" Il commença à les envoyer. "

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Dimanche 11 juillet 2021, 15ème Semaine du Temps Ordinaire, année B.

St Benoît de Nursie, patriarche des moines d'Occident, patron de l'Europe. (✝ v. 547)


Oraison:

Dieu qui montres aux égarés la lumière de ta vérité pour qu'ils puissent reprendre le bon chemin ; donne à tous ceux qui se déclarent chrétiens de rejeter ce qui est indigne de ce nom, et de rechercher ce qui lui fait honneur. 

Lectures de la messe

Première lecture (Am 7, 12-15)

En ces jours-là, Amazias, prêtre de Béthel, dit au prophète Amos : « Toi, le voyant, va-t'en d'ici, fuis au pays de Juda ; c'est là-bas que tu pourras gagner ta vie en faisant ton métier de prophète. Mais ici, à Béthel, arrête de prophétiser ; car c'est un sanctuaire royal, un temple du royaume. » Amos répondit à Amazias : « Je n'étais pas prophète ni fils de prophète ; j'étais bouvier, et je soignais les sycomores. Mais le Seigneur m'a saisi quand j'étais derrière le troupeau, et c'est lui qui m'a dit : ‘Va, tu seras prophète pour mon peuple Israël.' » – Parole du Seigneur.

Psaume (Ps 84 (85), 9ab.10, 11-12, 13-14)

J'écoute : que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu'il dit, c'est la paix pour son peuple et ses fidèles. Son salut est proche de ceux qui le craignent, et la gloire habitera notre terre. Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s'embrassent ; la vérité germera de la terre et du ciel se penchera la justice. Le Seigneur donnera ses bienfaits, et notre terre donnera son fruit. La justice marchera devant lui, et ses pas traceront le chemin.

Deuxième lecture (Ep 1,3-14)

Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l'Esprit, au ciel, dans le Christ. Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l'amour. Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ. Ainsi l'a voulu sa bonté, à la louange de gloire de sa grâce, la grâce qu'il nous donne dans le Fils bien-aimé. En lui, par son sang, nous avons la rédemption, le pardon de nos fautes. C'est la richesse de la grâce que Dieu a fait déborder jusqu'à nous en toute sagesse et intelligence. Il nous dévoile ainsi le mystère de sa volonté, selon que sa bonté l'avait prévu dans le Christ : pour mener les temps à leur plénitude, récapituler toutes choses dans le Christ, celles du ciel et celles de la terre. En lui, nous sommes devenus le domaine particulier de Dieu, nous y avons été prédestinés selon le projet de celui qui réalise tout ce qu'il a décidé : il a voulu que nous vivions à la louange de sa gloire, nous qui avons d'avance espéré dans le Christ. En lui, vous aussi, après avoir écouté la parole de vérité, l'Évangile de votre salut, et après y avoir cru, vous avez reçu la marque de l'Esprit Saint. Et l'Esprit promis par Dieu est une première avance sur notre héritage, en vue de la rédemption que nous obtiendrons, à la louange de sa gloire. – Parole du Seigneur.

Évangile (Mc 6,7-13

En ce temps-là, Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. » Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l'hospitalité dans une maison, restez-y jusqu'à votre départ. Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » Ils partirent, et proclamèrent qu'il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d'huile à de nombreux malades, et les guérissaient. – Acclamons la Parole de Dieu.


"« Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. » Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l'hospitalité dans une maison, restez-y jusqu'à votre départ."

Chers frères et soeurs, ça y est, le moment est venu pour Jésus d'envoyer ses disciples en mission, de nous envoyer peut-être nous-même en mission...!

Il y a quelques jours, une personne me témoignait cet appel qu'elle avait reçu de son petit fils, depuis un pays de mission: "Mon professeur de français m'a dit que Jésus est vrai Dieu et vrai homme!".

Cette proclamation d'un professeur de français, avait eu un impact suffisamment important dans la vie de ce jeune collégien, pour qu'il en ait éprouvé le besoin d'appeler sa grand-mère, pour que que déjà aussi, il semble envisager des projets nouveaux pour sa vie.

Jésus nous envoie en mission, qu'est-ce à dire? Comment accueillons-nous cet appel dans nos vies?

