La souffrance... Un appel ?
Réflexion
La souffrance… Voilà un mot qui évoque bien des situations, mais qui reste si difficile à définir, voire même à aborder. Un mot qui n’épargne personne, à des degrés divers. Alors que notre culture vante les mérites d’un bonheur facile et parfois bien éphémère, comment trouver le sens à notre souffrance ? Est-il possible d’être heureux malgré elle ?
La difficulté que j’ai de parler de la souffrance vient de ce que je ne peux l’évoquer à distance ou la décrire de l’extérieur.
Quand on veut parler de la souffrance, la première difficulté vient du langage. Dans le vocabulaire courant, souffrir c’est avoir mal, souffrir c’est rencontrer et supporter ce qui fait mal. Il y a donc un lien entre souffrance et mal. Il me faut donc expliquer au plan conceptuel ce qu’est la souffrance et ce qu’est le mal.
Il nous faut connaître le mal qui fait mal. Tout le monde s’accorde à dire que le mal détruit l’être. En toute rigueur philosophique, le mal est la privation d’un bien : ce qui devrait être n’est pas. Il est une situation d’injustice ou, pour reprendre un terme moderne, une violence. Ainsi, sans être quelque chose, le mal est réel. Il est injustice et violence, aussi il ne saurait être aimé. Il ne saurait être voulu. Il ne peut qu’être combattu.
Le terme de souffrance vient du latin qui dit celui qui est soumis et qui supporte quelque chose qu’il ne veut pas. C’est le sens du mot patient : le patient est celui qui pâtit, au sens où il porte et subit ce que son être refuse. Ainsi, du point de vue métaphysique, la souffrance est liée au mal mais elle n’est pas identique au mal. L’expression « avoir mal » dit bien ce qui se passe : le sujet pâtit de ce qui l’affecte, un manque ; il ressent l’absence de ce qui devrait être.
L'Organisation mondiale de la santé définit la santé comme un état de complet bien-être physique, mental et social, et qui ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité. C’est dire qu’il peut exister une souffrance physique, morale, ou sociale. Le lieu de la souffrance est le corps. Le mal au ventre, le mal au dos, le mal de tête, les vertiges… sont aussi le signe de ce qui relève de la vie de l’esprit, de la volonté, de la moralité. De même la souffrance spirituelle a un retentissement somatique, comme le montre la lecture du combat de Jacob. Le patriarche se confronte au mystère de Dieu dans la nuit obscure de la foi et la Bible nous dit qu’au lever du jour « il boitait de la hanche ». Cette expression montre bien que tout l’être est engagé dans le combat spirituel et que son effet est corporel (Genèse 32, 24-32).
La reconnaissance de la perfection de Dieu et de sa transcendance n’est pas une raison d’écarter la souffrance de son être divin, à condition d’avoir bien distingué entre la mal et la souffrance et de voir que la souffrance est l’attestation d’une meilleure qualité d’être.
Frère Christian
Intention de prière
Pour toutes les personnes qui souffrent dans leur corps, dans leur âme ou dans leur esprit.
Seigneur, fais briller sur elles ta lumière et apporte-leur le réconfort dont elles ont besoin.
Toi qui as fait de saint Jean de Dieu l’apôtre de la miséricorde, donne-nous de servir avec amour tous les souffrants.
N'hésitez pas à laisser vos intentions de prière sur notre chapelle en ligne, en cliquant ici ! Elles sont transmises à nos communautés qui les portent quotidiennement dans leurs prières.
Merci ! 168 personnes ont prié
25 commentaires
Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6