Mardi 19 octobre 2021

Hospitalité en mission

Textes des lettres circulaires de sœur Anabela Moreira, Supérieure Générale des Hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus.

Consciente que la qualité de la vie fraternelle est un pilier fondamental de notre vie hospitalière et aussi un moyen concret d'évangéliser, Anabela Carneiro, nous invite à ne pas nous laisser aller à la dérive. « Ne nous laissons pas voler l'enthousiasme missionnaire » en succombant à une vie spirituelle qui ne nourrit pas la rencontre avec les autres, l'engagement dans le monde, la passion pour l'évangélisation ; à une prière où l'individualisme, la crise d'identité et la perte de ferveur ne font que s'amplifier ; à un relativisme pratique où la foi et les critères de l'évangile n'ont aucune incidence sur la vie et sur les choix quotidiens.

Ressuscitons à cette vie nouvelle qui nous pousse à accueillir l'expérience de la miséricorde de Dieu, dans l'expérience d'intimité avec Jésus, et à lui donner vie dans nos paroles et dans nos gestes d'hospitalité.

Ressuscitons à cette vie nouvelle qui, au-delà de nos limites, nous incite à vivre avec passion la “ belle vocation de charité ” qui nous a été offerte (Cong. 29/2018).

De la source d'Eau vive pour le monde... est la deuxième partie de la prière du “ Souvenez-vous ” que nous récitons ; nous la prions de répandre sur le monde l'espérance et le salut, la justice et la paix, des dons que j'ose échanger contre la consolation, l'espérance et l'hospitalité, en tenant compte de la réalité que nous vivons au niveau mondial et congrégationnel.

Le Seigneur répand abondamment ces dons de son cœur sur l'humanité, mais il veut se servir de nous, tant au niveau personnel que congrégationnel, pour être les " instruments " de sa réalisation ; la prière doit se faire " chair " en nous, dans nos paroles, nos gestes, nos sentiments, dans notre vie. Toi, ma sœur, tu es appelée à être un instrument de consolation, d'espérance et d'hospitalité ; de même, la Congrégation, au milieu de ses défis et de ses espérances, est appelée aujourd'hui à témoigner consolation, espérance et hospitalité.

En ce sens, en plus de ce que je partage simplement, je voudrais inviter chaque communauté à réfléchir sur les manières concrètes et créatives de vivre la consolation, l'espérance et l'hospitalité, ad intra, c'est-à-dire dans nos contextes communautaires et dans les œuvres hospitalières, et ad extra, avec ceux que nous côtoyons.

Face aux situations de souffrance qui déchirent l'humanité et que, de par notre vocation samaritaine, nous touchons de très près, il est urgent que nous soyons des femmes capables de consoler, d'être des témoins de la miséricorde et de la tendresse du Seigneur ; mais, comme nous le rappelle le Pape François, « nous ne pouvons pas en être porteur si nous n'expérimentons pas nous-mêmes en premier la joie d'être consolés par Lui, d'être aimés de Lui. Cela est important pour que notre mission soit féconde : vivre la consolation de Dieu et la transmettre ! ».

Comme expressions concrètes de consolation, j'insiste tout particulièrement sur la proximité et le soin, une expression qui montre que l'autre et sa réalité sont plus importants que nous-mêmes et que sa souffrance ne nous laisse pas indifférentes ; l'écoute et l'accueil, qui lui permettent de se sentir chez lui et de communiquer, verbalement ou autrement, ses angoisses et ses espoirs, ses désirs et ses découragements, ses tristesses et ses joies ; la présence douce et silencieuse, qui n'utilise pas de mots vides de sens mais sait " être avec ", étant un baume de guérison lorsque la douleur devient forte et parfois insupportable.

Nous pouvons percevoir cet appel à être des " artisans de l'hospitalité ", en tissant, dans nos relations et dans le service apostolique, des gestes samaritains qui nous configurent et scellent notre être de témoins de Jésus compatissant et miséricordieux.

Le document capitulaire présente plusieurs concrétisations de cet " être des artisans d'hospitalité ", de cette " pratique de l'hospitalité ", mais j'ose partager trois aspects que je considère importants pour notre aujourd'hui : le service humble et joyeux, tant envers nos sœurs en communauté que dans les œuvres apostoliques qui nous sont confiées ; la disponibilité pour l'envoi, en faisant passer avant mes intérêts et mes goûts ceux de la mission et du Royaume ; la gratuité à assumer les charges des unes et des autres (cf. Gal 6, 2). (Cong 44/2020).

