Demande ce que je dois te donner

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Cette nuit-là, Dieu apparut à Salomon et lui dit : « Demande ce que je dois te donner. » Salomon répondit à Dieu : « Tu as traité David, mon père, avec une grande fidélité, et tu m'as fait roi à sa place. À présent, Seigneur Dieu, la parole que tu as adressée à David mon père se vérifie, car c'est toi qui m'as fait roi sur un peuple aussi nombreux que la poussière de la terre. Maintenant, Seigneur, donne-moi sagesse et connaissance, pour que je sache comment me comporter à la tête de ce peuple. Qui, en effet, peut gouverner ce grand peuple qui est le tien ? » Dieu répondit à Salomon : « Puisque c'est cela que tu as pris à cœur et que tu ne m'as demandé ni richesse, ni biens, ni gloire, ni la vie de tes ennemis, puisque tu ne m'as pas demandé non plus de longs jours, mais que tu as demandé pour toi sagesse et connaissance, afin de gouverner mon peuple sur lequel je te fais roi, la sagesse et la connaissance te sont données. Je te donnerai aussi la richesse, les biens et la gloire, comme aucun roi n'en a eu avant toi et comme aucun n'en aura après toi. » 2 Chr 1, 7-12

Prions l'Esprit Saint pour qu'Il nous fasse comprendre l'importance de prier pour désirer et obtenir la Sagesse

Méditation

 Combien acquérir la sagesse vaut mieux que l'or ! Combien acquérir l'intelligence est préférable à l'argent ! Proverbes 16 : 16

Pour aller plus loin

En étudiant la sagesse, l'homme se perfectionne à l'école de la sagesse qui est en Dieu, et cela lui donne part à la béatitude véritable. — De même, en étudiant la sagesse, l'homme devient plus sage et ressemble plus à Dieu, et cette proximité n'est rien d'autre qu'une amitié avec Dieu. En étudiant la sagesse, l'homme désire aussi le royaume éternel de la sagesse éternelle. — Enfin, en étudiant la sagesse, l'homme ne peut s'ennuyer ou se lasser car il y a une joie à vivre ainsi dans la société de Dieu. Béatitude, amitié, éternité et joie d'être avec Dieu. Voici donc les quatre fruits de la recherche de la vérité qui attachaient si fortement saint Thomas d'Aquin à la sagesse.

Pourtant il y a une condition pour obtenir ces fruits. Il faut certes prier et supplier pour recevoir la sagesse, mais cela n'est pas assez. Car l'homme n'est pas comme l'ange, il n'est pas ce miroir qu'un seul rayon divin suffit à illuminer. L'homme connaît par son corps, par les sens qui l'ouvrent sur le monde. Il commence donc sa vie comme une terre vierge, il a tout à découvrir et tout à apprendre. Tout ce que ses sens lui apportent sur un plateau, il lui faut l'assimiler avec sa raison, en réfléchissant, en pesant, en rassemblant, en organisant, en synthétisant. Pour l'homme, connaître la sagesse est indissociable du labeur de la raison, et consentir à ce labeur signifie qu'il faut rechercher la sagesse. Nul ne progresse, nul ne devient sage s'il ne cherche ardemment la sagesse qui le rend sage. Et pour chercher avec ardeur, il faut désirer inlassablement. Ce constat nous ramène à la suite du témoignage de Salomon. Pour grandir en sagesse, nous rapporte-t-il, il a dû la désirer au point de la préférer aux biens les plus attirants. Aux trônes et aux sceptres qui font le pouvoir, aux pierres précieuses et à l'or qui font la richesse, à la santé, à la beauté. Si l'on mettait devant lui tous les lingots d'or des banques de ce monde, ils lui paraîtraient comme du sable auprès de la sagesse.

Ainsi, Salomon, et à sa suite saint Thomas d'Aquin, nous tracent-ils une feuille de route finalement assez simple. L'homme est fait pour être sage, c'est-à-dire pour participer à la sagesse divine et goûter ses fruits de béatitude, d'amitié, d'éternité et de joie auprès de Dieu. C'est pourquoi l'homme doit prier pour demander la sagesse. Il doit ensuite la désirer plus que tout autre chose, et par conséquent chercher la vérité en faisant travailler sa raison et en allant acquérir la sagesse là où elle se trouve. À savoir auprès des maîtres les plus sages, dans la contemplation de la création, et dans les conversations où l'on échange sur la vérité. Cette feuille de route n'est pas réservée aux rois et aux docteurs en théologie, elle est valable pour chacun de nous car chacun de nous est fait pour être sage. Désirons-nous la sagesse plus que le reste ? Interrogeons-nous les grands maîtres ? Contemplons-nous les créatures ? Quel temps passons-nous à échanger sur la vérité ? Celui qui ne fait pas tout cela, pourquoi se plaint-il d'être dépassé par les événements, de ne pas savoir comment diriger sa vie, de prendre de mauvaises décisions, de ne pas trouver sa place dans la société, d'avoir le sentiment d'être ballotté à la surface d'un chaos et, finalement, de prendre ses distances avec Dieu ?

