Jour 5 - « L'ange de la charité » / Prière de Pise

Une vie consumée au service de l'intelligence et des pauvres

Service des plus petits (même au mépris de sa santé) et carrière universitaire sont menés de front par cet homme qui ne ménage pas sa peine. Etabli comme avocat à Lyon en 1836, il obtient la création d'une chaire de droit commercial, qu'il inaugure à la fin de l'année 1839. Donnant enfin libre court à ses aspirations littéraires, à 27 ans, il est reçu major à l'agrégation des Facultés de lettres. En 1841, une chaire de professeur de lettres en Sorbonne lui est proposée, à son grand soulagement : l'enseignement du droit commercial était loin de le combler … Cette même année, il épouse Amélie Soulacroix, fille du recteur de l'académie de Lyon. La naissance de Marie en 1845 est la source d'une immense joie, et l'heureux père veillera toujours très attentivement sur son enfant. Pendant ce temps, la société de Saint-Vincent-de-Paul poursuit son développement : en cette année 1845, elle compte déjà plusieurs milliers de membres. Et si Ozanam en a refusé la présidence, il en reste cependant l'âme et le théoricien. Il ne la conçoit pas un simple cautère sur la jambe de bois de la pauvreté, mais aussi comme un moyen donné aux plus aisés de réfléchir aux causes de la misère et aux remèdes durables à y apporter. Il élabore une véritable doctrine sociale, redéfinissant la notion de travail et les rapports patrons-ouvriers.

L'ange de la charité

Toute l'énergie de Frédéric est consacrée aux préparations de ses cours et aux visites des plus pauvres. Il ne se lasse pas de faire le bien mais en 1849, son état de santé se dégrade. Il a à peine 36 ans et la maladie le gagne. Affaibli, il doit abandonner son enseignement en 1852 et renoncer à ses ambitions universitaires. Le 8 septembre 1853, en revenant d'Italie où il était parti se reposer, Frédéric Ozanam meurt à Marseille sur le trajet qui devrait le ramener à Paris. Le 22 août 1997, lors des XIIème Journée Mondiale de la Jeunesse à Paris, le Pape Jean Paul II proclame le vénérable Frédéric Ozanam Bienheureux, en le donnant en exemple aux jeunes du monde entier. Chacun est invité à prolonger son action de charité.

Prière de Pise (Extraits)

C'est une des plus belles méditations rédigées par Frédéric Ozanam. Elle date du 23 avril 1853, jour de ces quarante ans quelques mois avant sa mort, alors qu'il était très malade et en proie à des vives souffrances physiques.

J'ai dit : au milieu de mes jours,  j'irai aux portes de la mort. J'ai cherché le reste de mes années.  J'ai dit : je ne verrai plus le Seigneur mon Dieu  sur la terre des vivants. Ma vie est emportée loin de moi,  comme on replie la tente des pasteurs. Le fil que j'ourdissais encore est coupé comme sous les ciseaux du tisserand : entre le matin  et le soir. Vous m'avez conduit à ma fin. Mes yeux se sont fatigués à force de s'élever  au ciel. Seigneur, je souffre violence : répondez-moi.  Mais que dirai-je et que me répondra celui qui  a fait mes douleurs ? Je repasserai devant vous toutes mes années dans l'amertume de mon coeur. »
C'est le commencement du cantique d'Ezéchias : je ne sais si Dieu permettra que je puisse m'en appliquer la fin. Je sais que j'accomplis aujourd'hui ma quarantième année, plus que la moitié du chemin de la vie. Je sais que j'ai une femme jeune et bien aimée, une charmante enfant, d'excellents frères, une seconde mère, beaucoup d'amis, une carrière honorable, des travaux conduits précisément au point où ils pourraient servir de fondement à un ouvrage longtemps rêvé.
Voilà cependant que je suis pris d'un mal grave, opiniâtre et d'autant plus dangereux qu'il cache probablement un épuisement complet. Faut-il donc quitter tous ces biens que vousmême, mon Dieu, vous m'aviez donnés ? Ne voulez-vous pas Seigneur, vous contenter d'une partie du sacrifice ? Laquelle faut-il que je vous immole de mes affections déréglées ? N'accepterez-vous point l'holocauste de mon amour-propre littéraire, de mes ambitions académiques, de mes projets même d'étude où se mêlait peut-être plus d'orgueil que de zèle pour la vérité ? Si je vendais la moitié de mes livres pour en donner le prix aux pauvres et, me bornant à remplir les devoirs de mon état, je consacrais le reste de ma vie à visiter les indigents, à instruire les apprentis et les soldats, Seigneur, seriez-vous satisfait et me laisseriez-vous la douceur de vieillir auprès de ma femme et achever l'éducation de mon enfant ? Peut-être, mon Dieu, ne le voulez-vous point ? Vous n'acceptez pas ces offrandes intéressées ; vous rejetez mes holocaustes et mes sacrifices. C'est moi que vous demandez. Il est écrit au commencement du livre que je dois faire votre volonté et j'ai dit : je viens Seigneur. Je viens si vous m'appelez et je n'ai pas le droit de me plaindre. Vous m'avez donné quarante ans de vie... Si je repasse devant vous mes années avec amertume, c'est à cause des péchés dont je les ai souillées ; mais quand je considère les grâces dont vous les avez enrichies, je repasse mes années devant vous, Seigneur, avec reconnaissance. Quand vous m'enchaîneriez sur un lit pour les jours qui me restent à vivre, ils ne suffiraient pas à vous remercier des jours que j'ai vécus. Ah ! si ces pages sont les dernières que j'écris, qu'elles soient un hymne à votre bonté !

Prière de la communauté

Prière d'intercession

Bienheureux Frédéric, nous confions à votre intercession notre capacité à nous engager, et tous nos engagements : que ceux-ci soient pour nous des chemins de sainteté. Bienheureux Frédéric, nous confions à votre intercession tous nos projets : que nous sachions les conduire avec douceur et bonté, en nous laissons aller là où le Seigneur nous mène, fortifiés par l'Esprit. Bienheureux Frédéric, priez pour que nous ayons le courage et la volonté d'une vie nourrie des sacrements et de la prière. Bienheureux Frédéric, priez pour que partout et toujours, des hommes de bonne volonté se fassent, par amour, le prochain des personnes en détresse, et trouvent des solutions pour apaiser leurs misères. Amen

Merci ! 111 personnes ont prié

1 commentaire

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

loader

Prions 9 jours avec le bienheureux Frédéric Ozanam

Je m'inscris