Prière de la communauté

Semaine missionnaire mondiale 2021

Synthèse du discours du Saint-Père Chers frères et soeurs, Quand nous expérimentons la force de l'amour de Dieu, quand nous reconnaissons sa présence de Père dans notre vie personnelle et communautaire, il nous est impossible de ne pas annoncer et partager ce que nous avons vu et entendu. La relation de Jésus avec ses disciples, son humanité qui se révèle à nous dans le mystère de l'incarnation, dans son Évangile et dans sa Pâque nous font voir jusqu'à quel point Dieu aime notre humanité et fait siennes nos joies et nos souffrances, nos désirs et nos angoisses (cf. Conc. œcum. Vat. II, Const.past. Gaudium et spes, n. 22). Tout dans le Christ nous rappelle que le monde dans lequel nous vivons et son besoin de rédemption ne lui sont pas étrangers et nous invite également à nous sentir partie active de cette mission : « Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les » (Mt 22, 9) ; personne n'est étranger, personne ne peut se sentir étranger ou éloigné de cet amour de compassion. L'histoire de l'évangélisation commence par une recherche passionnée du Seigneur qui appelle et veut engager avec chaque personne, là où elle se trouve, un dialogue d'amitié (cf. Jn 15, 12-17). Les Apôtres sont les premiers à nous rapporter cela, se rappelant même le jour et l'heure où ils le rencontrèrent : «C'était vers quatre heures de l'après-midi » (Jn 1, 39). L'amitié avec le Seigneur, le voir guérir les malades, manger avec les pécheurs, nourrir les affamés, s'approcher des exclus, toucher les personnes impures, s'identifier aux nécessiteux, inviter aux béatitudes, enseigner d'une manière nouvelle et pleine d'autorité, laisse une empreinte indélébile capable de susciter l'étonnement et une joie expansive et gratuite qui ne peut être contenue. Cependant, les temps n'ont pas toujours été faciles ; les premiers chrétiens ont commencé leur vie de foi dans un environnement hostile et difficile. Des histoires de marginalisation et de captivité s'entremêlaient avec des résistances internes et externes qui paraissaient contredire et même nier ce qu'ils avaient vu et entendu ; mais cela, loin d'être une difficulté ou un obstacle qui les aurait porté à se replier ou à se renfermer sur eux-mêmes, les a poussés à transformer tout désagrément, contrariété et difficulté en opportunité pour la mission. Les limites et les obstacles devinrent eux aussi un lieu privilégié pour oindre toute chose et chacun avec l'Esprit du Seigneur. Rien ni personne ne pouvait rester étranger à l'annonce libératrice. Ainsi, pour nous aussi : le moment actuel de notre histoire n'est pas facile non plus. La pandémie a mis en évidence et amplifié la douleur, la solitude, la pauvreté et les injustices dont tant de personnes souffraient déjà, et a démasqué nos fausses sécurités et les divisions et polarisations qui nous déchirent silencieusement. Les plus fragiles et les plus vulnérables ont expérimenté encore plus leur vulnérabilité et leur fragilité. Nous avons vécu le découragement, le désenchantement, la fatigue ; et même l'amertume conformiste qui ôte l'espérance a pu s'emparer de nos regards. Mais nous, « ce que nous proclamons, ce n'est pas nous-mêmes ; c'est ceci : Jésus Christ est le Seigneur ; et nous sommes vos serviteurs, à cause de Jésus » (cf. 2 Co 4, 5). C'est pourquoi nous entendons résonner dans nos communautés et dans nos familles la Parole de vie qui retentit dans nos cœurs et nous dit : « Il n'est pas ici, il est ressuscité » (Lc 24, 6). En ce temps de pandémie, face à la tentation de masquer et de justifier l'indifférence et l'apathie au nom d'une saine distanciation sociale, la mission de la compassion, capable de faire de la distance nécessaire un lieu de rencontre, de soin et de promotion, est urgente. « Ce que nous avons vu et entendu » (Ac 4, 20), la miséricorde avec laquelle nous avons été traités, se transforme en un point de référence et de crédibilité qui nous permet de retrouver la passion partagée pour créer « une communauté d'appartenance et de solidarité à laquelle nous consacrerons du temps, des efforts et des biens » (Lettre enc. Fratelli tutti, n. 36). « Jésus Christ vit vraiment » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 275) et il nous veut aussi vivants, fraternels et capables d'accueillir et de partager cette espérance. Dans le contexte actuel, il y a un besoin urgent de missionnaires d'espérance qui, oints par le Seigneur, soient capables de rappeler prophétiquement que personne ne se sauve tout seul. Le thème de la Journée Mondiale des Missions de cette année, « Il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu » (Ac 4, 20), est une invitation à chacun d'entre nous à “assumer cette charge” et à faire connaître ce que nous avons dans le cœur. Cette mission est et a toujours été l'identité de l'Église : « Elle existe pour évangéliser » (S. Paul VI, Exhort. ap. Evangelii nuntiandi, n. 14). La vocation à la mission n'est pas quelque chose du passé ou un souvenir romantique d'autrefois. Aujourd'hui, Jésus a besoin de cœurs capables de vivre leur vocation comme une véritable histoire d'amour, qui les fasse sortir aux périphéries du monde et devenir des messagers et des instruments de compassion. Et c'est un appel qu'il adresse à tous, même si ce n'est pas de la même manière. Rappelons-nous qu'il y a des périphéries qui sont proches de nous, au centre d'une ville, ou dans sa propre famille. Il y a aussi un aspect d'ouverture universelle de l'amour qui n'est pas géographique mais existentiel. Toujours, mais spécialement en ces temps de pandémie, il est important de développer la capacité quotidienne d'élargir notre cercle, d'atteindre ceux qui spontanément nous ne sentirions pas comme faisant partie de “nos centres d'intérêts”, même s'ils sont proches de nous. (cf. Lettre enc. Fratelli tutti, n. 97). Que Marie, la première disciple missionnaire, fasse croître chez tous les baptisés le désir d'être sel et lumière sur nos terres (cf. Mt 5, 13-14).

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Semaine missionnaire mondiale 2021

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