Les souffrances du serviteur

Les souffrances du serviteur (v. 1-13)

                                                Recevoir la grâce (v. 1)

            Il est question ici d'une collaboration de l'apôtre à l'œuvre de Dieu, en fait avec Dieu lui-même. Il l'avait signalée plus nettement dans la première épître : 

« Nous sommes collaborateurs de Dieu » (3 : 9). 

C'est là une notion importante. Nous sommes tous appelés à coopérer à cette grande œuvre de l'évangile, ne serait-ce que par nos supplications (1 : 11), ou notre hospitalité (3 Jean 8). La maison de Stéphanas était un modèle en cela (1 Cor. 16 : 15).


De quelle œuvre est-il question (v. 1) ? De l'œuvre de la réconciliation.


L'expression : « recevoir la grâce de Dieu en vain », peut s'appliquer aux deux catégories de personnes qui étaient à Corinthe.


Quelques-uns avaient la profession chrétienne sans posséder la vie divine. Paul parlera même plus loin de faux apôtres et de ministres de Satan (11 : 13, 15). 

Pour ceux-là, c'était en vain que la grâce de Dieu leur avait été prêchée. 

Mis en présence de l'évangile, ils avaient « goûté du don céleste » (Héb. 6 : 4), mais sans être délivrés de leurs péchés. La citation d'Esaïe (v. 2) donne à penser qu'il s'agit plutôt de la réception initiale de la grâce.
           Au contraire, la plupart d'entre eux, à Corinthe, avaient la faveur immense d'avoir été vraiment réconciliés avec Dieu. Mais pour ces croyants authentiques (comme pour chacun de nous) la grâce aurait été reçue en vain si elle n'avait pas eu d'effet dans leur vie quotidienne.

 Paul se donne lui-même en exemple, lorsqu'il écrit : 

« Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis ; et sa grâce envers moi n'a pas été vaine ; au contraire, j'ai travaillé beaucoup plus qu'eux tous, non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi » (1 Cor. 15 : 10).

                                                Le jour du salut (v. 2)

            Nous avons donc la responsabilité de ne pas mépriser la grâce de Dieu pour ne pas en perdre le bénéfice. Mais en même temps, cette grâce vient à notre secours pour que nous ne manquions pas à notre responsabilité. 

La parole de l'Éternel, citée par le prophète (Es. 49 : 8), confirme cette ressource.


Israël avait bien reçu, autrefois, la grâce de Dieu, mais en vain. 

Et son endurcissement a donné occasion à Dieu d'accorder sa grâce aux nations en un temps agréé. Le début de cette prophétie d'Esaïe (49 : 6) est cité par Paul à Antioche de Pisidie (Act. 13 : 47) pour révéler l'appel céleste de Dieu adressé aux nations. Et ce temps agréé (ce temps favorable) sera plus tard la part d'Israël. Mais pour l'heure, le salut est annoncé aux nations : c'est maintenant le jour du salut.


Quand le Seigneur, dans la synagogue de Nazareth, a choisi de lire le prophète en évoquant 

« l'an agréable du Seigneur » (Es. 61 : 1-2), Il a ajouté : 

« Cette Écriture est accomplie, vous l'entendant (litt : dans vos oreilles) » (Luc 4 : 21). 

C'était le début de cette ère de grâce dans laquelle nous sommes encore. Mais Il ne lit pas la suite du passage qui évoque le jour de la vengeance de Dieu. Ce jour, Dieu en soit béni, était remis à plus tard.

                                                La conduite du serviteur (v. 3)

            Paul, une fois de plus, revient sur une notion qu'il estime importante. 

Que pense-t-on de sa marche (4 : 2 ; 5 : 12) ? 

C'est en effet par sa conduite, exemplaire, soigneuse, irréprochable, qu'il donnera du poids à son message. Elle servira de pierre de touche pour la valeur et la crédibilité de l'évangile qu'il annonce. Il portait, pourrait-on dire, les chaussures de la préparation de l'évangile de paix (Eph. 6 : 15). 

Une marche répréhensible apporte inéluctablement du blâme sur le ministère.
           

