Jour 1 - Seul le Seigneur est saint !
Saint, saint Saint, le Seigneur ! Nous connaissons tous cette acclamation liturgique répétée de façon parfois mécanique. Mais d'où vient-elle ? En fait il s'agit du rapprochement de deux passages bibliques. Le premier, qui affirme la triple sainteté de Dieu, se trouve en Isaïe et dans l'Apocalypse « Saint, saint, saint le Seigneur, Dieu de l'univers. Le ciel et la terre sont remplis de ta gloire ! » (Is 6, 3 ; Ap 4, 8). Dans les deux cas, c'est au cours d'une vision céleste grandiose et impressionnante que le témoin, ici Isaïe là Jean, entend les Anges invoquer le Dieu trois fois saint. Cette triple acclamation – qui équivaut à une superlatif absolu - faisait partie de la liturgie juive du Sabbat à l'époque de Jésus.
Dans notre « sanctus », cette invocation a été rapprochée de l'entrée messianique de Jésus à Jérusalem. Jésus, nous rapportent les quatre évangélistes, est monté sur un ânon et la foule l'acclame avec des palmes en chantant « Hosanna au plus haut des cieux ! Béni soit Celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Mt 21,9 ; Mc 11, 9 ; Lc 19, 38 ; Jn 12, 13).
Là aussi il y a une allusion forte à une cérémonie liturgique juive, vraisemblablement celle de soukkot.
Du coup, entre références bibliques et relectures symboliques, il est difficile de savoir ce qui s'est passé exactement à Jérusalem ce jour-là. Mais il n'est pas interdit de penser que la foule – celle même qui, manipulée par les sadducéens, demandera quelques heures plus tard la tête de Jésus – n'ait commencé par une acclamation un peu poussée de ce Jésus qui guérissait les malades, chassait les démons et rendait leur dignité aux pauvres et aux petits. Il est d'ailleurs bien possible que c'est cette acclamation même qui ait incité les autorités à agir. C'était sans doute des applaudissements, peut-être même une haie d'honneur. En tous les cas une marque de louange, de reconnaissance et de joie.
C'est par la suite, au cours des premiers siècles de l'Église que la liturgie a rapproché ces deux acclamations proclamant ainsi la divinité de Jésus et ce au coeur d'une affirmation trinitaire. Ce qui fait de cette acclamation, aujourd'hui encore, une action liturgique majeure.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6