Multiplication des pains
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc
En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une grande foule, et que les gens n'avaient rien à manger, Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit : « J'ai de la compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n'ont rien à manger. Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et certains d'entre eux sont venus de loin. » Ses disciples lui répondirent : « Où donc pourra-t-on trouver du pain pour les rassasier ici, dans le désert ? » Il leur demanda : « Combien de pains avez-vous ? » Ils lui dirent : « Sept. » Alors il ordonna à la foule de s'asseoir par terre. Puis, prenant les sept pains et rendant grâce, il les rompit, et il les donnait à ses disciples pour que ceux-ci les distribuent ; et ils les distribuèrent à la foule. Ils avaient aussi quelques petits poissons, que Jésus bénit et fit aussi distribuer. Les gens mangèrent et furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait sept corbeilles. Or, ils étaient environ quatre mille. Puis Jésus les renvoya. Aussitôt, montant dans la barque avec ses disciples, il alla dans la région de Dalmanoutha. (Mc 8, 1-10)
Malheureux détour
L'homme et la femme ont été créés libres. Or ils ont abusé de cette liberté. Consciemment et volontairement ils ont violé un précepte divin, que leur Créateur lui-même avait formulé en l'accompagnant d'une sanction : « De l'arbre de la connaissance du bien et du mal tu n'en mangeras pas, car le jour où tu en mangerais, tu mourrais certainement » (Gn 2, 17). La Genèse d'ailleurs ne se contente pas de raconter la désobéissance de l'homme et de la femme. Elle souligne la triple convoitise intérieure (cf. 3, 6 : « un fruit bon à manger, agréable à la vue, désirable pour acquérir l'intelligence ») qui fut à l'origine de cette faute. Si la femme, puis l'homme furent amenés à s'opposer à une volonté formelle de Dieu, c'est qu'ils convoitèrent un privilège qui, dans la Genèse, est présenté comme strictement divin. Ils ont voulu s'ériger en juges du bien et du mal. Il faut remarquer quelle fut la conséquence immédiate de ce comportement. Du seul fait qu'ils avaient une telle prétention, Dieu cessait d'être à leurs yeux le Père souverainement désintéressé qui n'avait rien refusé à ses créatures privilégiées. Il devenait une sorte de tyran jaloux de ses propres prérogatives, préoccupé avant tout de les défendre et de les protéger. L'homme était par-là conduit à douter à la fois de la véracité de son Créateur et de l'authenticité de son amour. L'homme cessait ainsi de croire en Dieu.
André Feuillet, p.s.s.
André Feuillet († 1998), prêtre de Saint-Sulpice, docteur en théologie, membre de l'Académie théologique pontificale de Rome, fut professeur d'exégèse du Nouveau Testament à l'Institut catholique de Paris. / Histoire du salut de l'humanité d'après les premiers chapitres de la Genèse, Paris, Téqui, 1995, p. 76-77.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6