Or voici que depuis quelques décennies beaucoup de choses ont changé dans notre société. Il n'y aurait pas lieu de s'en inquiéter si la recherche de la sagesse était restée à l'horizon de tous ces changements. Or c'est précisément le contraire qui s'est produit. L'usage de la raison a été détaché de la recherche de la sagesse pour être consacré à satisfaire nos désirs. Nous n'en avons pas vu les conséquences immédiatement, parce que le patrimoine de sagesse accumulé depuis des siècles continuait de nous porter. Sauf dans de petits cercles, notre société a simplement arrêté d'aller à la messe, arrêté d'étudier les grands sages, arrêté d'honorer les hommes illustres pour leur vertu, arrêté de transmettre la sagesse comme si son existence en dépendait, arrêté d'échanger généreusement sur la vérité, arrêté de célébrer la beauté, arrêté de s'interroger sur le juste et l'injuste, sur le bien et le péché. Même notre étude des créatures est devenue utilitaire. On a alors vu apparaître les slogans de la déconstruction en philosophie, en morale, dans les arts, les slogans du relativisme, de la post-histoire, de la post-religion et de la post-vérité. On a vécu au rythme des derniers gadgets, des nouvelles pubs, des infos en continu, des people, des animateurs télé, et des éléments de langage. N'étant plus préoccupée de rechercher la sagesse, la raison s'est mise à tourner sur elle-même, à vriller en elle-même, comme un instrument sans maître, un outil fait pour la technique et une technique faite pour être utile, tout n'a plus été qu'affaire d'expertise, de diagnostic, de procédure, d'optimisation, d'efficacité et de management. Il a suffi de quelques décennies, de quelques minuscules décennies pour commencer à voir apparaître les premiers fruits de ce nouveau régime de raison sans sagesse. Une société qui se fragmente, un dégoût ou un désespoir de vivre jusqu'à la dépression, la montée aux extrêmes dans le sarcasme et le vulgaire, la fuite dans la consommation et les addictions, l'ironie qui s'attaque à tout ce qui élève, la haine de soi, de sa nature et de son histoire, la dislocation des solidarités humaines et familiales, l'incapacité à s'engager et à tenir sa parole, la défiance croissante à l'égard des politiques, de l'éducation, des journalistes, des policiers et des juges, la criminalisation des pensées et des arrière-pensées, l'incapacité à discuter sans invectives. Les grands mouvements de protestation de ces dernières années ne sont que la part exprimée de ce grand désarroi.

Jusqu'où ce mouvement ira-t-il ? Qu'adviendra-t-il de notre société ? Dieu seul le sait. Mais nous savons les causes et le remède. Ce que Dieu nous a enseigné par la bouche de Salomon, les dernières décennies se sont chargées de vérifier que cela était vrai. Une société mise au régime de la raison sans recherche de la vérité dilapide son patrimoine de sagesse et s'épuise dans la technique mise au service de la satisfaction des désirs. Nous savons aussi que le renversement de ce mouvement d'auto-destruction tient à peu de chose. Il suffit de renouveler l'expérience de Salomon, l'expérience de Thomas d'Aquin, l'expérience des Jacobins : être dans la ville, mais ne plus être soumis à la ville en recouvrant les véritables dimensions de l'âme. L'homme est fait pour la sagesse parce qu'il est fait pour connaître et aimer Dieu. Et s'il suit la voie pour laquelle il est fait en recherchant la vérité inlassablement avec ses semblables, alors ses œuvres contribuent à bâtir une société à hauteur d'homme, spirituellement vivante, et donc durable. Nous avons à notre disposition tout ce qu'il faut pour une telle renaissance. Nous avons des maîtres de sagesse pour nous enseigner et nous en avons même un parmi les plus grands à portée de main, que nous vénérons dans cette église. L'œuvre de la création est là, qui ne demande qu'à être contemplée. Il y aurait encore à retrouver le désir ardent des échanges sur la vérité. Avec de tels atouts, sous le patronage de saint Thomas d'Aquin, Toulouse pourrait bien devenir capitale de la recherche de la sagesse. Puisse ce que nous vivons ce soir, en plein cœur de la ville sans être soumis à la ville, devenir notre point de repère pour renouveler notre désir de la sagesse.
Seigneur, je te prie, je te supplie, par l'intercession de saint Thomas d'Aquin, que ton esprit de sagesse vienne en chacun de nous.


http://toulouse.dominicains.com/homelie/la-sagesse/

par fr. Emmanuel Perrier (extraits)

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Lettre aux Ephésiens 5, 8-11

Autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes lumière ; conduisez-vous comme des enfants de lumière – or la lumière a pour fruit tout ce qui est bonté, justice et vérité – et sachez reconnaître ce qui est capable de plaire au Seigneur. Ne prenez aucune part aux activités des ténèbres, elles ne produisent rien de bon ;

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3 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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