La pédagogie de Camille

Il est temps d’aborder quelques aspects de la pédagogie de l’abbé Camille, proche de celle de Don Bosco à Turin, de l’autre côté des Alpes.

 

L’amour, clef de l’éducation

A la base de l’éducation, il y a cette influence salésienne, « tout faire par amour ». Il ne suffit pas de vouloir faire grandir ces enfants, mais l’abbé Camille les aime. L’affection a sa place dans cette relation, comme des parents pour leurs enfants. Il le montre, allant au-devant d’un enfant isolé, ou par sa présence auprès des jeunes dans les jeux,… Son bureau, il l’a voulu au cœur du Bocage pour veiller sur eux. Chaque jour, il rencontre un ou deux jeunes, afin de tous les connaître.

« Quand nous vous appelons nos enfants, nous avons réellement, dans notre cœur, l’affection profonde et le dévouement complet qu’un père a pour ses enfants. Et quand vous nous appelez pères, vous avez réellement au fond du cœur le respect, l’affection et la confiance qu’un enfant a pour son père ».

 

Une attention aux aînés

Il s’intéresse aux plus grands, qui peuvent être attirés par les tentations du monde, et qui bientôt quitteront le Bocage. Il désire que leurs derniers souvenirs soient ceux d’une maison accueillante, dans laquelle il est agréable de revenir. Pour cela, il ne revient pas sur des petits manquements, préférant « réserver les réprimandes pour les grandes occasions ». C’est cette attention qui le pousse à placer les jeunes dans des maisons qui auront souci de leur bien, à garder des liens épistolaires avec eux.

 

La confiance donnée

Avec cette affection, il développe un esprit de confiance ; confiance donnée aux jeunes et qu’ils acquièrent en eux-mêmes. Le Bocage participe à des concours agricoles, pour lesquels les talents de chacun sont au service de la réussite de l’établissement. Les médailles d’or furent nombreuses et permirent de récompenser chacun par les prix obtenus. « Notre secret, c’est que nous les aimons beaucoup et ils le comprennent ; et c’est sans doute cette affection qui fait trouver les meilleurs moyens d’arriver à leur cœur et à leur raison pour bien les former ». L’objectif est d’atteindre chez l’enfant son cœur et sa raison, afin qu’il comprenne et aime le bien qui lui est proposé et qu’il grandisse en se construisant par lui-même. « Tel qui n’obéira jamais à un ordre donné durement deviendra souple et empressé si l’on sait s’adresser à sa raison et à son cœur. Cette autorité doit être juste et cohérente ».

 

Il utilisa particulièrement deux moyens qui mêlent détente et art. Le premier est la fanfare, qui se produira notamment au cours des processions. Il fonda aussi un théâtre, demandant aux jeunes un travail extraordinaire, en vue de présenter les pièces aux autres enfants et à la population chambérienne.

 

Témoignages sur la présence de Camille au travail

« C’est pour Dieu et pour l’âme de ses enfants que le chanoine Costa travaillait et, aux yeux de la foi, rien n’est petit de ce que l’on fait pour Dieu… Il y avait chez le Père la conscience de bien remplir le devoir d’état… Il était le premier levé et le dernier couché, passait toute sa journée à chercher ce qu’il trouvait de mieux pour notre bien ».

 

Mon travail, pour qui ? Pour quoi ?

Mon temps, perdu ou donné ?

 

Notre Père…,

Je vous salue Marie…,

Gloire au Père au Fils et au Saint-Esprit,

comme il était au commencement, maintenant et toujours, dans les siècles des siècles, Amen !

 

Prière pour la béatification de l’abbé Camille.