Lors de la navigation à voile, un principe vital pour les bâtiments était celui-ci : plus il y a de voilure, plus il faut de lest. Ce qui revient à dire que plus on est connu (la voilure), plus la marche doit être exempte de critique (le lest). Les porteurs d'une bonne nouvelle doivent avoir une bonne conduite.

                                                Le creuset de l'épreuve (v. 4-10)

            L'apôtre montre ses relations avec Dieu dans les deux sens. D'abord du haut en bas (de Dieu vers son serviteur) : il attendait le secours et une énergie intérieure pour réaliser cette grande patience dans les épreuves. Il s'en remettait à Celui qui juge justement. Car précisément ses relations de bas en haut (du serviteur vers Dieu) le poussaient à rendre compte de tout à son Maître céleste.
           Dans ces lignes, deux prépositions : « par » et « dans » sont utilisées une vingtaine de fois, traduisant le même mot grec qui a les deux sens. Les qualités du serviteur sont manifestées à l'occasion du service (par), et celui-ci s'accomplit dans une ambiance hostile (dans). Nous rencontrons aussi quatre fois le mot « comme » (v. 9-10) qui signifie « en tant que ».

                                                La patience et les épreuves (v. 4-5)

            La première qualité requise est la patience dont il sera encore question plus loin (12 : 12). Le mot employé exprime une double notion de patience et d'endurance. 

Cette vertu nécessite une grande humilité et suppose le secours du « Dieu de patience et de consolation » (Rom. 15 : 5). Elle se rapproche beaucoup de la longanimité, terme traduit ainsi dans d'autres versions (v. 6).


La patience s'exprimerait plutôt à l'égard des circonstances et la longanimité (traduit aussi par patience) à l'égard des personnes (Eph. 4 : 2).


L'apôtre fixait les yeux sur le chef et le consommateur de la foi, qui a enduré la croix, ayant méprisé la honte (Héb. 12 : 2). La patience de Paul était mise à l'épreuve à travers ses circonstances et ses souffrances. Il donnera plus loin des détails saisissants (ch. 11) ; mais, dès maintenant, il en mentionne neuf, associées en trois groupes de trois :


– 1. Les circonstances générales (tribulations, nécessités, détresses) :
. Les tribulations auxquelles il aurait pu se soustraire, sont acceptées comme permises par Dieu.
. Les nécessités ne peuvent être évitées et sont permanentes (1 Thes. 3 : 7 ; Phil. 4 : 12). Elles font seulement appel à la dépendance.
                               . Les détresses (12 : 10), jumelées aux nécessités, conduisent à une situation humainement désespérée (Rom. 8 : 35). Un seul cri peut être poussé : « Jusques à quand, ô Eternel ? » Le roi David, avant Paul, avait connu de telles situations (Ps. 13 : 1).


 – 2. Les souffrances particulières (coups, prisons, troubles) : 

Ce sont des souffrances plus précises, infligées par les hommes et de plus en plus douloureuses.
. Les coups font allusion au fouet
. Les prisons. Pour Paul, en l'occurrence, la prison était plus frustrante pour le travail. 

Mais Satan fait une œuvre qui le trompe (Phil. 1 : 12-14 ; Prov. 11 : 18). L'apôtre reparlera de ces choses (ch. 11) pour préciser leur répétition et en dresser un bilan, certes provisoire, car sa course terrestre à cette époque est loin d'être achevée.
                               . Les troubles, enfin. Rien n'est plus effrayant qu'une foule en furie. C'est l'anarchie (Act. 14 : 19 ; 16 : 22 ; 19 : 28 ; 21 : 27-36).


 – 3. Les peines dans le travail (travaux, veilles, jeûnes) : 

Le troisième groupe de circonstances parle des épreuves liées directement à son ardeur au travail. Là aussi elles sont par rang de gravité.


. Les travaux. Quelle activité que celle de Paul dans les choses spirituelles et matérielles !
. Les veilles. Ses travaux sont souvent nocturnes, d'où les veilles pour subvenir à ses besoins et à ceux des autres (Act. 20 : 33-35).
                               . Les jeûnes. Enfin, il y avait aussi les jeûnes involontaires par manque de moyens et de temps. Peu de sommeil, beaucoup de travail, frugalité, comment résister ?

           La conscience de sa position devant le Seigneur lui fait dominer les circonstances qui ne mettaient pas en cause sa foi dans les ressources d'en haut.


