Semaine 5 - François et le loup de Gubbio

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Le pardon est une voie royale pour entrer dans la paix. Un pardon refusé est comme un abcès profondément caché qui infecte peu à peu tout le corps. 

Une rencontre dans la vie de François

Voici comment saint François réussit à réconcilier les habitants du village de Gubbio avec un loup féroce qui les terrorisait, en proposant à chacun le pardon. Nous vous proposons cette histoire bien connue en version SLAM rédigée par l'une de nous :                            

 Complainte du Loup de Gubbio

 le loup : Je ne suis qu'une pauvre bête

              ce n'est pas tous les jours ma fête,

              mon estomac crie souvent misère

              croquant tant de plantes amères,

              et cela ne rassasie pas.

              Je dois aller là-bas

              dans ce village

              de gens sages.

              Quelques enfants, tendrement,

              je les avale avidement.

le paysan : Nous, nous n'en pouvons plus !

                 chaque jour on en a trop vu,

                 j'vous assure et c'est pas la berlue,

                 mais ça y est, le loup nous a encore eu !

                 Hier, 3 biftecks, ce jour 10 poulets,

                 avant-hier le dernier-né

                 à peine était-il arrivé.

                Assez, nous en avons assez !

                Il faut le faire trépasser.         

Saint François : J'écoute et n'en reviens pas.

                          Tous ces gens sont si las,

                           un seul loup et ça les rend fous.

                           Pourtant, ça se mate, un loup !

                           Seigneur, tu nous as dit d'être des agneaux,

                           que tu nous envoies au milieu des loups.   

                           Alors, je te prends au mot

                           et vais aller trouver ce loup.

le paysan : Mais il est fou ce frère !

                  Il n'a pas vu la galère !

                  Cette bête est très féroce,

                  lui, il s'en va comme un gosse ! 

                  Moi, je ne veux pas voir

                  ce frère transformé en passoire !

                  Prévenu, ça, il l'a été,

                  de son sang, mes mains sont lavées !       

saint François : Me voici dans les bois

                          un peu seul, ma foi

                          j'étais peut-être téméraire

                          d'aller percer seul ce mystère !   

le loup : Qu'est-ce que je vois au loin ?

               Une tête, deux pieds et deux mains !

               Foi d'animal, c'est un homme,

               de la chair fraîche, en somme !

saint François : Frère loup, frère loup,

                          sors de ton trou !

                          J'ai deux mots à te dire

                          et ce n'est pas pour rire !            

le loup : Pourquoi n'as-tu pas peur ?

              Je suis source de frayeur !

              Pourquoi m'appelles-tu frère ?

              Nous n'avons pas le même Père.

saint François : Frère loup, tu te trompes,

                          un Père nous avons, sois sans honte.

                          Celui qui t'a créé, t'a aussi aimé

                          sinon tu n'aurais pas existé. 

                          Mais que fais-tu de ta vie ?

                          Tu voles, tu croques, tu ris !

                          Toi aussi tu es fait pour la paix.

                          Là-bas, au village, un peu de respect !

le loup : Mais je suis seul et j'ai faim.

              Personne pour me tendre la main. 

saint François : Si tu stoppes tes forfaits,

                          moi, je t'obtiens la paix,

                          un repas chaque jour.

                          Plus d'bâton au carrefour ! 

le loup : Ami, je te dis oui,

              j'en ai marre de cette vie,

              de n'être qu'un renégat

              qui ne pense qu'à son estomac.

saint François : Frère loup, donne-moi ta patte !

                         Droit au village et qu'on les épate !

                         Oh, horreur,

                         ils ont peur !

                         Bâtons et fourches à la main,

                         ils veulent te faire le coup du lapin !

le paysan : Frère François, bravo !

                  Tu as gagné le gros lot !

                  Tu nous ramène ce loup

                  qui en a tant après nous.

                  Nous allons le massacrer

                   pour en faire une bouchée !   

saint François : Pas question

                          de punition !

