Texte de l'enseignement audio :

Si l'on va un peu plus dans le détail de la célébration du mariage, on remarque qu'au moment de l'échange des consentements, il y a le dialogue avec les fiancés :

« Vous allez vous engager l'un envers l'autre, est-ce librement et sans contrainte ? »

Vous verrez que les questions que pose le témoin au nom de l'Eglise – le prêtre ou le diacre - reprennent les quatre piliers du mariage. Je ne sais pas où vous en êtes de votre foi, croyant ou non, pratiquant ou non baptisé, mais ce que demande l'Eglise est de croire ce qu'elle dit et de faire ce qu'elle veut.

Premièrement, que le mariage soit librement consenti, que personne n'intervienne et fasse pression. Il y a aussi la question de la maturité dans le consentement. Si dans le mariage à l'Eglise il n'y a pas de divorce, il y a cependant des déclarations de nullité dans lesquelles le manque de maturité humaine et spirituelle entre en compte. Et à l'issue d'un procès canonique devant le tribunal ecclésiastique, la nullité est déclarée, c'est à dire qu'il est reconnu qu'il n'y a pas eu de mariage car il n'y a pas eu de liberté.

Ainsi, la liberté est une condition au mariage à l'Eglise. Et reconnaissons que c'est le pilier le plus menacé. Non pas au sens que, comme dans les temps anciens, les parents choisissaient le conjoint, mais pour des questions matérielles et que, sans discernement en amont, les jeunes sont pris dans un toboggan matériel de logistique entre le traiteur, la salle, la robe de mariée, le photographe, le DJ… et tout cela parfois un an à l'avance, voire encore plus longtemps. Avec le Covid, c'est un peu différent car ça coupe l'herbe sous le pied à certains. Ce n'est pas pour autant qu'il faut baisser les bras, mais il ne faut pas oublier ce qui est important.

Il y a peu de cas comme celui-ci, mais j'ai reçu un mail d'un couple qui est venu en retraite à l'Abbaye qui s'est finalement marié dans l'appartement des parents, pendant le confinement, et ils étaient dix. Il n'y avait pas les témoins prévus ni les frères et sœurs, et le prêtre a reçu leur consentement.

Ils ont ainsi mis le focus sur l'essentiel du mariage qui est la célébration. Il n'y avait pas tous les à-côtés, ces points qui engagent, comme quand on verse des arrhes pour la salle etc… et cela prend parfois le pas sur le temps du discernement nécessaire pour avoir la connaissance suffisante l'un de l'autre.

Prière

« Seigneur, dans cette joie des préparatifs, nous pouvons être pris par des détails matériels qui, s'ils réjouissent le cœur de voir le grand jour du mariage approcher, peuvent nous éloigner de la vraie préparation du cœur que nous fassions en profondeur. Permets que nous ne renoncions pas à faire la lumière sur d'éventuels doutes qui pourraient apparaître dans nos échanges et que nous continuions à garder de la profondeur.

Que nous gardions confiance, Seigneur, que c'est dans ta main que notre vie repose, et que, comme aux noces de Cana, avec l'aide de ta très Sainte Mère, tu pourvoiras aux imprévus le jour de la fête,

 Amen. »