UNE INTENSE VIE EUCHARISTIQUE

 

L’expérience de Charles de Jésus est continuellement illuminée par la présence de Jésus dans l’Eucharistie, sacrement qui rend présent pour toujours l’Incarnation et la Rédemption, qui rend ainsi l’humanité de tous les siècles contemporaine de Jésus de Noël, de Nazareth, et du Calvaire.  Ce qui se caractérise chez notre petit Frère, c’est cette grâce qui lui a été faite de comprendre l’Eucharistie comme la présence continuée de Jésus sur la terre.  Il revient souvent sur cette vérité de foi, gardée avec grande vigilance par l’Église catholique, mais crue et recrue par lui avec un réalisme peu ordinaire :

 

« Vous êtes, mon Seigneur Jésus, dans la sainte Eucharistie !  Vous êtes là, à un mètre de moi, dans le tabernacle ! Votre corps, votre âme, votre humanité, votre divinité, votre être tout entier est là, dans sa double nature !  Que vous êtes près mon Dieu ! mon Sauveur !  Vous n’étiez pas plus près de la Sainte Vierge pendant neuf mois qu’elle vous porta dans son sein que vous ne l’êtes de moi quand vous venez sur ma langue dans la communion !  Vous n’étiez pas plus près de la Sainte Vierge et de saint Joseph dans la grotte de Bethléem, dans la maison de Nazareth, dans la fuite en Égypte, pendant tous les instants de cette divine vie de famille que vous ne l’êtes de moi en ce moment et si, si souvent, dans ce tabernacle !  Sainte Magdeleine n’était pas plus près de vous assise à vos pieds à Béthanie, que je ne le suis aux pieds de cet autel !  Vous n’étiez pas plus près de vos apôtres quand vous étiez assis au milieu d’eux que vous n’êtes près de moi maintenant, mon Dieu ! […] Que je suis heureux, que je suis heureux, que je suis heureux ! » (Dernière place p.91)

 

Ainsi ne désire-t-il qu’une chose : rester longuement et amoureusement devant le Saint sacrement. Il aime à méditer le psaume 83 particulièrement…  Nous pouvons comprendre toute sa peine d’enlever, au début de mars 1908 le Saint Sacrement de son ermitage de Tamanrasset quand son supérieur ecclésiastique, le révérend père Guérin, lui fit remarquer que, malgré la faveur obtenue de pouvoir célébrer la messe sans servant ni assistant, il ne pouvait continuer à garder la saine réserve….

 

Ce n’est pas sans douleur que le frère Charles enleva le Saint Sacrement du tabernacle, mais il sait bien que Dieu « aime celui qui obéit ».  Il dut attendre jusqu’au 8 juillet 1914 pour replacer la sainte réserve dans son tabernacle de Tamanrasset !  Pour être aux pieds du Saint Sacrement pour lire l’Évangile, pour méditer et faire oraison, c’est ce qu’il voulait par-dessus tout !

 

PRIONS : Par l’intercession du frère Charles de Foucauld Seigneur, nous te supplions de nous donner un grand amour pour ta Présence dans le Saint Sacrement et un amour sans borne pour la sainte communion.

 

« Vous êtes toujours présent près de moi ! Toujours vous me voyez, ô Vivant et Voyant, toujours vous me gardez !  Que je suis heureux… ! » ( Nazareth, méditation )