L'AGRESSIVITÉ CONTAGIEUSE

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L’AGRESSIVITÉ CONTAGIEUSE

 

Dans notre monde et dans nos villes, se manifestent des mouvements d’agressivité.  Celle-ci s’exprime surtout par des paroles. Le potin, le cancan, jaillis des jalousies, des rivalités, s’attaquent aux faux prestiges, aux préjugés de classes qui se perpétuent hors du temps; ces paroles agressent aussi par ennui, par goût du sensationnel, par bêtise mais souvent aussi par vanité, tout ce qui a quelque valeur morale ou intellectuelle : diminuer les autres est une des manières de se donner l’illusion d’être grand.

 

Ces agressivités en paroles sont les plus communes; elles suscitent et entretiennent bien les divisions, bien des souffrances inutiles, en famille, dans les quartiers, dans les lieux travail ; et je ne parle pas de ces milieux d’élection de l’agressivité que sont les affrontements politiques. Il  s’y manifeste le besoin permanent de se défendre ou de s’affirmer, d’exister ou de dominer, de posséder ou de s’étaler, qui, dans un comportement d’adolescence (dont bien des adultes ne sortent jamais) prend la forme de la contestation, de l’opposition, et qui tantôt a envie de détruire et tantôt de se détruire.

 

Efforcez-vous de déceler honnêtement en vous les germes d’agressivité ; vous constaterez qu’il y en a en nous tous, même chez les plus doux en apparence.

 

Les saints ne s’y sont pas trompés. Relisons la petite Thérèse…

 

Voyez concernant son amour fraternel s’est établi dans un affrontement constant à ses réactions internes de sensibilité, de susceptibilité, d’antipathie spontanée, - de la Sœur « qui avait le don de lui déplaire en tout » à Mère Marie de Gonzague dont elle reçoit les humiliations comme des signes de la plus haute bienveillance. Voyez avec quel humour! Réaliste, elle reconnaît les irritations qui viennent pour un objet prêté que l’on a abîmé, ou de la pauvre cruche de sa cellule remplacée par une autre, sans parler de ses combats terribles contre elle-même –son cœur battant à se rompre– quand il lui faut renoncer à se justifier et qu’elle n’a plus d’autres moyens de lutte que « la fuite du soldat déserteur ».

 

Et que dire de saint François de Sales, lui dont on vante universellement la douceur. Comme on lui reprochait de n’avoir pas été assez sévère avec un jeune homme qu’on lui avait amené précisément pour qu’il l’admonestât : … « À vous dire le vrai, avoue-t-il, je craignais d’épancher en un quart d’heure ce peu de liqueur de mansuétude que je tâche de recueillir depuis vingt-deux ans, comme une rosée, dans le vase de mon cœur. » Et il avoue ailleurs avoir été bien souvent contraint de prendre à deux mains les rênes de sa colère pour l’arrêter.

 

 

Et combien d’autres exemples de saints pourrions-nous donner ?  Sainte-Catherine de Sienne par exemple, la sainte de la sagesse, du bon sens transcendant, lucide,  découvrit dans son état de hérissement interne, que pour lutter contre cet état ce n'était  pas par la force, mais par l’accueil d’une volonté plus haute : celle d’un amour vivant, transformant, divinisant, capable d’opérer la transmutation miraculeuse du vinaigre… en miel.

 

Si j’ai pris l’exemple des saints, c’est parce qu’il illustre de façon éclatante nos propres luttes. Et il faut reconnaître que celles-ci sont plus rudes pour certains, moins d’autres.

 

Mais ceci étant dit, nous pouvons certainement certifier que l’expérience d’agressivité est unanime pour nous tous.  Je ne veux pas insister ici sur la responsabilité d’un monde qui dilate les agressivités latentes et en suscite de nouvelles par le moyen de la publicité ou de la propagande ; ni sur les dimensions tragiques auxquelles atteignent ces agressivités quand elles sont entretenues et multipliées par les puissances économiques et financières exploitant sans humiliation les idéaux les plus nobles des peuples.

 

Je veux mettre l’accent sur le soubassement d’espoir qui gît sous les éruptions querelleuses de tous et de chacun.

 

ET NOUS, CHRÉTIENS ?

 

Il reste que, pour nous chrétiens, les moyens sont au-delà de toute recette. La transmutation de nos agressivités instinctives (les mêmes que celles de tous nos frères et sœurs) tient au lien –personnelle entre tous– qui nous unit de personne à personne au Christ libérateur. Nos agressivités tombent au fur et à mesure de la croissance en lui, de l’Esprit de Dieu ; elles se transforment et se transfigurent à mesure que nous nous ouvrons davantage le cœur à l’Amour envahissant de Jésus.  Notre victoire n’est pas la nôtre, mais celle de Jésus en nous.  Notre démarche est la démarche du pauvre des Béatitudes dont Jésus est le Modèle et qui, lentement, difficilement, au fil des jours, au fil des épreuves, laisse s’installer en lui la douceur du Fort, pour substituer à l’agressive revendication du moi, la puissance de la communion de l’Amour crucifié. Notre victoire a le nom de libération, de pardon, de transfiguration. Elle a un visage : celui du Ressuscité.

Dans le Coeur de Jésus

Prière de la communauté

Prière à Saint Michel Archange

Saint Michel Archange, défendez-nous dans le combat, soyez notre secours contre la malice et les embûches du démon. Que Dieu exerce sur lui son empire, nous vous le demandons en suppliant. Et vous, Prince de la Milice Céleste, par la force divine, repoussez en enfer Satan et les autres esprits mauvais qui rôdent dans le monde en vue de perdre les âmes. Amen

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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