                          Ce loup est devenu agneau,

                          il a promis au Dieu Très-Haut

                          de ne plus rien voler ou dévorer

                          si chaque jour vous lui donnez sa pâtée.

le paysan : Quelle preuve ?

                   Quelle preuve ?

saint François : Regardez la patte du loup,

                          elle est docile comme tout,

                           regardez les yeux du loup,

                           ils sont doux !

le paysan : Sur ta parole,

                  on s'y colle !

                  Loup, viens par ici,

                  et pas de soucis !

                  Ou nous rappelons frère François,

                  et gare à toi !!!

Pardonne-nous nos offenses,par ta miséricorde ineffable, par la vertu de la Passion de ton Fils bien-aimé, par les mérites et par l'intercession de la Vierge Marie et de tous les élus. Comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Et ce que nous ne pardonnons pas pleinement, toi, Seigneur, fais que nous le pardonnions pleinement : que nous aimions vraiment nos ennemis à cause de toi, que nous arrivions à te prier sincèrement pour eux; qu'à personne nous ne rendions le mal pour le mal mais que nous tâchions de faire du bien à tous, en toi ! - (extrait du Notre Père paraphrasé de saint François)

Des témoins franciscains

  • « Mon Dieu, pardonne à ces frères. Que mon sang tombé par terre sauve mon pays » : Lucien Botovasoa, père de famille Malgache et tertiaire franciscain, assassiné en 1947 à cause de sa foi.
  • Franz Stock (1904- 1948), prêtre Allemand, faisait partie du jeune mouvement des Compagnons de Saint François. Dans les prisons de Paris pendant l'occupation, il accompagna jusqu'au poteau d'exécution des milliers de résistants et otages français torturés et condamnés à mort par la gestapo. Témoin des horreurs du nazisme, il s'est fait humblement le frère de tous, croyants ou non-croyants, apportant aide matérielle et soutien fraternel à ces hommes inconnus qu'il prenait le risque d'accompagner. Toute sa vie, il œuvra au pardon et à la réconciliation franco-allemande : “Quand mon père m'a prénommé Franz, il pensait certainement à saint François d'Assise, mais Franz, c'est aussi “France”. Je crois que ma vocation est inséparable de la France. Je vais demander à mon évêque de continuer mes études dans un séminaire français pour mieux travailler au rapprochement de nos deux peuples.” 
  • « Je vais mourir ici. Dieu m'appelle. Je le prie d'accepter mon sacrifice pour tous ceux qui sont là, y compris nos gardiens » : dernières paroles de frère Gérard Martin Cendrier, franciscain français de 25 ans, au camp de concentration d'Halberstadt, le 25 janvier 1945.

Pas de vie possible sans pardon… pas de paix possible sans pardon : le pardon retourne la pire situation et la transforme en chemin de vie, pour l'offensé comme pour l'offenseur. Le pardon fait des miracles. Le pardon est un miracle !

Et nous, aujourd'hui ?

« Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » 

“Là où se trouve l'offense que je mette le pardon ...car c'est en pardonnant que l'on obtient le pardon” 

Pendant cette semaine, nous pouvons prier les uns pour les autres afin d'être capables d'accueillir et de donner les pardons qui libèrent…

Prière de la communauté

Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix (attribuée à François d'Assise)

Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix. Là où est la haine, que je mette l'amour. Là où est l'offense, que je mette le pardon. Là où est la discorde, que je mette l'union. Là où est l'erreur, que je mette la vérité. Là où est le doute, que je mette la foi. Là où est le désespoir, que je mette l'espérance. Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière. Là où est la tristesse, que je mette la joie. O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu'à consoler, à être compris qu'à comprendre, à être aimé qu'à aimer. Car c'est en se donnant que l'on reçoit, c'est en s'oubliant qu'on se retrouve soi-même, c'est en pardonnant que l'on obtient le pardon, c'est en mourant que l'on ressuscite à la Vie.

Merci ! 166 personnes ont prié

15 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Vers la paix avec la spiritualité franciscaine

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