Etre fidèle jusqu'au bout

Être fidèle jusqu'au bout


Seigneur, par l'intercession de Saint Thomas More, qui a été fidèle à sa conscience éclairée par la foi jusqu'au don ultime de sa vie, donne-nous la grâce de persévérer jusqu'au bout à l'œuvre de la Trinité en nous, avec nous et par nous, pour Sa Gloire et le Salut du monde.


« Suis-moi qui suis ton guide ; tu te défies de toi, mets ton espoir en moi. Vois je te précède sur ce chemin qui te fait si peur. » 

La tristesse du Christ 


Je vous salue Marie - Notre Père - Gloire au Père

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Tout en Dieu

Nous le savons, il s'agit de bien finir sa vie, en faisant de sa mort une offrande d'amour. C'est ce que nous dit le Christ lorsqu'Il nous invite à donner notre vie pour nos amis. C'est ce dont Saint Paul se fait aussi l'écho quand il nous invite à mener le bon combat jusqu'au terme pour recevoir la couronne de lauriers, les palmes de la victoire (1 Ti 6-12  et 2 Ti 4-6, 8). Notre vie ici-bas n'est finalement que la préparation lointaine puis prochaine de cette échéance aussi joyeuse que douloureuse, comme en témoigne éloquemment celle de Thomas More. 

L'audace des « oui » qui préparent

Tu as été fidèle en peu de choses, je t'en confierai beaucoup. Entre dans la joie de ton maître. 

Mt 25 ; 23 

Au cours de notre vie, nous sommes appelés à croître en « intensité d'être ». Et cette intensité est le fruit de l'inconditionnalité de notre présence, qui croît par détachements successifs. Le chemin en plan incliné consiste à ce que nos actes – aussi ordinaires qu'ils puissent paraître – ne soient que réponse à l'appel de la Trinité à jaillir ici et maintenant – à travers nous – au(x)  cœur(s) du monde. Lorsque Thomas More répond oui à l'appel de son père à faire des études de droit, il prépare sa réponse à l'appel d'Henri VIII. Son refus d'obéir à Henri VII prépare le refus de signer le serment d'Henri VIII. Pour y parvenir, Thomas More a donné une place de choix à la considération de la mort, qu'on peut percevoir à ses écrits de jeunesse. Toute sa vie dans ses gestes les plus quotidiens le prépare à répondre toujours plus justement et totalement à l'appel de son baptême à un détachement radical au service de la liberté d'aimer jusqu'au bout. 


C'est le corps lui-même, vêtement de l'âme, qu'il nous faut abandonner plutôt que de consentir à une infamie. Car si nous essayons de le conserver par un péché nous le perdons et abandonnons du même coup notre âme. Mais si, pour l'amour de Dieu, nous en supportons patiemment l'abandon comme le serpent se défait de sa vieille peau, en la frottant aux épines et aux ronces, et la laisse dans les buissons, d'où il ressort brillant et rajeuni, de même nous aussi, qui, suivant le conseil du Christ, sommes devenus prudents comme des serpents, nous laisserons sur terre, pour l'amour de Dieu, ce corps vieilli, comme une dépouille de serpent arrachée parmi les épines des tribulations [...] et nous serons transportés en hâte au ciel, sans avoir jamais par la suite à connaître la décrépitude.

Thomas More, La tristesse du Christ 


Que votre parole soit “oui”, si c'est “oui”, “non”, si c'est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais.

Mt 5 ; 37


L'audace de l'espérance sans faille

Le Dialogue du Réconfort dans les Tribulations dit à chaque mot l'espérance inépuisable de Thomas More. Toute sa vie, chacune de ses décisions se fait l'écho conscient de la toute puissance de la Trinité qui œuvre. Dans ce Dialogue du Réconfort, tous les soucis et questionnements humains et temporels trouvent leur paix dans l'espérance et la confiance absolue en Dieu, qui ne veut que le bien en tout et pour tous. Cette espérance chez Thomas More ne nie pas les difficultés, ne surpasse pas les réalités, au contraire, elle lui permet de s'ancrer dans le réel tel qu'il est pour y agir avec la « liberté glorieuse des enfants de Dieu » (Ro 8-21), dans la paix, la joie et les « tribulations ».    


