Jour de Pâques : Rayonner Dieu

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Evangile : Le tombeau vide et les apparitions (Mt 28, 1-10)

 

« Après le sabbat, à l’heure où commence à poindre le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine et l’autre Marie vinrent pour regarder le sépulcre. Et voilà qu’il y eut un grand tremblement de terre ; l’ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s’assit dessus. Il avait l’aspect de l’éclair, et son vêtement était blanc comme neige. Les gardes, dans la crainte qu’ils éprouvèrent, se mirent à trembler et devinrent comme morts.

L’ange prit la parole et dit aux femmes : “Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié. Il n’est pas ici, car il est ressuscité, comme il l’avait dit. Venez voir l’endroit où il reposait. Puis, vite, allez dire à ses disciples : Il est ressuscité d’entre les morts, et voici qu’il vous précède en Galilée ; là vous le verrez. Voilà ce que j’avais à vous dire.”

Vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vient à leur rencontre et leur dit : “Je vous salue.”

Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : “Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront.” »

 

1.La méditation du jour : « Nous ressusciterons avec Lui » (L 42)

 

  • La joie de Pâques

À plusieurs reprises, Élisabeth évoque la Semaine Sainte qui s’achève par la joie du matin de Pâques. Avant son entrée au Carmel, elle écrit à Marguerite Gollot : « Vous rappelez-vous notre veillée du Jeudi saint ? Oh ! quel souvenir ! Cette année je n’ai personne pour me ramener mais j'espère aller quand même un petit moment au Carmel. Durant cette nuit d'amour, faut-il vous dire que je ne vous oublierai pas ? Vendredi je vous donne rendez-vous au pied de la Croix jusqu'à 3 heures, il faut que nous mourions avec Lui, oui, n’est-ce pas, mourir à tout, pour ne plus vivre que de Lui ! Dimanche aussi nous ressusciterons avec Lui. Oh, cette fête de Pâques, il me semble qu'il faudrait aller la faire là-haut dans notre Carmel du Ciel ; mais quand Il voudra, qu'importe la vie ou la mort, aimons !... » (L 42).

Au Carmel, elle écrit à ses cousines : « Oh ! si vous saviez ce que c'est beau une semaine sainte au Carmel, j'aurais voulu que vous assistiez à nos beaux Offices, et surtout à notre belle fête de Pâques. Ce jour-là nous chantons matines à 3 heures du matin, nous entrons en procession au chœur revêtues de nos manteaux blancs, tenant chacune un cierge, en chantant le Regina Cœli. À 5 heures nous avons la Messe de la Résurrection, suivie d'une magnifique procession dans notre beau jardin. Tout était si calme, si mystérieux, il semblait qu'à travers les allées solitaires le Maître allait nous apparaître comme autrefois à Madeleine, et si nos yeux ne l’ont vu, du moins nos âmes l’ont rencontré dans la foi. C'est si bon la foi, c'est le Ciel dans les ténèbres, mais un jour le voile tombera et nous contemplerons en sa lumière Celui que nous aimons » (L 162).

Mais c’est sans doute dans le début de sa lettre à l’abbé Chevignard qu’elle exprime le mieux sa pensée sur la résurrection qui rejoint le croyant dans son être le plus profond : « “Dieu est libre de tout sauf de son amour.” Cette parole, qui est je crois de Mgr Gay, me donne beaucoup à l’âme, particulièrement en ce temps de la Résurrection où le Christ vainqueur de la mort veut demeurer notre captif. Et il me semble que c’est ainsi que nous pouvons ressusciter avec Lui : en passant sur la terre “libres de tout sauf de notre amour”, l’âme et le cœur toujours fixés en Dieu, nous répétant ces paroles que sainte Catherine de Sienne aimait à se redire dans le silence de son âme : “Je suis cherchée, je suis aimée”. Voilà ce qui est vrai, tout le reste est ce qui n’est pas. Oh ! qu'il ferait bon, comme vous me le dites, vivre de cette vie de la Trinité que Jésus-Christ est venu nous apporter. Il a tant dit qu’Il était la Vie, et qu’Il venait pour nous la donner abondante ». (L 199). Il s’agit pour nous d’accueillir cette vie nouvelle et de la laisser rayonner.

 

  • Rayonner Dieu

Élisabeth propose à son amie Germaine de Gemeaux de lui confier son âme, elle écrit : « Si vous voulez bien me donner votre âme, je la consacrerai à la Sainte Trinité afin qu’elle vous introduise dans la profondeur du Mystère, et que ces Trois que nous aimons tant toutes deux soient vraiment le Centre où s'écoule notre vie ! Sainte Thérèse dit que l’âme est comme un cristal en lequel se reflète la Divinité. J’aime tant cette comparaison, et lorsque je vois le soleil envahir nos cloîtres de ses rayons, je pense que Dieu envahit ainsi l'âme qui ne cherche que Lui ! Ma chérie, vivons dans l’intimité avec notre Bien-Aimé, soyons tout à Lui, comme Lui est tout à nous » (L 136).

Maintenant qu’elle est déclarée sainte, n’hésitons pas à lui confier notre âme pour qu’elle la consacre ainsi à la Sainte Trinité, nous pourrons alors « rayonner » de la lumière même de Dieu et devenir des disciples-missionnaires, comme elle l’écrit à l’abbé Baubis : « Il est penché sur nous avec toute sa charité, de jour et de nuit voulant nous communiquer, nous infuser sa vie divine, afin de faire de nous des êtres déifiés, qui le rayonnent partout […] Apôtre, carmélite, c’est tout un ! Soyons tout à Lui » (L 124).

À son amie Germaine de Gemeaux, elle précise : « une âme unie à Jésus est un vivant sourire qui le rayonne et qui le donne » (L 252). Soyons donc les témoins de la joie et de la vie du Christ : que ce temps pascal qui s’ouvre nous en montre le chemin ! Bonne route !

 

Frère Didier-Marie Golay, ocd (couvent de Lisieux)

Prière de la communauté

Prière d'Elisabeth

O mon Dieu, Trinité que j'adore, aidez-moi à m'oublier entièrement pour m'établir en vous, immobile et paisible comme si déjà mon âme était dans l'éternité. Que rien ne puisse troubler ma paix, ni me faire Sortir de vous, ô mon Immuable, mais que chaque minute m'emporte plus loin dans la profondeur de votre Mystère.

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7 commentaires

Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6

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Carême : rayonner Dieu avec Elisabeth de la Trinité

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