La confession

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À mon avis, le sacrement de Pardon est un des sacrements les plus importants et grandioses mais qui est le moins fréquenté… Pourtant, c’est le lieu où chacun peut venir se décharger de son fardeau.  D’autres l’auront compris et leur sera utile, mais là, malheureusement l’habitude de la confession, hebdomadaire, bimensuelle ou mensuelle, désigne simplement une louable régularité ; il désigne une triste réalité de routine. Toute personne sait qu'une louable régularité dégénère facilement en routine. Plusieurs des pénitents se désolent sur la misérable banalité de leurs confessions, sur le peu de fruit qu'ils en retirent, et même parfois sur le peu d'intérêt de l'exhortation que le confesseur leur adresse quand ils viennent le trouver. Plusieurs en prennent le dégoût, ne se confessent plus que par coutume, ou, finalement, arrivent à espacer leurs recours au sacrement de pénitence d'une manière qui est préjudiciable à leur progrès spirituel.

Ce dégoût et ses conséquences viennent peut-être du fait qu’on ne sait pas comment se confesser ? Il y a une manière, un « art », qui ferait de cet exercice régulier un sérieux moyen de sanctification. Je cherche à rejoindre les personnes qui cherche à vivre un christianisme vrai, dans un généreux effort de sincérité. Pas encore « habituée », une personne qui souffre de toute menace de sclérose, elle a horreur des routines et rejette les formalités. Elle a raison. Mais il faut qu'elle sache que le formalisme s'introduit par la faute des « usagers », si j'ose dire, et qu'il dépend d'elle de garder intacte sa vitalité religieuse ou de la laisser s'étioler, faute d'un effort personnel.

Les rites sont porteurs de vie, mais aux seuls vivants.

L'usage de la confession, si elle est bien comprise, peut être un sérieux appui pour le développement de la vie spirituelle.

Mais d'abord, puisque nous allons parler de la confession, il faut noter soigneusement qu'elle n'est pas tout le sacrement de pénitence, qu'elle n'en est même pas l'élément principal. Celui-ci comporte un regret, un aveu, une absolution, une réparation. Le sacrement est constitué essentiellement par une absolution effaçant la faute du cœur qui se repent. Qu'un pénitent - sur son lit de mort, par exemple - ne puisse exprimer son aveu, le sacrement peut se passer de cet aveu ; il ne peut pas se passer du regret. Dieu, de son côté, ne peut sauver une âme malgré elle, remettre un péché qu'on refuse obstinément de regretter.

Ce n’est pas l’accusation des péchés qui est essentiel, mais la contrition. Que le prêtre exhorte à la contrition, aux moyens à envisager pour ne pas retomber dans nos fautes. Bien sûr, s'il s'agit d'une faute grave, il est normal que la personne désire l’exprimer avant de se retirer ; mais le plus souvent il s'agit de fautes vénielles. On s'inquiète surtout d'être complet ; il faut s'inquiéter surtout d'être contrit.

La conséquence est que, dans les quelques instants que l'on consacre d'ordinaire à se préparer immédiatement à sa confession, on fera bien de ne pas tout donner à « l'examen de conscience » à l’extrême, mais plus encore d'implorer la grâce de Dieu, pour obtenir un sincère regret de ses fautes, d'exprimer par avance sa contrition, son intention de ne pas retomber. L'important est d'avoir affaire au Christ qui détient le pardon, au Christ vivant et agissant dans son Église. Tout prêtre ayant reçu de l'Église les pouvoirs d’absoudre validement, agit in persona Christi, au nom du Christ. Il ouvre pour nos âmes la source du pardon qui est le sang du Christ Rédempteur et il la lave dans ce sang.

Si nous avions la compréhension de ce qu'est le sacrement, souverainement valable dans son œuvre purificatrice indépendamment de la qualité du prêtre qui l'administre, si nous comprenions que le confesseur est avant tout « ministre du Christ », c'est-à-dire oreille du Christ pour entendre l'aveu, sagesse du Christ pour juger, bouche du Christ pour prononcer l'effacement, nous attacherions moins aux apparences humaines.

C'est le lieu de dire d'un mot pourquoi nous devons avouer nos fautes à un prêtre, au lieu de nous contenter d'un aveu directement exprimé à Dieu dans l'intime de mon cœur. C'est parce que nous sommes membre de l'Église. Ma faute a offensé Dieu et m'a abîmé moi-même : manquement à l'amour que je dois à mon Créateur et au vertueux amour que je dois porter à cet enfant de Dieu que je suis. Mais elle a aussi porté atteinte à l'Église, au Corps mystique. 

Quels péchés vais-je accuser ? La question se pose, c'est clair. Car je ne saurais prétendre accuser toutes mes fautes. « Le juste pèche sept fois le jour », dit l'Écriture. Moi qui ne suis pas juste, combien de péchés m'échappent chaque jour ? Être complet, faire un total aussi exact que possible : rêve irréalisable - et d'ailleurs inutile. Il faut choisir. Que choisir ?

