Liturgie Eucharistique !

 

La lecture approfondie des textes liturgiques nous conduit souvent à des questions aussi essentielles que fondamentales.  Que ce soit l’un ou l’autre des quatre Évangélistes, nous sommes souvent confrontés à des réalités qui nous bousculent…  Des prises de conscience explosives qui nous remettent en cause. 

 

« Celui qui veut gagner sa vie la perdra. Celui qui veut la perdre à cause de moi la gagnera pour la vie éternelle »; « On ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres; sinon les outres se rompent et le vin est perdu »; « Il faut renaître de l’eau (destruction du vieil homme) et de l’Esprit (édification de l’homme nouveau); « Être de ce monde mais pas du monde » … À certains moments, c’est difficile, car l’hypocrisie en nous paraît parfois calcifiée et tellement endurcie.

 

Mais ce qu’il y a encore de plus pénible, ce n’est pas d’écouter la Parole de Dieu, mais d’être conduit, par la deuxième partie de la célébration à rencontrer Jésus lui-même dans l’Eucharistie…  On a failli faire le procès d’un absent, pour se défendre soi-même, et voici que l’Accusé est là, et nous sommes invités à l’accueillir au plus intime de nous-mêmes.  Non plus Ses paroles, mais Lui.  Quelle confrontation !  Quelles « actions de grâce » pénibles, après la communion !  Il y a des jours où c’est tellement insoutenable que la seule façon de s’en sortir c’est encore de Lui dire : « Médecin, Sauveur, sauve-moi; Parole de Dieu, convertis-moi; fais ce que je suis incapable de faire par moi-même… » 

 

Ce que la liturgie eucharistique nous révèle, au fond, ce ne sont pas des idées abstraites, mais des idées concrètes; ce qu’elle nous révèle à travers toute sa vie, c’est la profondeur d’un MYSTÈRE surnaturel.  Pas seulement l’idée philosophique de Dieu, ni le souvenir de cet homme-Dieu venu à Nazareth il y a deux mille ans, ni le rappel de son message d’amour ou de son combat pour la justice, MAIS D’ABORD ET PAR-DESSUS TOUT, UN MYSTÈRE D’UNE PROFONDEUR INOUÏE où le Ciel fait irruption dans le monde, où les miracles foisonnent, où tout devient possible, où nous vivons face à des mystères sans fond : Dieu devenu homme, Dieu rejeté, Dieu tué, Dieu, que l’on tenait pour mort, revenu à la Vie. La Liturgie nous en parle, la Liturgie le réalise à nouveau; et il doit  y avoir un lien secret entre ce qui est célébré dans l’ombre de nos chapelles, et ce que nous voyons dans le monde et dans notre vie où Dieu, toujours à nouveau, revient, est rejeté, revient à nouveau.

 

Le Seigneur est le grand adversaire du péché, de tout péché, partout et toujours, et puisque nous Le rencontrons dans la Liturgie Eucharistique, nous sommes certains qu’à son contact nous recevrons des brûlures, oui nous serons brûlés par Sa Vérité amoureuse.

 

« La Vérité vous libérera » a dit Jésus; mais auparavant, la vérité fait mal !

Dans le Coeur de Jésus