LA PRIÈRE D'ABANDON #1

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LA PRIÈRE D’ABANDON DE CHARLES DE FOUCAULD

 PREMIÈRE PARTIE

 

On a souvent oublié le contexte original de cette prière : son origine est d’abord une méditation.  On en viendra à croire qu’elle a été léguée directement par Charles qui l’aurait utilisée lui-même durant toute sa vie. En fait, c'est après sa mort que les premières congrégations nées de sa spiritualité vont publier  quelques écrits...dont cette méditation.

En fait, elle est extraite des "méditations sur l’Évangile au sujet des principales vertus", dont on possède deux manuscrits autographes et dont un a probablement été écrit à la fin du séjour à Akbès par frère Marie-Albéric, en 1896, et non à Nazareth, en 1898.

Ces méditations portent comme sous-titre :

« Paroles et exemples de Notre-Seigneur Jésus-Christ » touchant la prière, la foi. Suivent douze autres titres, mais seuls les deux premiers seront traités. Dans chaque Évangile, le frère Marie-Albéric prend d’abord les versets qui parlent de la prière. Il recommencera sur le thème de la foi.

Le passage qui nous intéresse vient des commentaires des versets 34 et 46 du chapitre 23 de St Luc.  Nous pouvons lire le texte manuscrit de la méditation, tel qu'il a été écrit par Charles lui-même (et publié dans Charles de Foucauld, Le chemin vers Tamanrasset, Karthala, 2002, p.71. 23, 46... « Mon Père, je remets mon esprit entre Vos mains » ...)

« C’est la dernière prière de notre Maître, de notre Bien-aimé... puisse-t-elle être la nôtre ... Et qu’elle soit non seulement celle de notre dernier instant, mais celle de tous nos instants :

 

Mon Père, je me remets entre Vos mains ;

Mon Père, je me confie à Vous ;

Mon Père, je m’abandonne à Vous ;

Mon Père, faites de moi ce qu’il Vous plaira ;

Quoi que Vous fassiez de moi, je Vous remercie ;

Merci de tout ; je suis prêt, à tout ; j’accepte tout ; je Vous remercie de tout ;

Pourvu que Votre Volonté́ se fasse en moi, mon Dieu,

Pourvu que Votre Volonté́ se fasse en toutes Vos créatures, en tous Vos enfants, en tous ceux   que Votre cœur aime,

Je ne désire rien d’autre, mon Dieu ;

Je remets mon âme entre Vos mains ;

Je Vous la donne, mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je Vous aime,

Et que ce m’est un besoin d’amour de me donner,

De me remettre en Vos mains sans mesure ;

Je me remets entre Vos mains avec une infinie confiance,

Car Vous êtes mon Père ».

 

 

Comme je vous le disais, ce texte ne peut pas être la prière du Père de Foucauld, parce que d'une part elle a été écrite alors qu’il n’était pas Père mais un simple moine en instance de quitter la Trappe et d’autre part, rien ne permet de penser qu’il l’aurait utilisée lui-même comme prière et encore moins qu’il aurait eu l’intention de la transmettre comme telle à des disciples. On ne retrouve aucune allusion à cette prière dans le reste de ses écrits. Il semble qu’il n’a jamais eu l’idée de composer une prière à un moment ou l’autre de sa vie.

Ceci dit, reconnaissons quand-même qu’en reprenant ce texte comme prière, on reste fidèle à la pensée du frère Marie-Albéric

Mais en simplifiant le texte répétitif écrit par lui, chacune des composantes de cette prière n’apparaît plus à sa place et perd beaucoup de la force que lui donnaient les répétitions. Alors, pour en retrouver toute la signification, j’aimerais m’en tenir au texte intégral qui fait mieux ressortir la richesse du contenu et permet de nuancer ce que la sécheresse d’un résumé́ durcit trop facilement. Cependant nous garderons le tutoiement devenu habituel en français.

 

LA PRIÈRE DU FILS 

L’originalité́ de cette méditation, c’est que le frère Marie-Albéric ne commente pas une prière de Jésus. Il ne s’adresse pas à lui comme d’habitude. Il ne fait pas un commentaire mais une paraphrase: cas unique pour lui.  Ici, Il se tient avec Jésus devant le Père : « Ô Jesus ... c’est avec Vous que je me tiens devant votre Père en oraison muette ».  Pour sentir toute la force de cette prière filiale, reprenons le texte original où la répétition de l’invocation a plus d’importance que l’attitude exprimée :

Mon Père, je me remets entre Tes mains

   Mon Père, je me confie à Toi

   Mon Père, je m’abandonne à Toi

   Mon Père, fais de moi ce qu’Il Te plaira

et en finale :

   car Tu es mon Père ».

