"Aujourd'hui s'accomplit ce passage de l'Écriture" (Lc 4, 14-22a)
Chant final: "L'esprit du seigneur" par la communauté du Chemin Neuf
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là,
lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit,
revint en Galilée,
sa renommée se répandit dans toute la région.
Il enseignait dans les synagogues,
et tout le monde faisait son éloge.
Il vint à Nazareth, où il avait été élevé.
Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat,
et il se leva pour faire la lecture.
On lui remit le livre du prophète Isaïe.
Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :
L’Esprit du Seigneur est sur moi
parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.
Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres,
annoncer aux captifs leur libération,
et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue,
remettre en liberté les opprimés,
annoncer une année favorable
accordée par le Seigneur.
Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit.
Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui.
Alors il se mit à leur dire :
« Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture
que vous venez d’entendre. »
Tous lui rendaient témoignage
et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche.
Source : AELF
Méditation Père Bernard Devert
La prière de nos frères aînés dans la foi s’accomplit : « Ah ! si tu déchirais les cieux, si tu descendais » (Isaïe 63, 19).
Cette déchirure s’accomplit dans la tendresse. Ecoutons : « Voici mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie ».
La déchirure est une blessure qui ne demande pas à être cicatrisée pour que l’espace qu’elle ouvre ne se referme point. Il est des irruptions ‑ l’amour en est une ‑ où le feu de la déchirure s’avère si brûlant qu’il demande à ce que la flamme ne s’éteigne pas, tant elle illumine la vie en lui offrant l’appel d’une conversion à vivre.
Telle est la venue du Christ.
J’entends ici les mots de Claudel : l'innocence, l'éternelle enfance de Dieu, une révélation ineffable, dira-t-il ; elle sera une déchirure donnant naissance à sa vocation. Le soir de Noël 1886, il abandonnera toute idée de devenir bénédictin pour un travail, qui le fut, de par l’œuvre qu’il réalisa.
En revanche, la déchirure le sera pour l’establishment religieux qui n’aura de cesse de s’opposer à la venue de Jésus comme l’enfant du Père.
Les grands prêtres, les scribes, les pharisiens, préparés par de si nombreux prophètes pour accueillir la venue du Messie, ne trouveront dans Celui qui vient que des raisons de le rejeter tant il déchirait leur espoir. Qu’attendaient-ils ? Finalement rien pour que personne ne puisse toucher à leur pouvoir.
Quelle folie pour eux de penser que Dieu puisse avoir le désir d’une intimité avec l’homme. Si ce désir par impossible devait exister, alors il ne pourrait être réservé à quelques-uns, entendez les grands prêtres, se prévalant d’une autorité. Jésus la dénoncera, tant elle était éloignée de toute compassion, trace de leur domination.
Dieu ne peut se faire homme, pensaient-ils, car Il n’a pas à nous ressembler ou désirer nous rassembler. Il est autre et doit le demeurer si nous voulons durablement rester ce que nous sommes.
Le Dieu de Jésus-Christ vient déchirer cette perspective mortifère. Il est l’Emmanuel, Dieu avec nous, parmi nous, les pécheurs. Il ne s’en éloigne pas pour être précisément le Sauveur, voyant en chacun de nous l’éclat qu’un jour nous revêtirons.
Il vient parmi nous pour anticiper cette lumière.
Un Dieu, comme l’écrit Jean Casanave, au-delà de toutes les images et de tous les fantasmes et cependant si humain et si proche qu’Il n’a pas besoin de faire le Dieu pour l’être vraiment.
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Que vos paroles soient toujours bienveillantes, qu’elles ne manquent pas de sel, vous saurez ainsi répondre à chacun comme il faut. Col 4 : 6