                                                Les ressources (v. 6-7)

            Ces versets montrent que toutes les épreuves endurées par le serviteur contribuent à son développement spirituel et mettent aussi en jeu les ressources du Maître. Les contrastes énumérés à la fin de ce paragraphe n'étonnent pas. Il y a opposition totale entre les estimations superficielles de ce monde et les réalités intérieures qui lui sont cachées.


– 1. L'apôtre parle d'abord des vertus morales quant à lui-même (v. 6) :
. La pureté : celle de ses motifs et de ses sentiments. Il n'y avait rien d'artificiel chez lui.
. La connaissance : il sait qui il a cru (2 Tim. 1 : 12), et il travaille en toute connaissance de cause.
  La justice (v. 7) : il s'agit de la justice pratique du croyant, et non de ce qu'il est devant Dieu (5. 21). Elle était pour lui une arme, mais aussi une cuirasse (Eph. 6 : 14).


 – 2. Viennent ensuite les vertus morales par rapport aux autres (v. 6 fin) :
. La patience : l'esprit de vengeance était banni de son cœur. Il supportait tout ce qu'il fallait car il se souvenait d'avoir été lui-même objet de la longanimité de Dieu. Il était persécuté, mais il avait été, lui, un fameux persécuteur.
. La bonté : une vertu active, un des aspects du fruit de l'Esprit (Gal. 5 : 22).
. L'Esprit Saint est cité ensuite, ce qui peut paraître étrange ici. Les qualités énumérées ne sont pas naturelles, ni innées ou acquises. Seul, l'Esprit de Dieu est la source de toutes vertus.


L'amour sans hypocrisie : ce n'est pas la seule fois que cette précision est donnée 

(Rom. 12 : 9 ; 1 Pier. 1 : 22). 

L'amour se réjouit avec la vérité. 

Amour et vérité sont deux valeurs indissociables. 

L'absence de l'une défigure l'autre.


– 3. Enfin, viennent les ressources pour le service (v. 7) : 

la parole de la vérité et la puissance de Dieu.
Il s'agit de la Parole accompagnée d'effets, de la Parole opérante. C'est une arme offensive : l'épée de l'Esprit. Car Paul présente ici le service comme un combat victorieux attribué à la puissance de Dieu et de sa Parole. Ce sont les armes de la main droite. La main gauche, elle, se sert de l'arme défensive : le bouclier de la foi.
           Toutes ces armes, bien avant Paul, avaient été connues du roi David. 

« Le Dieu qui me ceint de force et qui rend ma voie parfaite… qui enseigne mes mains à combattre, et mes bras bandent un arc d'airain. Et tu m'as donné le bouclier de ton salut, et ta droite m'a soutenu » (Ps. 18 : 32, 34-35).


                                        

Prière de la communauté

PRIERE D'INVOCATION A LA SAINTE CROIX

Dieu Tout-Puissant qui avez souffert la mort sur l'arbre patibulaire pour tous nos péchés, Soyez avec moi, † Sainte Croix de Jésus-Christ, Ayez pitié de moi, † Sainte Croix de Jésus-Christ, Soyez mon espoir, † Sainte Croix de Jésus-Christ, Repoussez de moi toute arme. † Sainte Croix de Jésus-Christ, Versez en moi tout bien, † Sainte Croix de Jésus-Christ, Détournez de moi tout mal. † Sainte Croix de Jésus-Christ, Faites que je parvienne au chemin du salut. † Sainte Croix de Jésus-Christ, Repoussez de moi toute atteinte de mort. † Sainte Croix de Jésus-Christ, Préservez moi des accidents corporels et temporels. Que j'adore la Sainte Croix de Jésus-Christ à jamais ! Jésus de Nazareth crucifié, Ayez pitié de moi, Faites que l'Esprit malin et nuisible fuie de moi ! Dans tous les siècles des siècles, Ainsi soit-il ! En l'honneur du sang précieux de Notre Seigneur Jésus-Christ, en l'honneur de Son Incarnation, par où Il peut nous conduire à la Vie éternelle, aussi vrai que Notre Seigneur Jésus Christ est né le jour de Noël et qu'Il a été crucifié le Vendredi Saint. Amen

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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