit de tes entrailles est béni

Nous avons eu l'occasion de l'évoquer : le Je vous salue Marie est apparu progressivement dans la foi et la prière de l'Église. Aux mots de l'ange et d'Élisabeth, que la foi très vite a associé, a été ajouté progressivement le nom de Jésus. Il est tout entier au cœur du récit évangélique, raison peut-être pour laquelle il est absent de la salutation d'Élisabeth à Marie. Tout le contexte de l'évangile le dit. Il en est le centre. Prononcer ce nom dans la prière, c'était redire, ici encore comme on prononce un Credo, que Jésus est au centre de la foi. C'est par son nom, comme le répètent en particulier les Actes des Apôtres à maintes reprises, que nous sommes sauvés.

Au cœur de la foi, Jésus

Ainsi la foi et la prière de l'Église parvenaient-elles à cette première partie du Je vous salue Marie, que souvent l'on distingue de la seconde, dans la récitation du chapelet dans une récitation volontiers alternée. Elle culminait en latin sur le nom de Jésus. Il est au cœur de la foi. Par lui nous sommes sauvés. Par Marie il nous est donné.


N'hésitez pas à approfondir votre prière mariale en vous rendant sur notre site : http://croire.la-croix.com/Definitions/Bible/Marie

Prière de la communauté

Je vous salue Marie

Je vous salue Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie, Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de notre mort. Amen.

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19 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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