Méditation mensuelle des Journées paysannes - Septembre 2021
"L'Agneau sera leur berger" (Ap 7,17)
Les mots : agneau, brebis, bélier apparaissent plus de quatre cents fois dans la Bible. De nos jours, le mouton est élevé sur les cinq continents. On en compte près de deux milliards sur notre planète. De fait, c'est l'un des premiers animaux domestiqués par l'homme, huit mille ans environ avant Jésus-Christ.
Pourquoi Dieu a-t-il créé les moutons ? Quelle place ces ruminants ont-ils dans son plan de sagesse et d'amour ?
I. Comme les autres animaux, Le Créateur les destine au service de l'homme. Leur laine sert à nous habiller. Elle est la fibre animale la plus utilisée. Leur peau (la basane) sert à conserver l'eau et les fruits, et même à couvrir les livres. Leur viande est appréciée de façon très légitime. La Sainte Écriture l'enseigne : "Tout ce qui possède la vie vous servira de nourriture" (Gn 9,3). De leur lait, on fait du fromage. Merci Seigneur d'avoir créé ces bêtes si utiles à notre subsistance et notre confort. On dit même que compter les moutons aide à s'endormir... Bref, le Bon Dieu a créé le mouton pour l'homme, pour son bien-être. Malheur à qui inverse les finalités de la création en mettant l'homme au service de l'animal.
Du mouton nous tirons aussi des leçons morales. En premier lieu, il nous enseigne l'humilité. Il n'est pas le plus performant des animaux apprivoisés. Sa taille est modeste. Le bœuf, plus imposant, donne plus de viande, la vache plus de lait et un lait plus riche, le cheval a plus de classe, le chameau plus d'originalité, le chien et surtout le chat ont plus d'intelligence pratique. Rappel utile pour nous, créatures spirituelles certes, mais infirmes en comparaison des neufs chœurs des anges. dont l'intelligence nous est bien supérieure. Le mouton nous enseigne aussi l'esprit de sacrifice. Il se donne quasiment tout entier pour nous sustenter comme on l'a vu. Il offre aussi le miroir de nos défauts. Ils manquent de discernement ; les moutons de Panurge suivant "comme un seul homme" leur congénère pour leur propre perte. Le mouton est également sujet à des frayeurs paniques face au danger, image de ces êtres peureux et inquiets que nous sommes alors que nous recevons tout du Seigneur à chaque instant. Imitons plutôt la douceur, la docilité de l'agneau et son attachement touchant envers son berger.
II. En effet, qui dit mouton, dit berger. Le mouton manifeste surtout la gloire de Dieu, LE bon Berger, sa souveraineté sur l'homme et sa sollicitude pleine de tendresse. En nous appelant SES brebis, Jésus révèle qu'IL EST Le divin Berger chanté par le Psaume 22. L'image bucolique fait resplendir la magnificence de la divine miséricorde !
1°) "Le Bon Berger connaît ses brebis... Il les appelle chacune par con nom." Des milliards de noms qu'il retient sans effort. Son attachement envers ses brebis est extraordinaire : il se fatigue, il souffre pour ces brebis souvent ingrates et désinvoltes que nous sommes, frôlant volontairement les précipices du péché mortel, allant taquiner le loup diabolique sur internet ! Combien en retour connaissent ce si Bon Berger, reconnaissent sa voix, l'écoutent et le suivent ? En vérité, nous ne sommes pas dignes d'être les brebis du Christ !
2°) "Le Bon Berger donne sa vie pour ses brebis". Jésus se compare à un homme qui se sacrifie à en mourir pour un animal, un mouton ! Il souligne la distance infinie entre Dieu et l'homme, une différence de nature qui n'existe pas entre le père et le fils, le maître et l'élève, tous deux de la race humaine. Quelle folie d'amour divin ! Aucun berger humain sensé ne veut mourir pour sauver son cheptel qui lui est pourtant si cher !
3°) Par son incarnation, le Fils de Dieu, Berger de l'humanité, se fait Agneau, prenant notre nature mortelle, portant nos péchés, réparant par son sang nos infidélités, se livrant à nous en nourriture dans sa sainte Eucharistie. Lui, l'Agneau immolé, devient dans sa sainte humanité notre Berger. Il nous arrache à la gueule de Satan, ce loup vorace. Il nous retire de l'abîme du péché et de la mort éternelle.
4°) Enfin, Il rassemble ses brebis dans son unique Bergerie : la Sainte Église catholique. Au long des siècles, Il engendre dans les eaux du baptême ces jeunes agneaux que sont les nouveaux baptisés. Il se choisit parmi eux les pasteurs sacrés, évêques et prêtres, serviteurs de sa Charité de Pasteur, pour que Ses brebis aient la vie en abondance. Jésus, notre Bon Berger, ne nous laissez pas manquer de pasteurs selon votre Cœur qui donnent leur vie pour que vos chères brebis vivent de Votre Vie jusque dans les pâturages éternels.
Abbé Jean-François Amiot
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6