Évidemment d'abord tous les péchés mortels. Refuser volontairement d'accuser un péché mortel, même si l'on en accuse d'autres d'une égale gravité, serait rendre la confession nulle et sacrilège. Un examen de conscience bien fait tendra à faire émerger de la foule des fautes quotidiennes celles qui, du fait de leur fréquence ou du fait de leur malice, sont les plus dangereuses pour la vitalité de l'âme.

Pour me répéter, dans le sacrement de pénitence, la primauté de valeur revient à la purification par le sang du Christ, non à l'exhortation du confesseur. Et que cette purification est obtenue par le regret. Cette vérité engendre une conséquence pour la manière dont nous devons apporter vos fautes au tribunal de la pénitence : à savoir qu'il ne s'agit pas d'énumérer nos péchés, mais de les avouer.

Rien n'est « formalité » dans le domaine des actes religieux, pas plus la messe, dont il ne s'agit pas de « s'acquitter », mais à laquelle il faut participer, que la confession, qui est essentiellement rétractation, reniement du mal qu'on a commis, pour obtenir le pardon. Affaire d'amour, affaire de cœur (c'est-à-dire de volonté). On vient reconnaître qu'on a mal fait, qu'on a manqué à l'amour qu'on devait à Dieu en refusant d'accomplir l'une ou l'autre de ses volontés (volonté que nous soyons loyaux, ou justes, ou purs, ou aimants, etc.…). Cela doit se traduire dans la manière dont on dit ses péchés. La formule qu'il est recommandé de dire avant l'accusation : « Je confesse », je reconnais, j'avoue : c'est ma faute, je suis coupable, je me frappe la poitrine. Notre accusation doit être dans la ligne de cette formule. Il ne s'agit pas de « constater » que nous avons été pécheur et de porter cette constatation à la connaissance du prêtre ; il s'agit d'exprimer un regret de l'avoir été.

Voilà que pointe la qualité de la contrition, s'exprime souvent ainsi : à quoi bon accuser tel péché ? Je n'en ai sûrement pas le regret puisque je sais que j'y retomberai. Nous sommes là sur le sujet du ferme propos. Nous sommes appelés ici à bien distinguer : « Prévoir qu'on retombera » et « vouloir retomber ».

Assurément, la personne qui veut retomber, qui est décidée, à la première occasion, à renouveler sa faute, n'est pas une « pénitente ». Elle n'a aucune contrition. Elle abuse du sacrement et se fait illusion sur l'efficacité de l'absolution qui ne peut effacer un péché sans qu'il soit désavoué par son auteur. Mais ce n'est pas, Dieu merci ! le cas habituel. La plupart ont simplement un sentiment aigu de leur faiblesse, sentiment justifié par la malheureuse expérience des rechutes ; ils croient savoir que leur bonne intention, mise à l'épreuve une fois de plus, ne sera pas plus efficace à l'avenir qu'elle ne le fut dans le passé. Et ils concluent : je n'ai pas la contrition... C'est une erreur. Mais c'est cela, la contrition ! Dieu ne nous demande pas, pour nous pardonner, que nous soyons sûrs de ne pas retomber ! (Cette certitude ressemblerait fort à la présomption). Il nous demande d'avoir l'intention de faire ce qui est en nous, avec l'appui promis de sa grâce, pour éviter le péché à nouveau. Si le sacrement de pénitence est un moyen de progrès, ce n'est pas tellement par l'effort psychologique qu'il demande de nous : c'est parce qu'il applique à notre âme malade le sang expiatoire et méritoire de Jésus-Christ qui est son remède. Non seulement Jésus nous accorde le pardon qu'il a obtenu à notre bénéfice par sa passion, mais il nous donne des grâces d'assainissement et de force pour les luttes nouvelles à soutenir ; et précisément sur le plan des péchés que nous avons soumis à l'absolution. C'est en ces grâces qu'il faut mettre notre confiance, non dans les problématiques capacités de résistance de notre bonne volonté.

Ainsi pratiquée, la confession ne sera plus cette répétition fastidieuse de péchés « standards » qu'elle est trop souvent et qui est une corvée. Elle prendra place, comme un des plus puissants, dans les moyens de sanctification que l'Église du Christ met à notre disposition. Conscients de notre misère, et d'autant plus que nous aurons été plus lucides dans le regard porté sur nos faiblesses quotidiennes, confiants dans sa miséricorde, et d'autant plus que nous l'aurons supplié de nous faire détester notre péché, nous franchirons le seuil du confessionnal dans l'humble disposition de l'enfant prodigue : « Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi : je ne suis pas digne d'être appelé ton fils. »

C'est pourquoi nous pourrons nous retirer avec une force nouvelle, fondée sur l'assurance libératrice : « Va en paix, mon fils, ta foi t'a sauvé. »

Dans le Coeur de Jésus Image au sein de la publication

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Nous t'adorons et nous te bénissons, Ô très saint Seigneur Jésus Christ, ici et dans toutes les églises du monde entier. Nous te remercions d'avoir racheté le monde par ta sainte Croix.

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