LE BAISER D’AMOUR : L’EUCHARISTIE

 

Le péché du monde, l’Agneau ne l’a pas ôté hier. C’est en ce moment qu’il l’ôte. Il ne l’enlèvera pas demain, mais aujourd’hui même.  Il ne l’a pas ôté une fois pour toutes. Il l’enlève au fur et à mesure qu’est célébrée l’Eucharistie. C’est une offrande perpétuelle. Le Sang continuellement offert, pour que continuellement soit enrayé le mal du monde. Et l’Eucharistie n’est rien d’autre.

 

Mais alors, le péché mondial de cette heure-ci, est-il à chaque fois pris, au point que la terre soit vierge, pure, innocente ? Le péché des égorgeurs d’enfants et des vieillards, celui des mille idéologies, prostitutions et victimes…  est-ce que cette immonde marée n’existe plus ? La flamme du Corps eucharistique a-t-elle brûlé toute cette montagne d’ordures ? Comment escamoter cette lancinante question : pourquoi, pourquoi donc le mal est-il toujours omniprésent ? Pourquoi le sang innocent continue-t-il à être partout gaspillé ? Alors même que, par toute la terre, l’Église présente au Père le Sang de Jésus, celui-ci ne suffit-il donc pas ?

 

C’est que le Sang n’est pas un talisman.  IL lave d’une manière très pauvre, très concrète : en lavant les péchés de ceux qui consentent à s’en laisser purifier. Si je tiens à mon péché personnel, viendra-t-il l’engloutir malgré moi ? Le monde sera guéri dans la mesure où cette petite portion d'hommes et de femmes laissent leur vie se transformer par les Béatitudes.

 

Incompréhensible indépendance de Dieu ! Pour donner son Eucharistie, il se sert de prêtres et de communiants : humbles canaux par où le Sang peut irriguer la terre, la féconder.  Recevant leur guérison de l’Eucharistie, ils seront à leur tour médecins de leur civilisation.

 

Aucune paix durable n’est pensable en dehors de l’Eucharistie. Comment des races séculairement ennemies pourraient-elle s’ouvrir à l’impossible fraternité, sans un pardon qui ferme une fois pour toutes les plaies jamais cicatrisées ? Ce ne peut être qu’un cadeau de Dieu : un Baiser de Lui.  Ce cadeau, c’est justement l’Eucharistie : baiser de Dieu sur la terre de nos larmes.

 

Comme le disait sainte-Catherine : « La guerre est déclarée avec Dieu, mais puisque cet Agneau nous a donné son Sang, nous pouvons faire la paix. Retomberions-nous en guerre chaque jour, chaque jour nous pourrions faire la paix… Car il s’est fait égorger avec un si grand feu d’amour, qu’il a pu conclure la paix entre Dieu et l’homme ».

 

Ô Sang !

Torrentiel déversement de l’amour,

Tu coules sur nos guerres, nos crimes,

Nos bonheurs.

 

Tu coules jusqu’aux confins du désert,

Des sommets des montagnes

Au fond des abîmes de nos désespérances.

 

Goutte à goutte,

Tu y imprègnes

Toutes les fibres desséchées de la terre.

 

C’est pourquoi elle garde

Au fond d’elle un cœur d’enfant.

 

TON BAISER D’EUCHARISTIE L'ENFANTE PAR AMOUR !!

Dans le Coeur de Jésus