Jésus invite ses apôtres à ne rien prendre, à partir comme des pauvres...! Mais alors mes frères, mes soeurs, que vont ils annoncer? Dans une société de la réussite, qu'aurons nous nous même à proclamer?

J'entendais, sur un réseau social, le témoignage d'un ami prêtre. Le témoignage de sa vie bouleversée par l'Amour du Christ, jusqu'au don de sa vie comme prêtre, me remplissait de joie, comme chaque fois que je découvrais la Grâce de Dieu agissant dans la vie de cet homme, comme Il avait agit dans la mienne et dans celle de tant d'autres personnes.

La Joie, l'Amour de Dieu, je crois que lorsque nous n'avons plus rien, nous en sommes remplis, lorsque nous mettons notre Foi dans le Christ. Et c'est même une manière d'expérimenter que notre véritable bonheur est en Dieu. Nous découvrons alors la raison de cette nécessité du témoignage, la raison aussi de cet envoi en mission de Jésus.

Jésus est venu sauver le monde, Il est venu Proclamer son Royaume, proclamer que nous sommes appelés non point à une mort éternelle, mais à une vie éternelle. Et c'est bien là la source de notre joie, savoir que nous sommes aimés à un tel point que, pour cela, le Père a donné son Fils qui a consenti à s'offrir sur la Croix.

Jésus vient changer le cours de nos vies. Bien évidemment, dans cette proposition du Christ, il y a un engagement personnel qui nous incombe. Nous ne me sauvons pas sans le Christ, mais en même temps, nous nous devons d'être accueillants de sa Parole, pleinement engagés à la mettre en pratique dans nos vies.


"Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ ! Il nous a bénis et comblés des bénédictions de l'Esprit, au ciel, dans le Christ. Il nous a choisis, dans le Christ, avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints, immaculés devant lui, dans l'amour. Il nous a prédestinés à être, pour lui, des fils adoptifs par Jésus, le Christ."

Saint Paul nous dit très bien quel est ce désir de Dieu dans nos vies, quel est cet appel auquel nous sommes invités à répondre, quel est cet appel que nous sommes appelés à annoncer, et qui nous remplit de joie.

Cet appel, c'est cette alliance d'Amour avec nous, avec son Eglise, c'est ce mariage spirituel avec chacun de nous, qui nous donne d'avoir "la rédemption, le pardon de nos fautes."

Cette alliance nous donne de devenir "le domaine particulier de Dieu"

Lorsque Paul sur le chemin de Damas, est touché par le Christ, il vivra une expérience particulière. Cette expérience particulière, nous sommes tous invités à l'expérimenter d'une manière ou d'une autre, le jour où nous nous mettons à l'école de l'oraison Thérésienne par exemple, lorsque nous passons du temps chaque jour "dans un commerce intime d'amitié avec Celui dont nous nous savons aimés".

Le Christ nous rejoint alors tôt ou tard, comme Il le fit pour la Samaritaine. Le Christ vient alors dans le concret de nos vies, dans la pauvreté de nos vies, pour les remplir de sa Grâce. et c'est toujours un grand mystère que nous n'avons jamais fini de découvrir, c'est aussi ce grand mystère dont nous avons à témoigner.

Ce témoignage nous donne de rencontrer des frères qui ne connaissent pas le Christ, tout comme il nous donne de rencontrer d'autres frères qui nous édifient par leur propre témoignage. Et c'est la raison pour laquelle il nous faut nous mettre en route dans ce témoignage de notre rencontre avec le Christ, dans le témoignage de notre Foi, dans le témoignage de la manière dont le Christ agit dans nos vies, parce que l'Eglise est pauvre, que le Christ l'a voulue bâtie sur le seul témoignage de ses disciples, témoins de sa propre Résurrection. Il y a tout d'abord le Christ, et puis il y a ensuite cette chaine ininterrompue de témoins qui portent son message, qui se font les ambassadeurs du christ.

Nous comprenons alors, combien l'Eglise est fragile, mais en même temps, comme elle est belle, parce qu'elle est vraie, fondée sur cette Vérité que nous expérimentons, sur ce que nous voyons de ces hommes et de ces femmes qui vivent le Christ, qui sont touchés par Lui, avant que nous soyons nous-même touchés (es), par le Christ, que nos vies soient bouleversées par le Christ.


" Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » Ils partirent, et proclamèrent qu'il fallait se convertir. Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d'huile à de nombreux malades, et les guérissaient."

Le Christ fait de nous des apôtres, le Christ nous appelle à continuer le témoignage apostolique, à prendre notre part de l'annonce de l'Evangile. Jésus donne également à ses disciples pouvoir sur les esprits mauvais, et leur donne de guérir de nombreux malades.

Tout est donné par le Christ, tout nous est à attendre du Christ, et cela nécessite de consentir à cet pauvreté du coeur, à cette pauvreté du désir, à cette pauvreté matérielle qui s'exprime par le détachement des biens. Nous revenons à cette dépendance de Jésus Christ, nous revenons à la Croix sur laquelle nous crucifions nos corps, nos désirs, sur laquelle nous devenons offrande au Père.

Et cette offrande devient elle-même témoignage. Cette offrande a besoin de notre consentement, et celui-ci prend sa source dans cette Rencontre avec le Christ, dans cet Amour qui nous invite lorsqu'Il frappe à la porte de notre coeur, lorsqu'Il nous invite à ce "Oui", en Esprit et en Vérité.

Nous découvrons alors cet Amour qui nous précédait, nous découvrons que c'était Lui que nous cherchions, Lui qui nous précédait, Lui qui nous accompagnait, Lui qui nous tenait la main, pour nous donner de parvenir jusqu'aux noces éternelles.


Nous fêtons aujourd'hui notre Père St Benoit, et nous rendons grâce pour le témoignage de sa vie. Nous rendons grâce également pour nos frères et soeurs moines et moniales.

Ils sont témoins par leur vie, de cet appel à tout quitter pour suivre le Christ, pour demeurer avec Lui dans l'intimité de cette relation d'amour qui nous unit à Celui de qui nous tenons la Vie.

Avec eux, rendons Grâce pour Benoît!

Amen!


EXHORTATION APOSTOLIQUE
POST-SYNODALE
VERBUM DOMINI
DU PAPE
BENOÎT XVI
AUX ÉVÊQUES, AU CLERGÉ,
AUX PERSONNES CONSACRÉES
ET AUX FIDÈLES LAÏCS
SUR LA PAROLE DE DIEU
DANS LA VIE ET DANS LA MISSION
DE L'EGLISE

 


LA RÉPONSE DE L'HOMME À DIEU QUI PARLE

Appelés à entrer dans l'Alliance avec Dieu

22. Soulignant la multiplicité des formes de la Parole, nous avons pu contempler, à travers toutes ces modalités, Dieu qui parle et qui vient à la rencontre de l'homme, en se faisant connaître dans un dialogue. Bien sûr, comme l'ont affirmé les Pères synodaux, « quand il se réfère à la Révélation, le dialogue comporte le primat de la Parole de Dieu adressée à l'homme »[71]. Le mystère de l'Alliance exprime cette relation entre Dieu qui appelle par sa Parole et l'homme qui répond, dans la claire conscience qu'il ne s'agit pas d'une rencontre entre deux parties contractantes situées sur un pied d'égalité ; ce que nous appelons l'Ancienne et la Nouvelle Alliance n'est pas un acte d'entente entre deux parties égales, mais un pur don de Dieu. Par ce don de son amour, dépassant toute distance, Dieu fait vraiment de nous ses « partenaires », réalisant ainsi le mystère nuptial de l'amour entre le Christ et l'Église. Dans cette perspective, chaque homme apparaît comme destinataire de la Parole, interpellé et appelé à entrer dans ce dialogue d'amour par une réponse libre. Chacun de nous est ainsi rendu par Dieu capable d'écouter et de répondre à la Parole divine. L'homme est créé dans la Parole et il vit en elle ; il ne peut se comprendre lui-même s'il ne s'ouvre à ce dialogue. La Parole de Dieu révèle la nature filiale et relationnelle de notre vie. Nous sommes vraiment appelés par grâce à nous conformer au Christ, le Fils du Père, et à être transformés en Lui.