Ce qu'il a voulu, ce n'est pas du tout qu'on ne recule jamais devant la mort, mais plutôt que, en reculant et fuyant devant la mort temporelle, on ne court pas à la mort éternelle par le reniement de sa foi... Le propre du courage, c'est d'endurer ce qui est pénible, alors que celui de la stupidité c'est d'être insensible dans l'épreuve.

Thomas More, La Tristesse du Christ

... je n'oublie pas en cette affaire le conseil du Christ dans l'Évangile, à savoir qu'avant de construire ce château pour la sauvegarde de mon âme, je dois m'asseoir pour faire le compte de ce qu'il coûtera. Meg, pendant mainte et mainte nuit sans repos, tandis que ma femme dormait, pensant que je dormais aussi, j'ai calculé le coût (Lc 14,28-31) de tous les dangers qui pouvaient m'assaillir, si bien que je suis sûr de n'être pris au dépourvu par aucun. Et après ce compte, ma fille, j'avais le cœur bien gros. Pourtant (grâces en soient rendues au Seigneur) en dépit de tout cela, je n'ai jamais songé à changer d'avis, quand bien même me dût advenir ce qui faisait ma pire crainte.

Thomas More, Écrits de prison

L'audace du dépouillement

Thomas More mène une vie de détachement, avec l'audace de laisser le monde au gouvernement de la Providence. Sa vie se déploie dans une pureté radicale d'intention. Il vit dépouillé jusqu'à ne pas chercher à revendiquer le bien pour lequel il meurt : la liberté d'aimer en conscience. A aucun moment il ne cherche à se faire des alliés, à entrainer d'autres dans sa cause. Il ne cherche pas à enseigner, à transmettre, à convaincre. Il reste à sa place, dans une grande droiture d'intention. Aucune négociation, aucune discussion, seule la ferme résolution de faire ce qui est bon pour Dieu et de s'abandonner à la Providence. Ainsi meurt-il seul au nom de la conscience personnelle, laissant chacun à son propre gouvernement. Et c'est ainsi – dépouillé de tout – qu'il devient apôtre de la conscience et nous ouvre un chemin de liberté et de responsabilité éminentes, signatures de notre création à l'image et de notre vocation à la ressemblance de la Trinité. 


Joie, louanges, honneurs — tout s'enfuit très vite :

         Rien ne reste stable que l'amour de Dieu.

         Pauvres hommes, méfiez-vous des plaisirs éphémères,

         Ne vous attachez point à ce qui passe.

         Dieu vous fera don de la vie éternelle :

         En Dieu qui ne change point fixez vos cœurs

Thomas MORE, Poèmes anglais

Quelles résonances ? 

  • Quels « oui » du quotidien ai-je à cœur de prononcer pour répondre à l'appel de la Trinité et me préparer ainsi au grand « oui » de l'offrande de ma vie à l'heure de la mort ?
  • Ai-je devant les yeux la ferme espérance qui soutient les regards et les actes que je suis appelé à poser en ce monde ? 
  • Suis-je prêt à offrir ma vie, dans son humanité pour me laisser « assumer » par la Trinité, qui peut ainsi se déployer à travers moi ici et maintenant ? 


Prière de la communauté

O saint Thomas More

Qui par l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, avez donné un exemple éloquent de cohérence morale et d'esprit de service, que ce soit comme fidèle de l'Eglise, comme époux, comme père de famille, comme avocat ou comme responsable politique, Faites que tous ceux qu'anime un idéal de service authentique trouvent auprès de vous la doctrine, l'exemple et l'intercession qui leur assurent un chemin sûr, et permettez ainsi qu'ils soient saints, semeurs de paix et de joie. Par les mérites de la Passion de Jésus-Christ Notre Seigneur. Amen.

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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Neuf jours avec Thomas More, apôtre de la conscience

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