Oui, je suis un mouton ! Et alors, puisque tu es mon Berger, Seigneur ?

Seizième dimanche du temps ordinaire

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen.

Du prophète Jeremy :

Quel malheur pour vous, pasteurs ! Vous laissez périr et vous dispersez les brebis de mon pâturage – oracle du Seigneur ! […] Voici venir des jours – oracle du Seigneur, où je susciterai pour David un Germe juste : il régnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice.» (Jr 23, 1-…)

Du psaume 22 :

Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d'herbe fraîche, il me fait reposer. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre ; il me conduit par le juste chemin pour l'honneur de son nom. Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure. 

De la Parole du jour :

En ce temps-là, après leur première mission, les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu'ils avaient fait et enseigné. Il leur dit : « Venez à l'écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l'on n'avait même pas le temps de manger. Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l'écart. Les gens les virent s'éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. (Mc 6, 30-34)

Méditation :

Il y a en ce moment, Seigneur, une grande mode, c'est celle de se faire insulter, par certains, de moutons.

Parce qu'on suit les obligations publiques, alors on est des moutons, c'est-à-dire des personnes « bêtes à bouffer du foin » qui vont là où on leur dit d'aller.

D'un point de vue personnel, me faire traiter de mouton ne me fait pas beaucoup de peine, tant j'ai d'affection pour le règne animal. 

N'entendons-nous pas aussi que nous sommes sots comme des ânes ? 

Je suis donc bête à bouffer du foin, parce que j'obéis à la loi.

Mon grand-père me racontait une histoire de sa jeunesse. C'était pendant la seconde guerre mondiale. Son grand-père, un Baptiste, comme bon nombre d'hommes de la famille, avait un âne, qui lui permettait de porter de grosses charges dans les collines niçoises. Il lui obéissait au doigt et à l'œil. Un jour, des soldats allemands voulurent le réquisitionner. Le vieux paysan ne s'y opposa pas, et de toute façon il ne le pouvait pas. Mais l'âne, lui, ne se laissa pas faire. Impossible de le bouger. Il ne voulait pas quitter son maître. Malgré des tours de force, les soldats finirent par renoncer. « Pas si bête la bête… », me disait mon grand-père.

Les brebis, guidés par le berger, obéissent. Le berger fait ce qui est bon pour elles. Et nous autres, les chrétiens, nous sommes appelés à l'obéissance à Dieu, et à son Église.

L'obéissance n'est pas une marque de bêtise mais d'abandon, et de confiance.

Que se passe-t-il pour un troupeau sans pasteur ?

Nous l'avons vu après les révolutions et les insurrections. Instabilité. Sang. Larmes. Grands mouvements de migration. Désignation des bons et des mauvais à tuer.

Sans pasteur ni loi, c'est l'anarchie, qui mène au nihilisme et à la mort. C'est la loi de la jungle, la loi du plus fort. L'anarchie, c'est le chaos, ce que tu as chassé, Seigneur, dès la création, par la lumière.

Il y a eu des révoltes vertueuses, mais ces dernières, comme celle de Martin Luther King pour l'égalité des droits civiques entre les noirs et les blancs, ou la marche de Gandhi pour l'indépendance de l'Inde, étaient non-violentes. Il me semble qu'il ne peut avoir rien de vertueux dans la violence.

Un peuple est une masse d'individus. Un peuple est un tout et un ensemble d'individualités. Sans organisation, rien ne dure. Là est l'importance d'une gouvernance. Nos pays nous donnent des bergers, que l'on élit. Mais nous, ceux qui avons accepté de prendre ton nom, nous avons déjà un berger, toi, Seigneur Jésus, Christ et Sauveur. Tu ne te substitues pas aux pouvoirs publics, mais au contraire tu fais de nous des citoyens responsables. 

Nous acceptons d'être tes brebis, tes moutons, à qui tu donnes une mission personnelle.

Car tu es le berger qui mets le troupeau à l'abri, et qui cours chercher celle qui s'est égarée et qui seule va mourir. Un berger qui n'appliques pas l'horrible loi du nombre.

Quant aux moutons, qui a décrété qu'ils étaient si idiots ? Ce sont des bêtes, certes, mais des bêtes bien nourries, mises au chaud, qui peuvent s'abreuver, qui sont protégées des loups… Est-ce si ridicule ?

Oui, tu es mon berger, Seigneur Jésus, et je ne manque de rien, car tu me donnes l'essentiel, c'est-à-dire l'amour. Cet amour me suffit, non pas pour vivre, car personne ne vit d'amour et d'eau fraîche, mais pour exister, comme un individu, avec les autres, ensemble, car une communauté qui s'aime a une force incroyable.

Oui, je suis un mouton ! Et alors, puisque tu es mon Berger, Seigneur ?

Que ton Nom soit béni, Seigneur, Père, Fils et Saint-Esprit !

Notre Dame de tous les peuples, Mère de Dieu, de l'Eglise et de tous les hommes, prie pour nous et notre monde.

Amen.

Frères et sœurs, bien-aimés en Christ, exprimez-vous en commentaires ; ajoutez vos prières, réflexions et méditations, afin que nous puissions échanger dans la paix du Christ !! Je lis chaque jour vos mots, et porte vos intentions dans ma prière.

Prière de la communauté

Talitha Koum : réveille-moi, Seigneur !

Réveille-moi, Seigneur, de mes sommeils et de mes peurs, comme tu as réveillé la petite fille morte à qui tu as murmuré « Talitha Koum ». Pose ta main sur la mienne, ôte de moi les idées mortifères. Pardonne-moi dans ta Divine Miséricorde. En toi je m'abandonne, pour laisser les promesses de ce monde, et vivre de ta Providence. A tes pieds je dépose ce qui m'encombre pour devenir serviteur et pauvre, avec la joie parfaite de me mettre à ta suite. Donne-moi de vivre pleinement la fraternité, en œuvrant pour l'unité des chrétiens et l'amitié des croyants. Oui, réveille-moi, Dieu Tout-Puissant, Père, Fils et Saint-Esprit, avec l'aide de la bienheureuse Vierge Marie, afin que, relevé, je vive entièrement dans ton amour par une charité simple, une foi profonde, et dans l'espérance de ton Royaume. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Journal chrétien - Le Quotidien Jésus - Talitha Koum

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