Dieu écoute l'homme et répond à ses demandes

23. Dans ce dialogue avec Dieu, nous nous comprenons nous-mêmes et nous trouvons la réponse aux interrogations les plus profondes qui habitent notre cœur. Car la Parole de Dieu ne s'oppose pas à l'homme, ne mortifie pas ses désirs authentiques, bien au contraire, elle les illumine, les purifie et les porte à leur accomplissement. Comme il est important pour notre temps de découvrir que seul Dieu répond à la soif qui est dans le cœur de tout homme ! À notre époque et surtout en Occident, s'est malheureusement diffusée l'idée que Dieu est étranger à la vie et aux problèmes de l'homme et, plus encore, que sa présence peut être une menace pour son autonomie. En réalité, toute l'économie du Salut nous montre que Dieu parle et intervient dans l'histoire en faveur de l'homme et de son salut intégral. Il est donc décisif, d'un point de vue pastoral, de présenter la Parole de Dieu dans sa capacité de répondre aux problèmes que l'homme doit affronter dans la vie quotidienne. Jésus se présente justement à nous comme celui qui est venu pour que nous puissions avoir la vie en abondance (cf. Jn 10, 10). Pour cela, nous devons déployer tous nos efforts pour que la Parole de Dieu apparaisse à chacun comme une ouverture à ses problèmes, une réponse à ses questions, un élargissement des valeurs et en même temps comme une satisfaction apportée à ses aspirations. La pastorale de l'Église doit être attentive à illustrer avec soin comment Dieu écoute les besoins de l'homme et son cri. Saint Bonaventure affirme dans le Breviloquium : « Le fruit de l'Écriture Sainte n'est pas quelconque, c'est la plénitude de l'éternelle félicité. Car elle est l'Écriture Sainte dans laquelle sont les paroles de la vie éternelle ; elle est donc écrite, non seulement pour que nous croyions, mais aussi pour que nous possédions la vie éternelle dans laquelle, nous verrons, nous aimerons et où nos désirs seront universellement comblés»[72].

Dialoguer avec Dieu à travers ses Paroles

24. La Parole divine introduit chacun de nous dans un dialogue avec le Seigneur. Le Dieu qui parle, nous apprend comment nous pouvons parler avec Lui. Spontanément vient à l'esprit le Livre des Psaumes, dans lequel Dieu nous donne les paroles avec lesquelles nous pouvons nous adresser à Lui, Lui présenter notre vie dans un colloque avec Lui, transformant ainsi la vie-même en un mouvement vers Dieu[73]. Dans les Psaumes, en effet, nous trouvons toute la gamme des sentiments que l'homme peut éprouver dans son existence et qui prennent place avec sagesse devant Dieu : joie et douleur, angoisse et espérance, peur et anxiété trouvent ici leur expression. Avec les Psaumes, nous pensons aussi aux nombreux autres textes de la Sainte Écriture qui expriment la manière dont l'homme s'adresse à Dieu sous la forme de la prière d'intercession (cf. Ex 33, 12-16), du chant de joie pour la victoire (cf. Ex 15), ou d'une lamentation dans l'accomplissement de sa propre mission (cf. Jr 20, 7-18). De cette façon, la parole que l'homme adresse à Dieu devient à son tour Parole de Dieu, confirmant le caractère de dialogue de toute la Révélation chrétienne[74]. L'existence tout entière de l'homme devient, dans cette perspective, un dialogue avec Dieu qui parle et écoute, qui appelle et engage notre vie. La Parole de Dieu révèle que toute l'existence de l'homme se situe dans le champ de l'appel divin[75].

