Aujourd'hui je vous propose quelque chose de VRAIMENT différent comme réflexion... Une amie a écrit une histoire, un conte et me l'a fait parvenir.  Je lui ai demandé de pouvoir le publier pour nous tous !   Pourrons-nous, j'espère, y puiser la profondeur spirituelle qui s'en dégage pour le Salut de notre monde... À chaque fois que j'en fais la lecture, une nouvelle fenêtre s'ouvre devant moi...

 

Les Masquiens

Je m’appelle Fay, 33 ans, artiste peintre, dernière fille unique d’une lignée de filles uniques. Je n’ai pas d’enfant ni de conjoint. J’habite sur le bord de la mer à Sept-Îles au Québec. 

Je vais vous raconter mon histoire.

L’an dernier, toutes les nuits de novembre, une jeune fille en pleurs se tenait au pied de mon lit. J’entendais ses gémissements et je voyais ses larmes sur son visage aimant. Elle était tellement jolie, personne n’aurait pu la peindre.

Puis une nuit son corps a fait des soubresauts comme ceux d’un enfant qu’on empêche de pleurer. De ses yeux sortirent des rayons qui touchèrent tout mon être et sa peine m’envahit.

Ces visites nocturnes se sont poursuivies et ma vie en fut grandement perturbée. Je m’excluais de la société, emmurée dans cette douleur incommensurable. Je peignais sur chacune de mes toiles un point rouge qui grandissait d’un tableau à l’autre. Je sentais à l’intérieur de moi les tremblements de la souffrance. Je me demandais si je n’étais pas en train de perdre l’esprit. Je ne pouvais plus continuer de subir cette spirale destructrice, c’était devenu une question de vie ou de mort. Il fallait que je sache pourquoi la dame pleurait et ce que je pouvais entreprendre pour la consoler.

J’ai alors demandé à la dame, que j’ai nommé Beauté, de me dire pourquoi elle pleurait ? Elle me fit voir un cratère au fond de l’eau en me disant: "l’humanité est en péril".

Ébranlée par cette révélation je suis allée voir ma mère, une historienne spécialiste des mythes et légendes du monde entier.  Elle me raconta une histoire transmise de génération en génération dans ma famille, de mères en filles.  Une légende disant qu’autrefois au sud de l’Île du Corossol vivait une communauté où les habitants n’avaient aucune expression sauf celle d’un sourire condescendant.  Les êtres de cette communauté utilisaient un langage que nous ne comprenions pas, ils dormaient le jour et déambulaient la nuit. Les gens de mon village les appelaient les Masquiens.

Un jour une adolescente très intelligente, plus grande que les autres et robuste, fut désignée par le conseil de sa communauté pour prendre contact avec les Masquiens afin de savoir qui ils étaient. Elle s’appelait Noah.

De retour de sa mission Noah raconta qu’un jeune homme ayant les traits d’un ange se nommant Prince l’avait accueillie et   accompagnée dans la visite de son village en répondant à ses questions.

• Pourquoi toutes les personnes que je rencontre sont-elles si belles et toutes jeunes ?
• Elles sont en réalité très vieilles. Elles profitent de nos connaissances sur le secret de la vie éternelle.
• Vous êtes des Dieux ?
• Effectivement, nous nous sommes hissés au niveau de Dieu grâce à notre programme d’immortalité basé sur l’injection de cellules souches dérivées d’embryon de clone.

 

Un frisson traversa le corps de Noah en imaginant leur pouvoir créateur.

• Prince, pourquoi y a-t-il dans ton village des individus tout à fait semblables aux autres?
• Ce sont des copies de copies.

Poursuivant la tournée, Prince la fit entrer dans une sorte de tunnel où s’alignaient de manière bien ordonnée des contenants transparents remplies d’un liquide visqueux noir.

• Tu voies ici, Noah, c’est l’endroit où nous donnons la vie. Tout doit y est immaculé.

Noah se retourna pour cacher son envie de vomir.

Et Prince poursuivit :

• Noah, mon peuple désire offrir à ton peuple l’immortalité grâce à nos pouvoirs créateurs en échange de quelques-unes de vos cellules souches embryonnaires et ovules car nous avons tellement souvent fusionné un noyau de cellule prélevé sur un individu avec l’ovule d’un autre que nous ne sommes plus en mesure de le faire.  Il nous faut de nouvelles cellules ainsi que de nouveaux ovules.

La mère de Fay poursuivit l’histoire en racontant que lorsque Noah transmit l’offre d’immortalité, le grand chef se mit en colère. Il convoqua le conseil et d’un commun accord ils décidèrent d’éliminer cet abominable peuple et de détruire toute trace de leur laboratoire.

Le plan consistait à introduire une saleté dans le laboratoire et pour ce faire une volée d’oiseaux fut envoyée au-dessus de la porte d’entrée du tunnel.

