NOTRE VIE MARQUÉE !
Notre vie marquée par Charles de Foucauld
Tourmenté, angoissé, le frère Charles de Jésus ressentait un inextinguible besoin de donner sens à sa vie. Rencontre phare, rencontre déterminante avec l’abbé Huvelin comme nous l’avons vu, allait colorer toute la suite de son existence. Quelques mots clés ce qui, dans l’héritage spirituel du frère Charles, a, me semble-t-il, profondément marqué sa vie : Jésus/ Caritas ; Désert ; Nazareth ; Frère universel.
Jésus/ Caritas
Le frère Charles, a découvert un lieu d’Église où la phrase « Jésus est Amour » révèle une réelle signification. Son accompagnateur, l’abbé́ Huvelin, n’a-t-il pas dit de lui qu’il avait « fait de la religion un Amour » ? En apprenant à le connaître, lui et ses disciples, nous avons vu apparaître progressivement une trouée dans l’univers religieux mortifère de son enfance, moraliste, ritualiste, qui l’avait conduit au bord du désespoir. C’était comme une aube nouvelle, un grand souffle de renouveau, un vent de Pentecôte...
Se pourrait-il que le discours et l’exemple du père de Foucauld puissent encore, un siècle plus tard, questionner un monde qui chante constamment l’amour, mais trop souvent en le dénaturant ? N’aurions-nous pas besoin, aujourd’hui comme hier, d’en redécouvrir toutes les dimensions, l’incommensurable richesse et l’insondable profondeur ?
Désert
Assoiffé d’absolu, il ne pouvait qu’être fasciné par l’appel du désert que Dieu lui avait lancé : Dieu qui parle dans un silence aride et dépouillé, Dieu de l’intériorité qui se révèle au cœur de chacun, Dieu qui se manifeste comme l’Éternel vivant pour reprendre le titre d’un livre de René Voillaume. Il était prêt à affronter ses pires démons pour répondre à cet appel qui jaillissait des profondeurs de son être. On ne va pas au désert sans avoir à y livrer bataille ! Au désert, on va à sa perte ou on apprend à s’enraciner dans le réel. De cela le frère Charles en est le témoin privilégié.
Aujourd’hui plus que jamais, le bruit et l’agitation sont rois. Effervescence de la vie urbaine, flot continu du discours généré par les médias sociaux, recherche inassouvie des poussées d’adrénaline... Fuir le silence à tout prix ! Mais n’est-il pas toujours et encore vrai que la paix du cœur ne se trouve souvent qu’au terme d’une longue marche au désert qui, sur une route semée d’embûches qui contribuent à creuser le désir, mène à soi ? Longue marche sur une route que le père de Foucauld a longuement et courageusement parcourue...
Nazareth
Avec le frère Charles, nous cherchons à vivre la vie de Jésus à Nazareth. À découvrir que l’Évangile ne propose pas un bonheur qui isole, tranquille et confortable. On apprend que le Dieu de Jésus-Christ, le Dieu fait chair, se dévoile au quotidien, dans des gestes souvent routiniers et sans éclat, des gestes simples, mais qui sont habités par la volonté́ de donner sa vie pour que vivent les autres. En ce sens, Nazareth ébranle en profondeur certaines des bases de la société́ occidentale contemporaine, compétitive, narcissique et hédoniste. On y découvre la beauté́, souvent discrète et cachée, du don gratuit de soi et du partage.
Frère universel
Sur les pas du frère Charles, nous réalisons quelque chose de l’idéal de fraternité́ universelle. Au fil des ans, nous sommes appelés à apprendre et à accepter d’ouvrir notre cœur et notre intelligence aux multiples façons de réaliser et d’incarner une même vocation à l’humanisation. Progressivement, dans un partage d’expériences vécues, des hommes et des femmes venus d’horizons fort diversifiés m’ont conduit à mieux me connaître, à relativiser mes manières d’agir et mes points de vue. Cela ne se fait toujours pas sans douleur évidemment, mais est-il possible qu’une paix authentique puisse émerger autrement que de la reconnaissance mutuelle et de l’acceptation véritable de toutes nos différences et de toutes nos complémentarités ? Au fond, prendre la route de la fraternité́ universelle, n’est-ce pas tout simplement prendre la route de la rencontre du Dieu Un et Trine, communion de Personnes ? Ici encore, le choix radical et librement choisi du père de Foucauld de vivre en terre d’Islam, au milieu du peuple Touareg, ne peut que nous interpeler dans ce monde ?
Il est indéniable que l’ermite du Sahara joue un rôle dans sa manière de vivre au quotidien la foi chrétienne. Certes, son monde n’était pas le nôtre. Mais il n’existe aucun doute que les angoisses, les questions ou les expériences qui furent les siennes sont encore à même de rejoindre l’être humain contemporain, toujours en quête lui aussi de ce qui peut combler son cœur, lui apporter un sentiment de plénitude et la paix véritable.
« Ta vocation. Prêcher l'Évangile en silence comme moi dans une vie cachée, comme Marie et Joseph. »
( Nazareth, notes détachées, #6)
PRIONS:
Par l'intercession du frère Charles de Jésus, nous te demandons Seigneur de nous aider à devenir de vériables témoin de foi en Jésus-Christ là où Tu nous appelles. Amen.
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7 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6