La Parole de Dieu et la foi

25. « À Dieu qui révèle il faut apporter ‘l'obéissance de la foi' (Rm 16, 26 ; cf. Rm 1, 5 ; 2 Co 10, 5-6), par laquelle l'homme s'en remet tout entier librement à Dieu, en présentant ‘à Dieu qui révèle la pleine soumission de l'intelligence et de la volonté' et en donnant de plein gré son assentiment à la Révélation qu'Il a faite »[76]. Avec ces paroles, la Constitution dogmatique Dei Verbum a exprimé, de manière précise, l'attitude de l'homme devant Dieu. La réponse propre de l'homme à Dieu qui parle est la foi. En cela il est évident que « pour accueillir la Révélation, l'homme doit ouvrir sa conscience et son cœur à l'action de l'Esprit Saint qui lui fait comprendre la Parole de Dieu présente dans les Écritures Saintes »[77]. En effet, c'est le propre de la prédication de la Parole divine de faire surgir la foi, par laquelle nous adhérons de cœur à la vérité révélée et nous nous confions tout entier au Christ : « la foi naît de ce qu'on entend, et ce qu'on entend, c'est l'annonce de la parole du Christ » (Rm 10, 17). C'est toute l'histoire du Salut qui, de façon progressive, nous montre ce lien intime entre la Parole de Dieu et la foi qui s'accomplit dans la rencontre avec le Christ. Avec Lui, la foi prend la forme de la rencontre avec une Personne à laquelle on confie sa propre vie. Le Christ Jésus reste présent aujourd'hui dans l'histoire, dans son corps qui est l'Église ; ainsi, l'acte de notre foi est simultanément un acte personnel et ecclésial.

Le péché comme non-écoute de la Parole de Dieu

26. La Parole de Dieu révèle inévitablement aussi la possibilité dramatique, de la part de la liberté de l'homme, de se soustraire à ce dialogue d'alliance avec Dieu pour lequel nous avons été créés. La Parole divine révèle aussi le péché qui habite le cœur de l'homme. Nous trouvons très souvent, aussi bien dans l'Ancien que dans le Nouveau Testament, la description du péché comme non-écoute de la Parole, comme rupture de l'Alliance et donc comme fermeture à l'égard de Dieu qui appelle à la communion avec Lui[78]. En effet, l'Écriture Sainte nous montre comment le péché de l'homme est essentiellement désobéissance et ‘non-écoute'. C'est vraiment l'obéissance radicale de Jésus jusqu'à la mort de la Croix (Ph 2, 8) qui démasquera totalement ce péché. Dans son obéissance s'accomplit la Nouvelle Alliance entre Dieu et l'homme et nous est donnée la possibilité de la réconciliation. Jésus, en effet, a été envoyé par le Père comme victime d'expiation pour nos péchés et pour ceux du monde entier (cf 1 Jn 2, 2 ; 4, 10 ; Hb 7, 27). Ainsi, la possibilité miséricordieuse de la rédemption nous est offerte et le début d'une vie nouvelle dans le Christ. Pour cela, il est important que les fidèles soient formés à reconnaître la racine du péché dans la non-écoute de la Parole du Seigneur et à accueillir en Jésus, le Verbe de Dieu, le pardon qui nous ouvre au salut.

Marie, « Mère du Verbe de Dieu » et « Mère de la foi »

27. Les Pères synodaux ont déclaré que le but fondamental de la XIIe Assemblée était avant tout de « renouveler la foi de l'Église dans la Parole de Dieu » ; pour cela, il est nécessaire de regarder là où la réciprocité entre la Parole de Dieu et la foi s'est accomplie parfaitement, c'est-à-dire chez la Vierge Marie, « qui par son ‘oui' à la parole de l'Alliance et à sa mission, accomplit parfaitement la vocation divine de l'humanité »[79]. La réalité humaine, créée par le Verbe, trouve vraiment son plein accomplissement dans la foi obéissante de Marie. De l'Annonciation à la Pentecôte, elle se présente à nous comme la femme totalement disponible à la volonté de Dieu. Elle est l'Immaculée Conception, celle qui est « pleine de la grâce » de Dieu (cf. Lc 1, 28), docile à la Parole divine de façon inconditionnelle (cf. Lc 1, 38). Sa foi obéissante place son existence à chaque instant face à l'initiative de Dieu. Vierge à l'écoute, elle vit en pleine syntonie avec la volonté divine ; elle garde dans son cœur les événements de la vie de son Fils, en les ordonnant en une seule mosaïque (cf. Lc 2, 19.51)[80].