Leur fiente contenant des bactéries et des champignons propagèrent des virus et des parasites et ces derniers déclenchèrent   une explosion dans le laboratoire.  Il s’en suivit un énorme tremblement de terre provoquant un tsunami qui engloutit toute la région. Les villageois qui gagnèrent les hautes terres du Nord à la suite du chef furent épargnés, les autres périrent. Noah fut du nombre des sauvés.

• Ma fille, dans cette légende il y a peut-être du vrai car aujourd’hui on peut voir les traces d’un immense cratère au large de l’Île du Corossol.

Pour ma mère la légende se terminait sur une interrogation et moi je commençais à comprendre le message de Beauté.

• Maman, est-ce possible qu’aujourd’hui cette histoire de clonage d’êtres humains se répète et que Beauté m’en avertisse ?
• Effectivement, c’est possible car il existe des laboratoires de clonages pour des fins thérapeutiques qui sous ce couvert s’accordent peut-être le droit de se prendre pour Dieu et de cloner des êtres humains.  
• Maintenant, je saisis que Beauté me donne la mission de partir à la recherche de ces laboratoires et de les détruire.
• Je t’accompagne. Cependant, il faudrait avoir une troisième personne dans notre équipe au cas où une de nous deux ne survivrait pas. Ce partenaire devrait être habile en informatique.
• Il y a mon voisin qui est ingénieur en informatique, Michel.

Après que je lui eus raconté mon histoire, Michel me dit que lui aussi il avait été visité par Beauté sanglotant. Soulagé d’entrevoir une solution à son mal être, il accepta de faire équipe avec nous.

En unissant nos connaissances, il fut bien facile de localiser, grâce à des annonces sur les réseaux sociaux, les trois firmes grossistes de cellules souches menant au clonage humain. Une première se situait dans la Vallée de Megiddo, une deuxième à Kaphar et la dernière à Ymeh.

Il était mentionné sur le site Internet Ego l’endroit où se créaient les clones humains.  Toutefois, il fût plus ardu de découvrir ses coordonnées car elles étaient dissimulées dans un code. Michel inventa un logiciel de décryptage juxtaposant les traductions d’anciennes langues, différentes formules mathématiques, des algorithmes très complexes et différentes séquences de lettres équidistantes.   Nous avons enfin repéré le laboratoire sur l’Île d’Atlas.

Ayant toutes nos informations sur ces horribles emplacements, nous nous fîmes passer pour des clients fortunés, intéressés à se faire cloner. Ainsi, les portes de chacun de ces infâmes établissements s’ouvrirent et nous y entrâmes munis de nos armes indétectables, la fiente de goélands, qui une fois semée dans un milieu sans saleté prenait quatre jours à produire la destruction.

Après notre passage à la firme de la Vallée de Megiddo, un nuage noir couvrit la ville. Il y fit si noir que les citoyens ne pouvaient même pas voir leurs mains. À Kaphar le feu détruisit absolument tout. Encore une fois, le délai nous a épargné et nous a permis de poursuivre vers Ymeh où notre arme provoqua un tremblement de terre ouvrant une immense brèche, le Mont Tabour Haarèts s’y engouffra.  

Au laboratoire du clonage humain à l’Île d’Atlas, la procédure pour entrer demanda plus que notre argent et l’intérêt pour notre clonage. Il fallut en trois minutes et demie trouver la valeur associée à l’égo.    

Je m’écriai : “MOI !”

Les portent s’ouvrirent et avant que nous puissions rencontrer qui ou quoi que ce soit, Michel sema notre arme et nous partîmes à la course sans nous retourner.

Quatre jours plus tard, à l’abri dans les montagnes d’Uriel, nous avons été happés par la chaleur du feu, un vent sulfureux nous projeta face contre terre et une légère glace recouvrit nos corps. L’Île d’Atlas avait complètement disparu pour faire place à   un immense cratère au fond de la mer.

Et puis, un vent doux transportant une odeur de rose nous procura une paix indescriptible.

Aujourd’hui, au moment où je vous livre mon histoire, je suis revenue à la maison où ma vie se continue en compagnie de Michel et de notre petite fille, Noémie. Et depuis, tous les septièmes jours du mois, la nuit, Beauté vient nous visiter Michel et moi. Elle nous sourit les mains sur son cœur. Son visage joyeux confirme que nous avons réellement vécu et remporté le combat pour la vie sacrée.  

 

Finalement, pour ma fille et le patrimoine génétique de l’humanité, jusqu’à ma mort, je demeurerai engagée dans une lutte contre tous ceux qui pourraient se prendre pour Dieu et j’aurai le souci de démasquer les clones qui seraient toujours sur Terre, moribonds.

Ouvrez l’œil !

Thérèse Bourdage

 

 

Dans le Coeur de Jésus