Saint Brice

Couleur liturgique : vert

Évangile selon saint Luc 18, 1-8

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager : « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : “Rends-moi justice contre mon adversaire.” Longtemps il refusa ; puis il se dit :
“Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m'ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu'elle ne vienne plus sans cesse m'assommer.” » Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

Prière

Seigneur, tu es le Dieu vivant, tu demeures éternellement ; ton règne ne sera pas détruit, ta souveraineté n'aura pas de fin. Tu délivres et tu sauves, tu accomplis des signes et des prodiges, au ciel et sur la terre (cf. Dn 6, 27-28).

Demande

Ta parole est vivante. Éclaire-moi, Seigneur, selon ta Parole !

Réflexion

1. Quelle étonnante parabole qui présente un juge loin d'être exemplaire : il ne craint pas Dieu et il ne respecte pas les hommes. Ne pensons pas que Dieu se compare à ce juge ! Non, cette parabole est une parabole d'opposition et non de similitude. Si un juge mauvais, sans conscience et sans compassion, finit par rendre justice, combien plus notre Père qui « incline vers moi son oreille » (Ps 114, 2), qui« entend le cri de ma prière » (Ps 114, 1) nous rendra-t-il justice.
   On retrouve la même différence dans ce passage de saint Matthieu : « Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ? » (Mt 7, 11) Nous pouvons en être sûrs : Dieu donne et Dieu donne de bonnes choses à ceux qui le prient.
2. Regardons la figure de la veuve. Elle est socialement fragile, sans soutien familial. Elle doit connaître la mauvaise réputation personnelle de cet homme, mais elle sait que, malgré son indignité, cet homme a la fonction de juge et c'est à lui qu'il faut qu'elle s'adresse. Elle l'ennuie par ses cris, vient sans cesse le tourmenter. Par son insistance, elle montre son profond désir de justice. Sa demande n'est pas une lubie, un désir passager. À elle, Jésus fait cette promesse : « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés. » (Mt 5, 6)
   Sans doute, la veuve est-elle aussi une figure de l'Église qui, avec persévérance chaque dimanche, présente ses demandes et celles de ses enfants au Père.
3. La prière n'est pas facultative, c'est « une nécessité de toujours prier sans se décourager » dit Jésus (Lc 18, 1). C'est la ténacité de la veuve que Jésus montre en exemple. Elle est la figure de chacun de nous qui devons prier sans nous lasser. Mais pourquoi Jésus nous demande-t-il de toujours prier sans nous décourager alors que, plus loin, il affirme que Dieu « bien vite, leur fera justice » ? Peut-être parce que Dieu ne cesse de vouloir nous faire justice, de nous justifier, de chercher à nous maintenir dans son amitié, à chaque instant. Et il veut que nous lui demandions ce qu'il cherche pour nous : à chaque instant nous garder dans sa justice et dans sa grâce. Car il n'y a rien de plus important, de plus nécessaire à notre vie et à notre bonheur que de rester dans son amitié maintenant et toujours.

Dialogue avec le Christ

« Cependant, le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Jésus, par cette question, tu exprimes un doute légitime, presque une prophétie. Tu nous dis que le risque est grand que la foi disparaisse du monde, qu'elle ne soit plus qu'une mèche qui fume… Quelle douleur ne devait-il pas y avoir dans ton cœur lorsque tu as prononcé cette phrase ! Mais, en même temps, c'est un avertissement qui doit me secouer et me réveiller.
Où en est ma foi ? Ai-je confiance en toi ? Quelle est ma fidélité à ton nom ? Je me souviens que tu as dit : « J'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. » (Lc 22, 32) Alors, sûr de ta parole, je remets ma foi entre tes mains pour que tu la gardes et la fasse grandir.

Résolution

Je prends la résolution de réciter ce soir un acte de foi ou le Credo.

Patricia Freisz, membre de Regnum Christi
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Méditations : Regnum Christi
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