À notre époque, il est nécessaire que les fidèles soient initiés à mieux découvrir le lien entre Marie de Nazareth et l'écoute croyante de la Parole divine. J'exhorte aussi les chercheurs à approfondir le plus possible le rapport entre la mariologie et la théologie de la Parole. De cela, on pourra tirer un grand bénéfice autant pour la vie spirituelle que pour les études théologiques et bibliques. En effet, ce que l'intelligence de la foi a saisi concernant Marie se situe au centre le plus intime de la vérité chrétienne. En réalité, l'incarnation du Verbe ne peut être pensée en faisant abstraction de la liberté de cette jeune fille qui, par son assentiment, coopère de façon décisive à l'entrée de l'Eternel dans le temps. Elle est la figure de l'Église à l'écoute de la Parole de Dieu qui, en elle, s'est faite chair. Marie est aussi le symbole de l'ouverture à Dieu et aux autres ; de l'écoute active qui intériorise, qui assimile et où la Parole divine devient la matrice de la vie.

28. À ce point, je désire attirer l'attention sur la familiarité de Marie avec la Parole de Dieu. C'est ce qui resplendit avec une force particulière dans le Magnificat. Ici, en un certain sens, on voit comment elle s'identifie à la Parole, comment elle entre en elle ; dans ce merveilleux cantique de foi, la Vierge exalte le Seigneur avec sa propre Parole : « Le Magnificat, - portrait, pour ainsi dire, de son âme - est entièrement tissé de fils de l'Écriture Sainte, de fils extraits de la Parole de Dieu. On voit ainsi apparaître que, dans la Parole de Dieu, Marie est vraiment chez elle, elle en sort et elle y rentre avec un grand naturel. Elle parle et pense au moyen de la Parole de Dieu ; la Parole de Dieu devient sa parole, et sa parole naît de la Parole de Dieu. De plus, se manifeste ainsi que ses pensées sont au diapason des pensées de Dieu, que sa volonté consiste à vouloir avec Dieu. Étant profondément pénétrée par la Parole de Dieu, elle peut devenir la mère de la Parole incarnée »[81].

En outre, la référence à la Mère de Dieu nous montre comment l'agir de Dieu dans le monde implique aussi notre liberté parce que, dans la foi, la Parole divine nous transforme. Aussi, notre action apostolique et pastorale ne pourra jamais être efficace si nous n'apprenons pas de Marie à nous laisser modeler par l'œuvre de Dieu en nous : « l'attention pleine d'amour et de dévotion à la figure de Marie comme modèle et archétype de la foi de l'Église, est d'une importance capitale pour opérer aujourd'hui aussi un changement concret de paradigme dans la relation de l'Église avec la Parole, aussi bien dans l'attitude d'écoute orante qu'à travers la générosité de l'engagement pour la mission et l'annonce » [82].

Contemplant chez la Mère de Dieu une existence totalement modelée par la Parole, nous découvrons aussi que nous sommes appelés à entrer dans le mystère de la foi, par laquelle le Christ vient demeurer dans notre vie. Chaque chrétien qui croit, nous rappelle saint Ambroise, conçoit et engendre en un certain sens, le Verbe de Dieu en lui-même : s'il n'y a qu'une seule Mère du Christ selon la chair, en revanche, selon la foi, le Christ est le fruit de tous[83]. Donc ce qui est arrivé à Marie peut arriver en chacun de nous, chaque jour, dans l'écoute de la Parole et dans la célébration des Sacrements.


Source: vatican.va




Prière de la communauté

Acte d'amour du Curé d'Ars

Je vous aime, ô mon Dieu, Et mon seul désir est de vous aimer Jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je vous aime, ô Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en vous aimant que de vivre un seul instant sans vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de vous aimer parfaitement. Je vous aime, ô mon dieu, Et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on y aura jamais La douce consolation de vous aimer. Ô mon Dieu, Si ma langue ne peut dire à tout moment que je vous aime, Du moins, je veux que mon cœur Vous le répète autant de fois que je respire. Ah ! Faîtes-moi la grâce de souffrir en vous aimant, De vous aimer en souffrant, Et d’expirer un jour en vous aimant en sentant que je vous aime. Et plus j’approche de ma fin, Plus je vous conjure d’accroître mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il.

Merci ! 18 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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