Saint Joseph, un père dans l'ombre

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Méditation du dimanche 4 avril 2021, dimanche de Pâques. 


Joseph, père dans l'ombre

Je suis restée longtemps dans la méconnaissance de la figure de saint Joseph. Interpellée, il est vrai, par la dévotion particulière de cette amie dont il est le saint patron, il m'a fallu ce très beau texte pour découvrir cet homme et que puisse « [grandir en moi] l'amour envers ce grand saint ».

A la fin de Patris corde, Joseph nous est présenté comme un père dans l'ombre. Or, à l'ombre nous associons aisément le silence. Dans les évangiles Joseph n'est pas un homme qui parle mais un homme parlé, un homme qui se dit à travers toutes ses attitudes envers Marie et l'enfant surgi de l'ombre divine.
Il est beau que les silences de Joseph nourrissent notre foi en le Verbe qui s'incarne. Pas de paroles d'enseignements ou de conseils dans la bouche de Joseph à ce fils donné mais l'évocation de gestes répétés : ceux de la lecture des Écritures, ceux qui construisent un homme et lui apprennent un métier.

Des silences de Joseph pour que celui qui est le Verbe puisse devenir Parole vivante de Dieu dans nos vies. Des silences de Joseph comme lieu de la gestation des mots du salut. Ainsi il nous apprend que les plus grandes révélations se font dans le silence d'un cœur ouvert et accueillant.

Ecoutons le pape François parler de ce père qui se tient « dans l'ombre du Père des cieux ».


« Un père dans l'ombre. C'est ainsi que Joseph a exercé la paternité pendant toute sa vie.

On ne naît pas père, on le devient. Et on ne le devient pas seulement parce qu'on met au monde un enfant, mais parce qu'on prend soin de lui de manière responsable. Toutes les fois que quelqu'un assume la responsabilité de la vie d'un autre, dans un certain sens, il exerce une paternité à son égard.
[…] Être père signifie introduire l'enfant à l'expérience de la vie, à la réalité. Ne pas le retenir, ne pas l'emprisonner, ne pas le posséder, mais le rendre capable de choix, de liberté, de départs. C'est peut-être pourquoi, à côté du nom de père, la tradition a qualifié Joseph de « très chaste ». Ce n'est pas une indication simplement affective, mais c'est la synthèse d'une attitude qui exprime le contraire de la possession. […] C'est seulement quand un amour est chaste qu'il est vraiment amour. […] Dieu lui-même a aimé l'homme d'un amour chaste, en le laissant libre même de se tromper et de se retourner contre lui. La logique de l'amour est toujours une logique de liberté, et Joseph a su aimer de manière extraordinairement libre. Il ne s'est jamais mis au centre. Il a su se décentrer, mettre au centre de sa vie Marie et Joseph. »

Pour autant nous rappelle le pape François « Le bonheur de Joseph n'est pas dans la logique du sacrifice de soi, mais du don de soi. On ne perçoit jamais en cet homme de la frustration, mais seulement de la confiance. Son silence persistant ne contient pas de plaintes mais des gestes concrets de confiance.

[…] La paternité qui renonce à la tentation de vivre la vie des enfants ouvre toujours tout grand des espaces à l'inédit. Chaque enfant porte toujours avec soi un mystère, un inédit qui peut être révélé seulement avec l'aide d'un père qui respecte sa liberté. Un père qui est conscient de compléter son action éducative et de vivre pleinement la paternité seulement quand il s'est rendu « inutile », quand il voit que l'enfant est autonome et marche tout seul sur les sentiers de la vie, quand il se met dans la situation de Joseph qui a toujours su que cet Enfant n'était pas le sien mais avait été simplement confié à ses soins. […]

Chaque fois que nous nous trouvons dans la condition d'exercer la paternité, nous devons toujours nous rappeler qu'il ne s'agit jamais d'un exercice de possession, mais d'un « signe » qui renvoie à une paternité plus haute. En un certain sens, nous sommes toujours tous dans la condition de Joseph : une ombre de l'unique Père céleste qui [comme le dit saint Matthieu], « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes » (Mt 5, 45) ; et une ombre qui suit le Fils. » Patris Corde, 7


Ce dimanche 4 avril nous célèbrerons la Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ, sorti du tombeau pour nourrir notre espérance. Il sera alors temps de sortir de nos obscurités et de nous placer sous la lumière du Ressuscité.

Nous pouvons peut-être y préparer nos cœurs, après avoir lu Patris corde, en contemplant aussi le tableau de Georges de la Tour : L'annonce à saint Joseph. Tout se joue dans la lumière et le silence. Deux ombres se rencontrent : celle de l'ange mystérieusement surgi et qui tend la main vers saint Joseph endormi. Le bras de l'ange cache en partie la bougie, symbole de la lumière divine qui s'apprête à venir au monde. La parole est adressée en songe – c'est-à-dire dans le secret du cœur – à Joseph. Pas de promesse de gloire pour cet homme juste mais l'assurance que son rôle de père de Jésus sur cette terre sera toujours sous la protection de l'ombre du Père céleste. Laissons-nous toucher dans nos obscurités par la lumière et accomplissons, joyeux, notre mission de disciples-missionnaire qui se tiennent à l'ombre protectrice du Ressuscité. Belles fêtes de Pâques !


Méditations de Carême : cheminer vers Pâques à l'école de saint Joseph, père aimant


Prière de la communauté

La prière du pape François à saint Joseph

Salut, gardien du Rédempteur, époux de la Vierge Marie. À toi Dieu a confié son Fils ; en toi Marie a remis sa confiance ; avec toi le Christ est devenu homme. O bienheureux Joseph, montre-toi aussi un père pour nous, et conduis-nous sur le chemin de la vie. Obtiens-nous grâce, miséricorde et courage, et défends-nous de tout mal. Amen.

Merci ! 4 personnes ont prié

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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