 

Quatre fois « mon Père » au commencement et une fois à la fin. Voilà  l’invocation qui donne son sens à tout le reste. Les mains dans lesquelles se jette celui qui prie, sont celles d’un père, son père, le Père.

Mais cette prière n’est pas n’importe quelle prière ! C’est la prière de Jésus, la prière du Fils, c’est sa dernière prière, son dernier cri… Le dernier spasme de son être que Jésus nous donne ce Souffle qui nous rend capable de répéter maintenant cette même prière. (Jean 19,30).

 

UNE PRIÈRE D'OFFRANDE 

« Mon Père, je me remets entre Tes mains »

 

A-t-on oublié cet acte d’offrande de Jésus qui est l’essentiel !  « Ceci est mon corps livré pour vous ». Ce que le Fils remet entre les mains de son Père, c’est tout son être, son souffle, son âme, sa vie, sa personne. Chaque mot utilisé donne une note particulière pour exprimer le don total de Celui qui s’offre, se donne, se remet entre les mains du Père. C’est l’offrande d’une volonté́ libre : « Ma vie nul ne la prend c’est moi qui la donne ».

Mais, nous l’avons dit, c’est la dernière prière de Jésus. Ce n’est pas la prière du Jardin des Oliviers, c’est bien la même volonté́ qui s’exprime, mais il y a une grande différence entre les deux situations.

C’est la prière d’un condamné livré au pouvoir des hommes. Ce n’est pas la prière d’un moine en sécurité́ dans sa cellule.

 

UNE PRIÈRE DE CONFIANCE

« Mon Père, je me confie à Toi »

Si cette seconde phrase n’avait pas été supprimée, la prière serait devenue une prière de confiance. On retrouve cette « infinie confiance » en finale, mais il ne faudrait pas oublier qu’elle est aussi au début. C’est la démarche de l’enfant qui se jette dans les bras de son père. La confiance c’est le sentiment qui anéantit la crainte et bannit la peur de l’avenir, cette peur qui paralyse l’adulte.

Devant la mort, dans la souffrance et face à toutes les épreuves de la vie, l’acte de foi devient un acte de confiance. Faire confiance et compter sur quelqu’un à ces moments-là tient de cette folie qui fait partie de l’acte de foi.

 

UNE PRIÈRE D'ABANDON 

« Mon Père, je m’abandonne à Toi »

Parce qu’elle commence par ces mots, cette prière est devenue « La Prière d’Abandon ». Ce n’est pas sans conséquence, pour une bonne compréhension, à cause de l’ambiguïté́ du sens qu’a pris ce mot. 

Dans le psaume 22 : « Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? ». Et quand on dit que Jésus est mort abandonné (par ses disciples) ou que la tante de Charles de Foucauld, est morte « toute abandonnée » (à Dieu), il est clair que le sens est différent.

Il faut donc, pour comprendre donner à l’abandon le sens que lui donnait le frère Marie-Albéric à cette époque de sa vie : « Le tendre abandon d’un fils qui se sait aimé .... C’est un fils qui parle avec un familier et tendre abandon à son Père ».  L’abandon à la divine Providence quand il écrivait cette méditation.

 

PRIONS:

« Et qu'était cette prière qui faisait la moitié de votre vie à Nazareth ?  C'était d'abord et surtout l'adoration, c'est-à-dire la contemplation, l'admiration muette qui est la plus éloquente des louanges, cette admiration muette qui renferme la plus passionnée des déclarations d'amour, comme l'amour d'admiration est le plus ardent des amours. »

 

 

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Prière de la communauté

Mon Père, je m’abandonne à Vous (Bx Charles de Foucauld)

Mon Père, je m’abandonne à Vous, faites de moi tout ce qu’il vous plaira. Quoique vous fassiez de moi, je vous remercie. Je suis prêt à tout. J’accepte tout, pourvu que votre volonté se fasse en moi, en toutes vos créatures ; je ne désire rien d’autre, mon Dieu. Je remets mon âme entre vos mains, je vous la donne, ô mon Dieu, avec tout l’amour de mon cœur, parce que je vous aime, et que ce m’est un besoin d’amour de me donner, de me remettre entre vos mains, sans mesure, avec une infinie confiance car vous êtes mon Père !

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14 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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PRIER AVEC LE FRÈRE CHARLES DE FOUCAULD

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